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Tunisie - Rwanda (2-1)
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Trois points et c'est tout
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Le Tunisien Santos, pris dans la défense rwandaise, a été l'auteur du but de la victoire. (Photo AFP)
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La Tunisie devra changer de manière pour gagner le titre dans trois semaines. L'équipe dirigée par le Français Roger Lemerre n'a jamais maîtrisé son sujet dans un match sans étincelles.
De notre envoyé spécial en Tunisie
Les Tunisiens redoutaient ce match mais ils n'osaient pas l'avouer. Ils craignaient la présence de leur chef d'Etat, l'attente des spectateurs et de tout un pays. Mais c'est la qualité de leur jeu qui suscite aujourd'hui des inquiétudes. Un constat immédiat s'impose: jamais, sauf au moment des buts,le public (60.000 spectateurs) n'a semblé solidaire de son équipe. L'inquiétude évidente était visible sur tous les visages. Une appréhension légitime tant le onze dirigé par Roger Lemerre a paru incapable de prendre le jeu à son compte, de se positionner à son avantage sur le terrain et de s'imposer dans les duels à un contre un. La sélection tunisienne a à la fois manqué d'inspiration collective et d'initiatives individuelles.
De son côté, l'équipe rwandaise a démontré qu'elle disposait de quelques atouts non négligeables, à commencer par sa présence physique, surtout en défense. Le fait que les attaquants tunisiens aient toujours choisi de passer par le centre a sans doute favorisé le placement des Bizagwira, Joao Elias, Ndikumana et Bizimana solidement regroupés devant leur gardien Nkunzingoma qui, sur quelques tirs, a fait preuve d'autorité et de lucidité. Une présence physique pas vraiment acceptée par l'arbitre camerounais Evehe Divine qui a sorti à de multiples reprises le carton jaune, et deux fois le rouge, d'abord contre Bizimana à la 55ème minute, ensuite contre le Tunisien Benachour quatre minutes plus tard.
Un match hâché par les fautes
Le début de la rencontre avait été très instructif, les Rwandais ayant placé leur défense à trente-cinq bons mètres de sa ligne de but, signe qu'ils avaient décidé de limiter le champ d'activité des Tunisiens, probablement un peu surpris du marquage sévère imposé par cet adversaire inconnu. La première belle action vit l'attaquant des Rouges, Ziad Jaziri, arriver légèrement en retard sur le ballon alors qu'il allait se retrouver seul face à Nkunzingoma. Cinq minutes plus tard, répétition presque à l'identique, avec cette fois Santos en soliste. Les Aigles de Carthage occupaient fréquemment le camp rwandais sans réussir à bousculer leurs vis-à-vis. Et puis à la vingt-sixième minute sur un coup franc rapidement joué par Benachour, Jaziri, d'un tir tendu, frappait dans la niche située entre le poteau et le gardien. Menés 1-0, les Rwandais réagissaient très vite. Et sur un coup franc à la limite de la surface, Elias Raphaël voyait son ballon rebondir sur le montant droit des buts avant d'aller mourir au fond de la cage de Boumnijel.
La deuxième période allait se révéler moins palpitante encore que la première, encore hâchée par des interventions sans ménagement surtout du côté des Rwandais, peu disposés à se laisser marcher sur les pieds. Il aura fallu une déviation malheureuse d'un de leurs défenseurs presque sur la ligne de but pour que les Tunisiens aillent forcer leur destin grâce à Santos. Il restait encore plus de trente minutes à jouer. Les deux équipes avaient perdu un joueur. Le Rwanda, en dépit du remplacement de ses deux attaquants Mbonacbuya et Makasi par Gatete et Lomani, s'éteignait progressivement. La Tunisie, elle, cherchait en priorité à maintenir le résultat. A signaler en fin de partie un beau ciseau de Santos, à côté de la cage rwandaise. Et si la Tunisie a bien bien marqué les trois points de la victoire, le Rwanda a, lui, montré qu'il avait tout a fait sa place dans cette CAN 2004, quand bien même il manque visiblement d'expérience.
Ecoutez également : Célestin Musabyimana, vice-président de la fédération rwandaise de football amateur.
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Ecoutez également : l'attaquant tunisien, Silva Dos Santos, auteur de son premier but dans la compétition.
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Gérard Dreyfus 24/01/2004
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