Oléoduc Doba-Kribi
Un marché en or pour les sociétés de sécurité <br> <br>
Qui va assurer la sécurité du chantier de l'oléoduc Doba-Kribi ? La question agite les milieux du gardiennage au Cameroun, dont les têtes de pont comptent bien se partager le juteux marché de la surveillance du pipe-line.
Plus de 1000 kilomètres de long, dont la majeure partie au Cameroun, quatre années de chantier : le projet Doba-Kribi est une vaste entreprise qui nécessitera un important dispositif sécuritaire. Pendant sa construction surtout, mais aussi une fois l'oléoduc mis en exploitation, la surveillance pourrait mobiliser plusieurs milliers d'hommes. Parmi les nombreuses sociétés de gardiennage opérant au Cameroun, plusieurs sont déjà sur les rangs pour obtenir une part du gâteau. " Nous attendons que le consortium fasse son choix, mais nous avons bon espoir d'être retenu, confie Juan Guterrez, patron de Wackenhut Cameroun, filiale du géant américain du même nom. Et je suis sûr qu'il y en aura d'autres. Il y aura beaucoup d'entreprises de construction et chacune pourrait choisir sa propre société de sécurité. " Au siège des autres sociétés locales, on se frotte les mains et l'on envisage déjà de recruter des personnels supplémentaires. Africa Security, une entreprise dirigée par l'ancien militaire français Patrick Turpin, est sur les rangs et affirme avoir déjà un engagement avec une entreprise de construction impliquée dans le projet Doba-Kribi. Troisième candidat officiellement sur les rangs, Dak Service, compte également jouer sa carte. " Nous avons été contactés par la branche sécurité du consortium, dont des représentants sont venus vérifier nos installations. Nous figurons donc sur leurs tablettes, affirme sont directeur, le sénégalais Kader Dieye, qui espère bien profiter de l'occasion pour augmenter la taille de sa société. La sécurité privé, un secteur en plein développement depuis le milieu des années 90 dans ce pays d'Afrique centrale, devrait donc connaître un nouvel essor avec la construction de l'oléoduc.
par Christophe Champin
Article publié le 04/07/2000