Ghana
John Kufuor remporte les présidentielles ghanéennes
Le candidat de l'opposition, John Kufuor a remporté l'élection présidentielle ghanéenne, succédant ainsi à Jerry Rawlings. Le «gentil géant» a obtenu 56,73% des suffrages contre 43,27% au vice-président John Atta Mills. La participation a été de 59,7%.
Le Ghana a tourné la page Jerry Rawlings. Le candidat de l'opposition, John Kufuor (62 ans) prendra la place du capitaine-président âgé de 53 ans seulement, mais désormais à la retraite, car il ne pouvait rempiler pour un troisième mandat, d'après une constitution qu'il a lui même voulue. Ainsi, une autre transition démocratique survient en Afrique, même si le Ghana a connu dans le passé de nombreux putschs à partir de l'éviction de Kwame Nkrumah, en 1966.
La fin de l'ère Rawlings est d'autant plus nette que le favoris de l'ancien président, le vice-président John Atta Mills, a été battu à la régulière par John Kufuor, le « gentil géant » au comportement toujours modeste, qui est devenu l'idole des banlieues ghanéennes. La différence entre les deux présidents est énorme : de grande taille, Kufuor, au contraire de Rawlings, est un piètre orateur et n'a guère électrisé les foules. Mais son programme et sa personnalité peu flamboyante ont visiblement séduit les Ghanéens.
Lors du premier tour, Kufuor avait obtenu 48% des suffrages, contre 45% à Mills, et son parti (le NPP) avait raté de peu la majorité absolue aux législatives, organisées le même jour. Diplômé de l'Université d'Oxford, Kufuor a dµabord ouvert un cabinet d'avocats, avant d'opter pour la politique, en 1969. Il exerçait les fonctions de vice-ministre des Affaires étrangères, en 1972, lorsque le gouvernement a été renversé par un coup d'état.
Rawlings passe le relais, maisà
Ce n'est qu'en 1979, au lendemain du premier putsch de Rawlings et après la victoire aux présidentielle de Hilla Limann, que Kufuor retrouve une place au gouvernement, en tant que responsable de l'Aménagement du territoire. Mais il démissionne peu de temps après, pour protester contre une politique qu'il juge néfaste, car elle « persécute » les paysans les plus défavorisés. Il se lance de nouveau dans les affaires, mais revient à la politique dès que Jerry Rawlings autorise les partis, en 1992.
Après avoir pris la tête du NPP (Nouveau parti patriotique), en 1996, il est battu la même année par Rawlings, mais son assise est désormais établie, notamment dans les agglomérations urbaines et péri-urbaines du Ghana, à commencer par la capitale Accra.
Marié et père de cinq enfants, John Kufuor devra compter sur une opposition déterminée et de tradition britannique qui sera conduite par John Mills. Quant au capitaine à la retraite Rawlings, devenu président à vie du NDC (son parti), il a promis de passer le relais à son successeur « quel qu'il soit ». Mais nul n'oublie qu'il a renversé le président Limann - pourtant élu à la régulière - le 31 décembre 1981. Et surtout qu'il n'a que 53 ans.
La fin de l'ère Rawlings est d'autant plus nette que le favoris de l'ancien président, le vice-président John Atta Mills, a été battu à la régulière par John Kufuor, le « gentil géant » au comportement toujours modeste, qui est devenu l'idole des banlieues ghanéennes. La différence entre les deux présidents est énorme : de grande taille, Kufuor, au contraire de Rawlings, est un piètre orateur et n'a guère électrisé les foules. Mais son programme et sa personnalité peu flamboyante ont visiblement séduit les Ghanéens.
Lors du premier tour, Kufuor avait obtenu 48% des suffrages, contre 45% à Mills, et son parti (le NPP) avait raté de peu la majorité absolue aux législatives, organisées le même jour. Diplômé de l'Université d'Oxford, Kufuor a dµabord ouvert un cabinet d'avocats, avant d'opter pour la politique, en 1969. Il exerçait les fonctions de vice-ministre des Affaires étrangères, en 1972, lorsque le gouvernement a été renversé par un coup d'état.
Rawlings passe le relais, maisà
Ce n'est qu'en 1979, au lendemain du premier putsch de Rawlings et après la victoire aux présidentielle de Hilla Limann, que Kufuor retrouve une place au gouvernement, en tant que responsable de l'Aménagement du territoire. Mais il démissionne peu de temps après, pour protester contre une politique qu'il juge néfaste, car elle « persécute » les paysans les plus défavorisés. Il se lance de nouveau dans les affaires, mais revient à la politique dès que Jerry Rawlings autorise les partis, en 1992.
Après avoir pris la tête du NPP (Nouveau parti patriotique), en 1996, il est battu la même année par Rawlings, mais son assise est désormais établie, notamment dans les agglomérations urbaines et péri-urbaines du Ghana, à commencer par la capitale Accra.
Marié et père de cinq enfants, John Kufuor devra compter sur une opposition déterminée et de tradition britannique qui sera conduite par John Mills. Quant au capitaine à la retraite Rawlings, devenu président à vie du NDC (son parti), il a promis de passer le relais à son successeur « quel qu'il soit ». Mais nul n'oublie qu'il a renversé le président Limann - pourtant élu à la régulière - le 31 décembre 1981. Et surtout qu'il n'a que 53 ans.
par Elio Comarin
Article publié le 31/12/2000