Angolagate
Jean-Christophe Mitterrand en prison
Quelques jours après la perquisition de son domicile, Jean-Christophe Mitterrand, «Monsieur Afrique» et fils aîné de l'ancien président de la République, a été placé en garde à vue, jeudi 21 décembre, à Paris, dans le cadre d'une enquête judiciaire sur une affaire de trafic d'armes et blanchiment d'argent entre la France et l'Angola.
Cette décision fait suite à la découverte par les juges de disquettes informatiques de la société Brendo international indiquant que celle-ci était non seulement soupçonnée de trafic illégal d'armes avec le régime angolais du président Dos Santos, en guerre depuis plus de vingt ans avec l'UNITA de Jonas Savimbi ; mais également en relations d'affaires avec de nombreuses personnalités françaises : outre Jean-Christophe Mitterrand, Paul-Loup Sulitzer, auteur à succès (qui est lui aussi en garde à vue), l'ancien conseiller de François Mitterrand Jacques Attali et le député européen Jean-Charles Marchiani, un ancien préfet proche de Charles Pasqua. Jacques Attali et Jean-Charles Marchiani avaient aussi été entendus par les juges, début décembre.
Des Mig et des hélicoptères pour le président Dos Santos
Le trafic d'armes porterait sur deux contrats d'armement russe à destination de l'Angola : le premier contrat, d'un montant de 47 millions de dollars, remonte à 1993, et le deuxième, de 463 millions de dollars, porte sur la fourniture en 1994 d'hélicoptères et de chasseurs Mig à Luanda.
Le dirigeant de la société Brendo, Pierre Falcone a été quant à lui mis en examen dès le début décembre, pour «commerce illicite d'armes, fraude fiscale, abus de biens sociaux, abus de confiance et trafic d'influence», avant d'être placé en détention provisoire. D'autre part, l'ancien président de la SOFIRAD et de RMC (Radio Monte-Carlo), Jean-Noël Tassez, a été lui aussi mis en examen dans cette même affaire. Enfin, on retrouve au centre de ce juteux trafic un intermédiaire de taille, contre lequel a été livré un mandat d'arrêt international : il s'agit d'Arcadi Gaydamak, un milliardaire d'origine russe mais qui dispose de quatre passeports (israélien, français, canadien et angolais).
Agé de 54 ans et journaliste de formation, Jean-Christophe Mitterrand a été correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) en Mauritanie et au Togo, avant de rejoindre son père à l'Elysée, en 1982, comme adjoint au conseiller aux affaires africaines, Guy Penne. Après le départ de celui-ci, en 1986, Jean-Christophe Mitterrand a dirigé, jusqu'en 1992, la «cellule africaine» de l'Elysée, gagnant au passage le surnom de «Papamadit».
Il est, par ailleurs, entré au conseil d'administration d'une société minière gabonaise en 1985, et a été consultant à la Compagnie Générale des eaux (aujourd'hui Vivendi) de 1992 à 1996. Depuis il est consultant à son compte.
Des Mig et des hélicoptères pour le président Dos Santos
Le trafic d'armes porterait sur deux contrats d'armement russe à destination de l'Angola : le premier contrat, d'un montant de 47 millions de dollars, remonte à 1993, et le deuxième, de 463 millions de dollars, porte sur la fourniture en 1994 d'hélicoptères et de chasseurs Mig à Luanda.
Le dirigeant de la société Brendo, Pierre Falcone a été quant à lui mis en examen dès le début décembre, pour «commerce illicite d'armes, fraude fiscale, abus de biens sociaux, abus de confiance et trafic d'influence», avant d'être placé en détention provisoire. D'autre part, l'ancien président de la SOFIRAD et de RMC (Radio Monte-Carlo), Jean-Noël Tassez, a été lui aussi mis en examen dans cette même affaire. Enfin, on retrouve au centre de ce juteux trafic un intermédiaire de taille, contre lequel a été livré un mandat d'arrêt international : il s'agit d'Arcadi Gaydamak, un milliardaire d'origine russe mais qui dispose de quatre passeports (israélien, français, canadien et angolais).
Agé de 54 ans et journaliste de formation, Jean-Christophe Mitterrand a été correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) en Mauritanie et au Togo, avant de rejoindre son père à l'Elysée, en 1982, comme adjoint au conseiller aux affaires africaines, Guy Penne. Après le départ de celui-ci, en 1986, Jean-Christophe Mitterrand a dirigé, jusqu'en 1992, la «cellule africaine» de l'Elysée, gagnant au passage le surnom de «Papamadit».
Il est, par ailleurs, entré au conseil d'administration d'une société minière gabonaise en 1985, et a été consultant à la Compagnie Générale des eaux (aujourd'hui Vivendi) de 1992 à 1996. Depuis il est consultant à son compte.
par Elio Comarin
Article publié le 21/12/2000