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Bénin

Vers un second tour Kérékou-Soglo

Au lendemain du premier tour d'un scrutin qui opposait 17 candidats, les premières tendances semblaient placer en tête les deux favoris, le président sortant Mathieu Kérékou et son prédécesseur Nicéphore Soglo.
Alors que les résultats n'étaient encore que très partiels, aux premières heures du lundi 5 mars 2001, les partisans de Mathieu Kérékou criaient déjà victoire. «Le général aime les économies, et il va être content car nous allons faire l'économie du second tour», proclamait le directeur de campagne du président sortant, le ministre de la Défense Pierre Osho. Dans le camp de son principal rival Nicéphore Soglo, on estimait en revanche qu'il était trop tôt pour tirer des conclusions.

Selon des sources proches de la Commission électorale nationale autonome (CENA), le premier tour de cette élection présidentielle béninoise, la troisième depuis le retour du pays à la démocratie en 1990, les deux candidats étaient au coude à coude, lundi en fin de matinée. Toutefois, un avantage se dégageait en faveur du président sortant, à mesure de la diffusion par les radios nationales et privées des résultats bureau par bureau.

Le taux de participation dépasserait 75%

La tendance confirme le statut de favoris attribué durant la campagne au général Kérékou, l'ancien dictateur marxiste, et à son opposant n°1, le technocrate Nicéphore Soglo, qui s'étaient déjà affrontés au second tour en 1991 et 1996 . Deux autres candidats feraient la course loin derrière, le président de l'Assemblée nationale, Adrien Hougnbédji, suivi du ministre d'Etat Bruno Amoussou. Les autres prétendants, dont l'avocate d'affaires Marie-Elise Gbedo, première femme candidate à la présidentielle au Bénin, n'obtiendraient que de très faibles scores.

Le scrutin s'est déroulé sans incident, malgré des problèmes d'organisation concernant notamment l'acheminement du matériel électoral, et l'absence, dans certains bureaux, d'assesseurs ou de représentants des candidats. Les électeurs, au nombre de 3 millions et demi, se sont déplacés en masse à Cotonou, la capitale économique, comme dans l'ensemble du pays, témoignant de la vigueur du sentiment civique au Bénin, pionnier de la démocratie en Afrique. Le taux de participation dépasserait, en moyenne, 75%.

La CENA a indiqué que les résultats complets de ce premier tour ne seraient pas connus avant lundi soir. Il apparaît en tout cas probable qu'aucun candidat n'obtiendra la majorité absolue au premier tour, ce qui conduira à un second tour dont la date n'est pas encore fixée. Ce sera le 18 ou le 25 mars, selon la rapidité avec laquelle la Cour constitutionnelle, qui devra statuer sur d'éventuelles contestations, proclamera officiellement les résultats.



par Philippe  Quillerier-Lesieur (avec AFP)

Article publié le 05/03/2001