Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Serbie

L'arrestation de Milosevic : le compte à rebours

Après une journée d'informations contradictoires et de suspense, le compte à rebours semblait déclenché pour l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, assigné à résidence. L'imminence de l'arrestation de l'ancien homme fort de Belgrade a suscité des réactions internationales.
La police serbe «a pour tâche d'arrêter l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic dans le courant de la journée», a déclaré le ministre yougoslave de l'Intérieur Zoran Zivkovic. L'ex-président est inculpé d'abus de pouvoir et de malversations, a poursuivi le ministre, dont «la valeur totale s'élève à un milliard de dinars et 200 millions de deutsche marks». En fin d'après-midi samedi, le suspense autour du sort de l'ancien président yougoslave, inculpé par le Tribunal pénal international de crimes contre l'humanité commis au Kosovo, se poursuivait.

Slobodan Milosevic est assigné à résidence dans sa propriété de Belgrade. Depuis hier vendredi, quelque 200 personnes parmi ses sympathisants, rassemblés devant la résidence présidentielle, manifestent leur soutien à l'ancien président. Cette résidence restait toujours encerclée par d'importantes forces de police, samedi, en fin d'après-midi.

Selon le ministre serbe de l'Intérieur, Dusan Mihajlovic, Milosevic a été assigné à résidence jusqu'à ce qu'il soit déféré devant la justice pour abus de pouvoir et infraction au code pénal. Toujours selon cette même source, Milosevic aurait répondu aux forces de police qu'il refusait de se rendre «vivant». Il doit être entendu par la Justice sur des accusations d'abus de pouvoir et d'infraction au Code pénal. Dusan Mihajlovic a précisé au cours d'une conférence de presse samedi matin à Belgrade, que des représentants de l'armée yougoslave «ont fait obstruction» à l'arrestation de l'ex-président.

Neutralité russe, satisfaction britannique

Alors que le flou continuait de persister à Belgrade, les réactions internationales ont afflué. La Russie, alliée des Serbes, a appelé les Occidentaux à la raison, leur demandant de s'abstenir de faire pression sur Belgrade pour que Milosevic soit arrêté. Devant la confusion et face aux informations contradictoires qui ont circulé dès vendredi soir, les Etats-Unis ont renoncé à publier une déclaration. Le président américain George W. Bush avait toutefois fait savoir que les Etats-Unis étaient «prêts à coopérer» à l'arrestation de Milosevic si on le leur demandait.

De son côté, devançant l'événement, la Grande Bretagne a estimé que la mise aux arrêts de l'ancien président yougoslave constituait «un pas très important». A Paris, on a choisi la prudence et simplement indiqué suivre la situation de très près. Même prudence à l'ONU, où le porte-parole Fred Eckhard a estimé que l'arrestation éventuelle était «le premier pas vers une traduction en justice».

Dès vendredi soir, des premières informations contradictoires ont fait état d'une possible arrestation de l'ancien dirigeant, à quelques heures de la date butoir fixée par les Etats-Unis à la Yougoslavie pour coopérer avec le Tribunal pénal international de La Haye. C'est l'annonce par Branislav Ivkovic, un député du Parti socialiste (SPS), d'une opération de police destinée à «arrêter» l'ex-président qui a donné le coup d'envoi d'une folle nuit de rumeurs, de démentis et d'informations contradictoires.

Le TPI a inculpé Milosevic en 1999 de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis au Kosovo. Selon l'AFP, les forces spéciales de police serbe ont donné l'assaut vers 01H00 GMT contre la résidence présidentielle, au terme d'une série d'annonces et de démentis autour de son arrestation.





par Sylvie  Berruet

Article publié le 31/03/2001