Proche-Orient
L'OLP reporte la proclamation <br>de l'Etat palestinien<br>
Sans surprise, le Conseil central de l'OLP a décidé dimanche de différer la proclamation de l'Etat palestinien, initialement prévue pour le 13 septembre. Une décision saluée par la communauté internationale et accueillie par un soulagement en Israël. Les négociations sur Jérusalem ont repris, mais l'issue en demeure incertaine.
Le suspense n'était pas vraiment de mise : dirigeants palestiniens, y compris Yasser Arafat lui-même à la tribune des Nations Unies la semaine dernière, l'avaient laisser entrevoir. Le Conseil central de l'OLP a donc décidé de reporter sine die la date de l'indépendance palestinienne. Immédiatement, le premier ministre israélien Ehoud Barak a félicité la direction palestinienne de sa décision. La décision palestinienne est aussi approuvée à Paris, Moscou, Tokyo, Londres et Washington.
A vrai dire, Arafat n'avait pas vraiment le choix. Au lendemain de l'échec des pourparlers de Camp David en juillet, le leader palestinien avait parcouru la planète, visitant une vingtaine de pays pour tenter d'obtenir un soutien international à sa position face à Israël et aux Américains. Presque partout, le message a été le même : «évitez une proclamation unilatérale». Si le conseil a été émis discrètement en Europe et dans les pays arabes, les dirigeants russes et chinois l'ont fait connaître publiquement. Le temps où l'OLP pouvait compter sur l'appui inconditionnel de Moscou et Pékin est bien révolu.
Un Etat indépendantà dépendant d'Israël
Aujourd'hui, les conseils de l'Union européenne, qui maintient son soutien de principe à un Etat palestinien indépendant «au moment opportun» compte davantage. Moins, cependant, que la position des Etats-Unis. Décevante pour Arafat, la position prise par Bill Clinton au lendemain de Camp David, ne pouvait être ignorée. Rejetant en termes à peine diplomatiques la responsabilité de l'échec des négociations sur l'intransigeance palestinienne, le président américain a indiqué à la télévision israélienne qu'en cas de décision unilatérale des Palestiniens, Washington pourrait transférer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem d'ici la fin de l'année. Quant à Israël, ses dirigeants ont répété sur tous les tons que dans cette éventualité, l'Etat hébreu annexerait les zones encore contrôlées par Israël en Cisjordanie.
A peine indépendant, l'Etat palestinien nouveau-né serait complètement encerclé, morcelé, sous tutelle età dépendant du bon pouvoir de l'ancienne puissance occupante. Pleinement conscients que les inconvénients d'une proclamation prématurée l'emportait sur ses avantages, les dirigeants de l'OLP ont donc pris la seule décision possible, celle d'un report.
Pour autant, on aurait tort de ne voir que gesticulations dans les positions prises par la centrale palestinienne. Sur le terrain, Arafat et ses proches sont soumis à la pression d'une opinion beaucoup moins sensible que ses dirigeants à la subtilité des équilibres diplomatiques. Pour Arafat, qui a plusieurs fois différé l'annonce de l'indépendance, c'est aussi une question de crédibilité. De l'avis général, la prochaine échéance pourrait se situer autour du 15 novembre, autrement dit après les élections américaines. Dans l'intervalle, chacun espère un déblocage des négociations qui ont repris, notamment sur le dossier de Jérusalem. Mais si les contacts se poursuivent, nul ne se risque à prédire une issue rapide.
A vrai dire, Arafat n'avait pas vraiment le choix. Au lendemain de l'échec des pourparlers de Camp David en juillet, le leader palestinien avait parcouru la planète, visitant une vingtaine de pays pour tenter d'obtenir un soutien international à sa position face à Israël et aux Américains. Presque partout, le message a été le même : «évitez une proclamation unilatérale». Si le conseil a été émis discrètement en Europe et dans les pays arabes, les dirigeants russes et chinois l'ont fait connaître publiquement. Le temps où l'OLP pouvait compter sur l'appui inconditionnel de Moscou et Pékin est bien révolu.
Un Etat indépendantà dépendant d'Israël
Aujourd'hui, les conseils de l'Union européenne, qui maintient son soutien de principe à un Etat palestinien indépendant «au moment opportun» compte davantage. Moins, cependant, que la position des Etats-Unis. Décevante pour Arafat, la position prise par Bill Clinton au lendemain de Camp David, ne pouvait être ignorée. Rejetant en termes à peine diplomatiques la responsabilité de l'échec des négociations sur l'intransigeance palestinienne, le président américain a indiqué à la télévision israélienne qu'en cas de décision unilatérale des Palestiniens, Washington pourrait transférer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem d'ici la fin de l'année. Quant à Israël, ses dirigeants ont répété sur tous les tons que dans cette éventualité, l'Etat hébreu annexerait les zones encore contrôlées par Israël en Cisjordanie.
A peine indépendant, l'Etat palestinien nouveau-né serait complètement encerclé, morcelé, sous tutelle età dépendant du bon pouvoir de l'ancienne puissance occupante. Pleinement conscients que les inconvénients d'une proclamation prématurée l'emportait sur ses avantages, les dirigeants de l'OLP ont donc pris la seule décision possible, celle d'un report.
Pour autant, on aurait tort de ne voir que gesticulations dans les positions prises par la centrale palestinienne. Sur le terrain, Arafat et ses proches sont soumis à la pression d'une opinion beaucoup moins sensible que ses dirigeants à la subtilité des équilibres diplomatiques. Pour Arafat, qui a plusieurs fois différé l'annonce de l'indépendance, c'est aussi une question de crédibilité. De l'avis général, la prochaine échéance pourrait se situer autour du 15 novembre, autrement dit après les élections américaines. Dans l'intervalle, chacun espère un déblocage des négociations qui ont repris, notamment sur le dossier de Jérusalem. Mais si les contacts se poursuivent, nul ne se risque à prédire une issue rapide.
par Olivier Da Lage
Article publié le 11/09/2000