Immigration
Migrations: l'Europe à la recherche d'un équilibre
La tragédie de Douvres, en juin dernier, quand 58 immigrants clandestins d'origine chinoise ont trouvé la mort, a fortement marqué l'opinion publique et ramené au premier plan la question des migrations vers l'Europe. La France, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, en a fait une des priorités pour les six mois à venir.
Le rapport de la division de la population des Nations Unies a lancé le débat sur les migrations nécessaires, dans les 50 ans à venir, pour pallier le vieillissement inéluctable de l'Europe. La montée de la pression migratoire illégale aux frontières de l'Europe des Quinze, en voie d'élargissement, a montré l'urgence d'une harmonisation des politiques entre les Etats-membres. Le Conseil européen informel des ministres de l'intérieur, les 28 et 29 juillet, à Marseille, est notamment consacré à cette question.
Pour Jean-Pierre Chevènement, ministre français de l'Intérieur, "la question migratoire sera l'un des principaux enjeux du XXIe siècle pour l'Europe". Et cette politique européenne "ne se conçoit que dans la recherche d'une position équilibrée et réaliste", repoussant à la fois la fiction de l'immigration zéro et celle d'une ouverture généralisée des frontières qui ne tiendrait pas compte des capacités d'emplois et d'accueil des pays hôtes. D'où la volonté de maîtriser les flux migratoires qui devraient s'établir, selon lui, à environ 50 millions de personnes en 50 ans.
Le Conseil européen de Tampere, en octobre 1999, a tracé les grands axes d'une future politique européenne de l'immigration dont une meilleure intégration des immigrés en situation régulière.
La France va donc proposer à ses partenaires un texte sur les titres de séjour de longue durée dont les conditions d'octroi et la durée sont encore très variables en Europe. Une directive communautaire sur le regroupement familial devrait être adoptée d'ici la fin de l'année et une politique européenne d'intégration des immigrés mieux définie. Le droit d'asile, pour lequel les demandes augmentent très rapidement, doit également être harmonisé
La lutte contre l'immigration clandestine est l'autre volet de cette politique qui, outre la maîtrise des flux, ressort également de la lutte contre la criminalité organisée, car le trafic d'êtres humains, fort lucratif, est investi par des organisations criminelles mafieuses. A destination de l'Union européenne une mafia russe exploite Sri Lankais et Chinois, une mafia turque se charge des Kurdes, Afghans et Iraniens et les mafias albanaises opèrent dans les Balkans.
Là encore plusieurs textes devraient être adoptés. Une directive européenne va renforcer les sanctions contre les transporteurs de clandestins et l'aide à l'entrée et au séjour de migrants irréguliers sera plus fortement pénalisée. La France prend les devants en triplant les sanctions financières applicables aux transporteurs. Enfin, un projet de directive renforcera la coopération en matière d'éloignement: une expulsion prononcée par un Etat-membre pourra être mise en £uvre dans les autres. La coopération entre les polices européennes répond également à cette préoccupation.
La France voudrait aussi étendre la politique de co-développement qui lie migration et aide au développement par le biais d'accords avec les pays d'émigration : des plans d'actions ont été élaborés avec le Maroc, le Sri Lanka, la Somalie, l'Afghanistan, l'Irak et l'Albanie.
Pour Jean-Pierre Chevènement, ministre français de l'Intérieur, "la question migratoire sera l'un des principaux enjeux du XXIe siècle pour l'Europe". Et cette politique européenne "ne se conçoit que dans la recherche d'une position équilibrée et réaliste", repoussant à la fois la fiction de l'immigration zéro et celle d'une ouverture généralisée des frontières qui ne tiendrait pas compte des capacités d'emplois et d'accueil des pays hôtes. D'où la volonté de maîtriser les flux migratoires qui devraient s'établir, selon lui, à environ 50 millions de personnes en 50 ans.
Le Conseil européen de Tampere, en octobre 1999, a tracé les grands axes d'une future politique européenne de l'immigration dont une meilleure intégration des immigrés en situation régulière.
La France va donc proposer à ses partenaires un texte sur les titres de séjour de longue durée dont les conditions d'octroi et la durée sont encore très variables en Europe. Une directive communautaire sur le regroupement familial devrait être adoptée d'ici la fin de l'année et une politique européenne d'intégration des immigrés mieux définie. Le droit d'asile, pour lequel les demandes augmentent très rapidement, doit également être harmonisé
La lutte contre l'immigration clandestine est l'autre volet de cette politique qui, outre la maîtrise des flux, ressort également de la lutte contre la criminalité organisée, car le trafic d'êtres humains, fort lucratif, est investi par des organisations criminelles mafieuses. A destination de l'Union européenne une mafia russe exploite Sri Lankais et Chinois, une mafia turque se charge des Kurdes, Afghans et Iraniens et les mafias albanaises opèrent dans les Balkans.
Là encore plusieurs textes devraient être adoptés. Une directive européenne va renforcer les sanctions contre les transporteurs de clandestins et l'aide à l'entrée et au séjour de migrants irréguliers sera plus fortement pénalisée. La France prend les devants en triplant les sanctions financières applicables aux transporteurs. Enfin, un projet de directive renforcera la coopération en matière d'éloignement: une expulsion prononcée par un Etat-membre pourra être mise en £uvre dans les autres. La coopération entre les polices européennes répond également à cette préoccupation.
La France voudrait aussi étendre la politique de co-développement qui lie migration et aide au développement par le biais d'accords avec les pays d'émigration : des plans d'actions ont été élaborés avec le Maroc, le Sri Lanka, la Somalie, l'Afghanistan, l'Irak et l'Albanie.
par Francine Quentin
Article publié le 27/07/2000