Calendrier électoral
Le calendrier électoral divise l'Assemblée
Le débat sur l'inversion du calendrier électoral de 2002 (la présidentielle avant les législatives) a fait une entrée fracassante mardi à l'Assemblée nationale. Les clivages à droite comme à gauche ont retenti dans l'hémicycle sur cette mesure souhaitée par le Premier ministre, Lionel Jospin. Ce dernier l'ayant annoncée le 26 novembre dernier lors du congrès socialiste de Grenoble. Le vote devrait avoir lieu mercredi dans la journée.
Après les vives querelles sur le quinquennat qui avaient opposé la classe politique française en septembre dernier, c'est au tour de l'inversion du calendrier électoral de 2002 de susciter la controverse.
Lionel Jospin s'est exprimé après Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Robert Hue, Jean-Pierre Chevènement, Noël Mamère et Valéry Giscard d'Estaing ; il a vivement récusé l'accusation du Président de la République selon laquelle l'inversion du calendrier serait de «convenance et de circonstance», en affirmant que nul ne peut dire à qui cela «pourrait profiter». Le Premier ministre a défendu la thèse selon laquelle le calendrier prévu (élections législatives avant présidentielle) faisait «peu de cas de la logique de nos institutions» et était «contraire au bon sens» voir «aberrant». Il a poursuivi sa déclaration en s'en prenant directement à Jacques Chirac en affirmant que ce problème calendaire aurait pu être débattu à l'occasion de la réforme du quinquennat «si le Président l'avait accepté».
Les réactions ne se sont pas faites attendre. A droite, Jean-Louis Debré, président du groupe RPR à l'Assemblée nationale, a déclaré : «Lionel Jospin a parlé comme un futur candidat à la présidentielle (à) L'inversion est la seule mesure qui va lui permettre de faire en sorte que sa majorité n'implose pas complètement». Claude Goasguen, porte-parole de Démocratie Libérale (DL) a été plus sarcastique : «Lionel Jospin a démontré qu'il avait de réelles qualités de Tartuffe».
Un savant calcul
Alors que la cohabitation a connu, la semaine dernière un ton plus apaisé, le débat parlementaire, qui a débuté mardi 19 décembre, a été l'occasion pour les leaders de l'opposition RPR-UDF-DL d'étaler leurs différences et pour une partie de la majorité plurielle, Verts et communistes, de s'opposer à cette modification des dates.
Les députés écologistes ont de nouveau profité de ce débat pour renouveler leur demande d'inclure une dose de proportionnelle dans le scrutin législatif. Une requête d'ores et déjà récusée par le Premier ministre français. Du côté des communistes, 71 députés hésitent encore à approuver massivement cette réforme.
Mais c'est du côté de l'UDF que tout va se jouer. En effet, le parti centriste se déchire en deux lignes : celle de son président de groupe, Philippe Douste-Blazy, partisan du maintien du calendrier et celle du président du parti, François Bayrou, candidat potentiel à la présidentielle de 2002 et premier à avoir mis en cause un «calendrier dingo». En l'absence d'unanimité à gauche pour être adoptée, l'inversion du calendrier devra recueillir en dernière lecture une majorité absolue, soit 289 voix, ce qui nécessite l'appoint des députés UDF. Ce vote semble presque acquis étant donné qu'une vingtaine de députés centristes, sur les 75 que compte ce groupe, sont favorables à la réforme.
Le vote du texte par les députés est prévu mercredi dans la journée et les sénateurs devraient l'examiner, à leur tour, à la mi-janvier 2001. Le gouvernement souhaite ardemment que ce texte soit définitivement voté par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) avant le 11 février, date à laquelle le Parlement interrompra à nouveau ses travaux pour la campagne électorale des municipales.
Lionel Jospin s'est exprimé après Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Robert Hue, Jean-Pierre Chevènement, Noël Mamère et Valéry Giscard d'Estaing ; il a vivement récusé l'accusation du Président de la République selon laquelle l'inversion du calendrier serait de «convenance et de circonstance», en affirmant que nul ne peut dire à qui cela «pourrait profiter». Le Premier ministre a défendu la thèse selon laquelle le calendrier prévu (élections législatives avant présidentielle) faisait «peu de cas de la logique de nos institutions» et était «contraire au bon sens» voir «aberrant». Il a poursuivi sa déclaration en s'en prenant directement à Jacques Chirac en affirmant que ce problème calendaire aurait pu être débattu à l'occasion de la réforme du quinquennat «si le Président l'avait accepté».
Les réactions ne se sont pas faites attendre. A droite, Jean-Louis Debré, président du groupe RPR à l'Assemblée nationale, a déclaré : «Lionel Jospin a parlé comme un futur candidat à la présidentielle (à) L'inversion est la seule mesure qui va lui permettre de faire en sorte que sa majorité n'implose pas complètement». Claude Goasguen, porte-parole de Démocratie Libérale (DL) a été plus sarcastique : «Lionel Jospin a démontré qu'il avait de réelles qualités de Tartuffe».
Un savant calcul
Alors que la cohabitation a connu, la semaine dernière un ton plus apaisé, le débat parlementaire, qui a débuté mardi 19 décembre, a été l'occasion pour les leaders de l'opposition RPR-UDF-DL d'étaler leurs différences et pour une partie de la majorité plurielle, Verts et communistes, de s'opposer à cette modification des dates.
Les députés écologistes ont de nouveau profité de ce débat pour renouveler leur demande d'inclure une dose de proportionnelle dans le scrutin législatif. Une requête d'ores et déjà récusée par le Premier ministre français. Du côté des communistes, 71 députés hésitent encore à approuver massivement cette réforme.
Mais c'est du côté de l'UDF que tout va se jouer. En effet, le parti centriste se déchire en deux lignes : celle de son président de groupe, Philippe Douste-Blazy, partisan du maintien du calendrier et celle du président du parti, François Bayrou, candidat potentiel à la présidentielle de 2002 et premier à avoir mis en cause un «calendrier dingo». En l'absence d'unanimité à gauche pour être adoptée, l'inversion du calendrier devra recueillir en dernière lecture une majorité absolue, soit 289 voix, ce qui nécessite l'appoint des députés UDF. Ce vote semble presque acquis étant donné qu'une vingtaine de députés centristes, sur les 75 que compte ce groupe, sont favorables à la réforme.
Le vote du texte par les députés est prévu mercredi dans la journée et les sénateurs devraient l'examiner, à leur tour, à la mi-janvier 2001. Le gouvernement souhaite ardemment que ce texte soit définitivement voté par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) avant le 11 février, date à laquelle le Parlement interrompra à nouveau ses travaux pour la campagne électorale des municipales.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 19/12/2000