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Pétrole

Prix du baril: de 10 à 30 dollars en 18 mois

Après avoir atteint moins de 10 dollars le baril, le prix du pétrole a amorcé un redressement spectaculaire, sans lien avec une crise internationale comme lors de précédents «chocs pétroliers». Discipline chez les producteurs, reprise de la croissance chez les consommateurs se sont conjugués.
Décembre 1998, le baril de pétrole descend à moins de 10 dollars. C'est le creux de la vague d'un effondrement des cours qui s'est déroulé durant toute l'année 1998. La situation devient critique pour les pays producteurs les plus peuplés, particulièrement dépendants des revenus d'exportation. En novembre, la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a conclu à son impuissance.

En mars 1999 à La Haye (Pays-Bas), dix des onze pays membres de l'Opep, à l'exception de l'Irak, décident, pour redresser le marché, de réduire la production mondiale de 2 millions de barils par jour jusqu'en mars 2000. La part de l'Opep, essentiellement l'Arabie Saoudite, est de 1,7 million de barils et quatre producteurs de pétrole non-membres de l'Opep soutiennent cette initiative en réduisant eux aussi leur production de près de 400 000 barils/jour.

En août 1999, le baril repasse la barre des 20 dollars, soit le double de janvier et retrouve son niveau d'octobre 1997. La discipline a donc payé au sein de l'Opep. Pour une fois, les quantités retirées du marché, conformément à l'accord de La Haye, conclu en mars, atteignent 90% de l'objectif visé. Jusque là, l'Opep avait toujours eu les plus grandes difficultés à faire appliquer par ses membres les quotas de production arrêtés collégialement.

Novembre 1999, deux des principaux producteurs de pétrole, l'Arabie Saoudite et le Venezuela confirment qu'ils se tiendront bien à l'accord de réduction de la production. Le prix du baril grimpe à 25 dollars.

Lors de la réunion ministérielle de l'organisation, en mars 2000, et plutôt satisfaits du relèvement des cours, les membres de l'Opep conviennent d'un mécanisme d'ajustement du prix destiné à maintenir le baril entre 22 et 28 dollars. Si le prix de la «corbeille» de référence du pétrole Opep, inférieur au Brent de référence de la Mer du Nord, dépasse les 28 dollars pendant 20 jours consécutifs, 500 000 barils par jour seront lancés sur le marché. A l'inverse, si le prix descend en dessous de 22 dollars pendant la même durée, 500 000 barils par jour seront retirés.

Les producteurs de pétrole partagent en effet avec leurs clients, en particulier les pays industrialisés du nord, le souci de ne pas atteindre des cours trop élevés qui auraient pour résultat, en cassant la croissance, une réduction de la demande et la recherche d'autres sources d'énergie. Deux annonces saoudiennes d'augmentation de la production, en avril et juin, n'ont pu empêcher les prix de poursuivre leur hausse.

Le 15 août 2000, le baril de Brent dépasse les 32 dollars, son niveau le plus haut depuis novembre 1990 suite à l'invasion du Koweït par l'Irak. Mais la corbeille de référence du pétrole Opep n'a dépassé que sporadiquement les 28 dollars, fixés comme plafond, et le mécanisme d'ajustement ne devrait pas être mis en £uvre avant la réunion ministérielle de l'Opep, le 10 septembre, ni même avant le Sommet de l'Opep, du 26 au 28 septembre au Venezuela.



par Francine  Quentin

Article publié le 24/08/2000