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Robots

Parle, robot !

Avec l'exploration spatiale et les paradoxes temporels, les robots sont une inépuisable source d'inspiration pour les écrivains de science-fiction.
Rien n'est plus bête qu'un robot, une machine programmée par l'homme pour le servir. Pas de quoi en faire un personnage de roman, sauf quand il échappe à son créateur. Quand la bête de fils et d'aciers s'émancipe pour devenir une sorte de monstre de Frankenstein. Le robot de science-fiction se doit donc d'être intelligent, très intelligent. Beaucoup plus que son inventeur ou que son utilisateur ne l'imaginait.

Le prototype en est bien sûr HAL, l'ordinateur de 2001, l'Odyssée de l'espace. Car le film à succès de Stanley Kubrick est tiré d'un livre d'Arthur C. Clarke, l'un des maîtres de la science-fiction. Alors que la plupart des robots de science-fiction sont des humanoïdes qui, à l'occasion, ressemblent à s'y méprendre à de véritables êtres humains, la machine pensante de Clarke, dont le nom, à une lettre près, se lit IBM, n'a pas de corps. Juste une intelligence et une voix. Et HAL montre non seulement son intelligence, mais sa méchanceté.

Les trois lois de la robotique

Voilà qui est ûthéoriquementû impossible dans les romans d'un autre grand de la science-fiction, Isaac Asimov. L'auteur de la trilogie «Fondation» est aussi connu pour sa saga sur les robots. Au détour d'une nouvelle publiée dans sa jeunesse, Asimov a posé les trois lois de la robotique gouvernant nécessairement les rapports entre humains et robots. Les voici.

Les trois règles qui sont implantées dans le cerveau positronique d'un robot:
Première loi: Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger;

Deuxième loi: Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première;

Troisième loi: Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'est pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.


L'idée était bonne, Asimov l'a reprise dans les nouvelles suivantes, puis dans tous ses romans. De fait, elle s'est même imposée comme le standard de la robotique et d'autres auteurs de science-fiction ont intégré les «trois lois de la robotique» à leurs propres £uvres.

Evidemment, il n'y aurait pas d'histoire à raconter si dans ces romans, les trois lois étaient strictement respectées. On peut être robot et transgresser la loi, tout comme un humain. Du moins dans les livres de science-fiction. Car dans le monde mécanisé et techniquement parfait de l'univers de la science-fiction, c'est quand la technique dérape que l'histoire commence. Ce sont les travers des robots, leur absence de perfection, en un mot, leur humanité qui fascine.

Pourtant, l'heure de gloire des robots dans la littérature semble appartenir au passé. Ils incarnent ûsi l'on ose dire ! û les années où l'humanité communiait tout entière dans la religion du progrès scientifique.

Les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix, ont apporté la désillusion, la méfiance envers le progrès technique et, désormais, le principe de précaution gouverne le rapport de l'homme à la technique. De plus, notre vie de tous les jours, à la maison comme au travail, dans la rue ou en voiture, est épaulée par la robotique. Au point que l'on a désormais plusieurs mots pour en préciser le domaine d'application: domotique, avionique, monétique, bureautique, etc.

Pour toutes ces raisons, les robots semblent ne plus faire rêver les auteurs de science-fiction d'aujourd'hui. Les lecteurs, eux, continuent de rêver à travers les romans d'Artyhur C. Clarke, d'Isaac Asimov, de Brunner, d'Hrrison et de Minsky.



par Olivier  Da Lage

Article publié le 25/01/2001