Iran
Clémence relative pour les condamnés juifs
La cour d'appel de Chiraz a sensiblement atténué les peines prononcées en juillet contre dix juifs iraniens accusés d'espionnage en faveur d'Israël.
Dans une large mesure, ce verdict d'apaisement était attendu. Le porte-parole de la Justice de Chiraz avait indiqué à la presse que les peines infligées en juillet par le tribunal révolutionnaire de cette ville du sud de l'Iran ne seraient «certainement pas alourdies». Cet euphémisme annonçait tout à la fois une certaine clémence envers les condamnés et la confirmation de leur condamnation. Car si, en première instance, cinq accusés de ce procès, deux musulmans et trois juifs, ont été acquittés, en appel, en revanche, toutes les condamnations sont confirmées.
Les deux accusés condamnés les plus lourdement en juillet (treize ans de prison) voient leur peine réduite à neuf et sept ans. Les huit autres condamnés voient leur peine réduite de plusieurs années. Le porte-parole de la cour d'appel précise que ces peines sont désormais «fermes et définitives», mais que les mois passés en prison préventive (18 à 19 mois selon les condamnés) seront pris en compte dans le total.
Pressions internationales
Au total, ce verdict est un curieux compromis face aux pressions internationales qui ont accompagné ce procès. D'un côté, la justice iranienne, dominée par les conservateurs, a tenu bon sur les accusations d'espionnage en faveur d'Israël alors que les avocats des accusés ont constamment demandé leur acquittement. Leur tâche était d'autant plus difficile qu'ils ont subi de nombreuses pressions de la part de la justice pour les contraindre à reconnaître que leurs clients étaient des espions. Mais d'un autre côté, les juges ont accepté, au cours du premier procès, que les audiences se déroulent, du moins partiellement en présence des médias. Cette transparence, inhabituelle dans les tribunaux révolutionnaires iraniens, s'est accompagnée tout au long de la procédure de paroles rassurantes à l'égard des familles des accusés. Ces derniers encouraient pourtant la peine de mort, selon le code pénal en vigueur dans la République islamique.
Dans la guerre larvée que se livrent en Iran les conservateurs, qui dominent la Justice, et les réformateurs partisans du président Khatami, on aurait pu imaginer que le sort des condamnés soit un enjeu. Apparemment, tel n'a pas été le cas. Le sort des treize juifs initialement poursuivis (parmi lesquels un mineur) avait ému l'opinion internationale. En Israël, bien entendu, et dans la disapora juive. Mais les présidents Chirac et Clinton, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, et le Vatican étaient intervenu parfois discrètement, parfois publiquement en faveur des juifs iraniens. Dans cette phase d'ouverture au monde de la République islamique, l'appel, semble-t-il, a été entendu.
Les deux accusés condamnés les plus lourdement en juillet (treize ans de prison) voient leur peine réduite à neuf et sept ans. Les huit autres condamnés voient leur peine réduite de plusieurs années. Le porte-parole de la cour d'appel précise que ces peines sont désormais «fermes et définitives», mais que les mois passés en prison préventive (18 à 19 mois selon les condamnés) seront pris en compte dans le total.
Pressions internationales
Au total, ce verdict est un curieux compromis face aux pressions internationales qui ont accompagné ce procès. D'un côté, la justice iranienne, dominée par les conservateurs, a tenu bon sur les accusations d'espionnage en faveur d'Israël alors que les avocats des accusés ont constamment demandé leur acquittement. Leur tâche était d'autant plus difficile qu'ils ont subi de nombreuses pressions de la part de la justice pour les contraindre à reconnaître que leurs clients étaient des espions. Mais d'un autre côté, les juges ont accepté, au cours du premier procès, que les audiences se déroulent, du moins partiellement en présence des médias. Cette transparence, inhabituelle dans les tribunaux révolutionnaires iraniens, s'est accompagnée tout au long de la procédure de paroles rassurantes à l'égard des familles des accusés. Ces derniers encouraient pourtant la peine de mort, selon le code pénal en vigueur dans la République islamique.
Dans la guerre larvée que se livrent en Iran les conservateurs, qui dominent la Justice, et les réformateurs partisans du président Khatami, on aurait pu imaginer que le sort des condamnés soit un enjeu. Apparemment, tel n'a pas été le cas. Le sort des treize juifs initialement poursuivis (parmi lesquels un mineur) avait ému l'opinion internationale. En Israël, bien entendu, et dans la disapora juive. Mais les présidents Chirac et Clinton, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, et le Vatican étaient intervenu parfois discrètement, parfois publiquement en faveur des juifs iraniens. Dans cette phase d'ouverture au monde de la République islamique, l'appel, semble-t-il, a été entendu.
par Olivier Da Lage
Article publié le 21/09/2000