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Syrie

Un officier alaouite

Hafez el Assad est né dans un milieu modeste au sein d'une communauté syrienne minoritaire; les Alaouites, méprisée par la communauté sunnite majoritaire en Syrie. Le jeune Assad, dont le nom signifie «le Lion» en arabe, entre à l'école des officiers à 20 ans. A 22 ans, il entre à l'école de l'armée de l'air. En 1963,un coup d'Etat donne la haute main aux Alaouites sur l'armée. Hafez el Assad prend la tête des forces aériennes syriennes, et en 1971, il devient président de la République. Le parti Baas et les redoutables services de renseignements sont en fait ses véritables outils de pouvoir. Ses alliés naturels les plus fidèles sont évidement les membres de la communauté alaouite. Jusqu'à ce 10 juin, Hafez el Assad a régné presque 30 ans sans partage sur la Syrie. En 1982, il n'a pas hésité à raser entièrement la ville de Hama pour venir à bout de la contestation islamiste. Rien d'important ne pouvait se faire également au Liban sans son aval. Longtemps, sous son égide, la Syrie a joué un rôle de leader dans le Front du refus et ce n'est que du bout des lèvres qu'il finira par accepter les accords d'Oslo entre Israéliens et Palestiniens

Une succession taillée sur mesure

Hafez el Assad se savait depuis de longues années condamné. Ces derniers mois, il les consacrait à sa succession, non sans mal d'ailleurs. Hafez el Assad aurait voulu faire de son fils Bassel son successeur, mais la mort de celui-ci dans un accident de voiture en 1994 mettra fin à ses rêves. Le président syrien consacrera donc ses derniers mois à paver la voie pour son autre fils Bachar. Non sans mal. Pour nombre d'officiers supérieurs, entre autres, Bachar n'a pas l'étoffe nécessaire. C'est un véritable bras de fer qui s'est déroulé ces dernières semaines à Damas en prévision du congrès du parti Baath, prévu le 17 juin pour introniser le successeur de Hafez el Assad. Le congrès ne s'est pas réuni depuis 15 ans.

Dernier épisode du combat du président, l'inculpation en mars dernier de Mahmoud al Zohbi qui était premier ministre depuis 13 ans. Il finira par se suicider en mai dernier. L'ancien chef d'état-major le général Shihabi, lui a quitté Damas pour les Etats-Unis la semaine dernière. Les partisans de Bachar, en tout cas, n'ont pas perdu de temps. La constitution syrienne, qui stipule qu'un candidat à la présidence doit avoir 40 ans révolus, vient d'être modifié et taillée sur mesure : Bachar a tout juste 34 ans.



par Toufik  Benaichouche

Article publié le 10/06/2000