Fièvre aphteuse
La politique communautaire en danger<br>
Faute d'accord entre les ministres de l'Agriculture des Quinze aucune mesure de soutien du prix de la viande bovine n'a pu être arrêtée et la poursuite de la discussion a été repoussée d'un mois. De plus, les Etats pourraient être autorisés à apporter des aides directes à leurs éleveurs, cette «renationalisation» marquant un recul de la politique agricole commune (PAC) laborieusement mise en place depuis quarante ans.
Les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne avaient prévu deux jours de négociations sur les mesures à prendre pour enrayer la chute du marché de la viande bovine liée à la crise de la vache folle. Ils se sont séparés plus rapidement sur un constat de désaccord. La majorité qualifiée nécessaire n'a pu être obtenue ni sur le programme de retrait du marché d'une quantité supplémentaire de viande pour redresser les cours ni sur l'octroi d'aides communautaires directes aux éleveurs les plus touchés par la mévente.
D'un côté, l'Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas, opposés à ces mesures d'intervention en raison de leur coût jugé incompatible avec la maîtrise des finances de l'UE. De l'autre, la France et l'Espagne favorables à la réduction de l'offre de viande sur un marché en recul de près de 30% de la consommation et de près de 50% des prix dans certains pays.
«Renationalisation»
Le ministre français Jean Glavany n'a pas non plus réussi à convaincre ses partenaires de l'urgence d'aides communautaires directes aux éleveurs en difficultés dont le nombre est évalué, rien qu'en France, à 40 000 exploitations pour un montant de 80 à 160 millions d'euros soit de 500 millions à 1 milliard de FF. Tenu par ses promesses de se substituer, si besoin était, à la politique agricole commune et soutenu par les paysans français qui ont manifesté lundi à la frontière franco-belge, le gouvernement français a cependant obtenu de pouvoir verser des aides nationales. Cette autorisation est, en tout état de cause, liée à l'approbation de la Commission européenne et soumise à des conditions précises dont le caractère exceptionnel et limité dans le temps. Jean Glavany devait présenter ses mesures jeudi et on s'attendait à ce que la Belgique et le Luxembourg emboîtent rapidement le pas à la France.
Cette «renationalisation» de la politique agricole européenne constitue un échec pour la PAC (politique agricole commune), outil communautaire progressivement et laborieusement façonné par les Etats-membres au cours des quarante dernières années. Ce recul du communautarisme n'est pas de bon augure, non plus, alors qu'on parle de plus en plus d'une réforme profonde de l'agriculture européenne, largement fondée sur l'intensification et l'industrialisation des cultures et de l'élevage après les crises des dernières années (vache folle, dioxine, OGM, fièvre aphteuse).
D'un côté, l'Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas, opposés à ces mesures d'intervention en raison de leur coût jugé incompatible avec la maîtrise des finances de l'UE. De l'autre, la France et l'Espagne favorables à la réduction de l'offre de viande sur un marché en recul de près de 30% de la consommation et de près de 50% des prix dans certains pays.
«Renationalisation»
Le ministre français Jean Glavany n'a pas non plus réussi à convaincre ses partenaires de l'urgence d'aides communautaires directes aux éleveurs en difficultés dont le nombre est évalué, rien qu'en France, à 40 000 exploitations pour un montant de 80 à 160 millions d'euros soit de 500 millions à 1 milliard de FF. Tenu par ses promesses de se substituer, si besoin était, à la politique agricole commune et soutenu par les paysans français qui ont manifesté lundi à la frontière franco-belge, le gouvernement français a cependant obtenu de pouvoir verser des aides nationales. Cette autorisation est, en tout état de cause, liée à l'approbation de la Commission européenne et soumise à des conditions précises dont le caractère exceptionnel et limité dans le temps. Jean Glavany devait présenter ses mesures jeudi et on s'attendait à ce que la Belgique et le Luxembourg emboîtent rapidement le pas à la France.
Cette «renationalisation» de la politique agricole européenne constitue un échec pour la PAC (politique agricole commune), outil communautaire progressivement et laborieusement façonné par les Etats-membres au cours des quarante dernières années. Ce recul du communautarisme n'est pas de bon augure, non plus, alors qu'on parle de plus en plus d'une réforme profonde de l'agriculture européenne, largement fondée sur l'intensification et l'industrialisation des cultures et de l'élevage après les crises des dernières années (vache folle, dioxine, OGM, fièvre aphteuse).
par Francine Quentin
Article publié le 27/02/2001