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Télécommunications

UMTS : Bruxelles met de l'ordre dans le chaos

A l'occasion du sommet des Quinze qui débute le 23 mars à Stockholm, la Commission européenne va proposer aux Etats-membres des dispositions modifiant les règles d'attribution et d'exploitation des licences de téléphonie mobile de troisième génération UMTS. En attendant l'UMTS sans cesse annoncé et retardé, d'autres recettes seront bientôt disponibles.
Bruxelles a tardé à répliquer. Devant la série d'échecs pour l'attribution des licences UMTS, la Commission européenne n'a pas d'autre solution que de se mêler du dossier. Alors que la plupart des pays ont octroyé des licences, la Commission va ouvrir le dialogue avec les Etats-membres de l'Union européenne, les opérateurs de télécommunications et les fabricants d'équipements pour examiner les moyens de faciliter les mise en place des réseaux de téléphonie mobile de troisième génération. Dans un document de travail qui sera discuté au sommet de Stockholm, la Commission voit d'un £il positif le partage des investissements et des infrastructures. Pour améliorer les conditions du secteur et sauver l'UMTS du chaos, Bruxelles souhaite renforcer ses pouvoirs d'intervention, assouplir les délais de mise en service des premiers réseaux, allonger la durée des licences et favoriser une mutualisation des investissements des opérateurs.

A la recherche de nouvelles recettes

Le total des droits versés pour les licences UMTS s'élève à près de 130 milliards d'euros en Europe. Les opérateurs devront sans doute consacrer des dépenses à peu près équivalentes pour bâtir les réseaux et commercialiser des services. Le commissaire européen à la société de l'information, Erkki Liikanen a qualifié la situation actuelle de «vraiment grave». On le sait, quel que soit le mode de sélection adopté (mise aux enchères ou choix sur dossier), l'attribution des licences UMTS a tourné au vinaigre partout en Europe. L'octroi s'est fait dans la douleur avec une cascade de recours en justice. Certaines procédures d'enchères ont atteint des montants astronomiques en Allemagne (50,8 milliards d'euros) et au Royaume-Uni (38,5 milliards d'euros) mais un flop en Italie ou en Belgique. A partir de là, la machine a déraillé. Ces chiffres record ont mis le feu aux poudres. Les investisseurs ont pris peur. Les marchés inquiets ont alors sanctionné l'endettement des opérateurs. Avec pour conséquence, un emballement puis une désaffection pour les valeurs télécoms sur les bourses mondiales.

Le potentiel de l'Internet de poche est énorme, vu l'explosion des téléphones portables dans le monde : un milliard en l'an 2005. Mais personne n'est aujourd'hui capable de dire si l'UMTS sera rentable. Bouygues Télécom, le troisième opérateur mobile en France, a donc choisi de développer une solution intermédiaire : le GPRS, technologie moins puissante et moins coûteuse, car il ne nécessite comme l'UMTS de changer les infrastructures réseaux. En attendant les premiers services qui ne devrait apparaître pour le public au mieux fin 2002 et courant 2003, le I-Mode, l'équivalent japonais du Wap, fait parler de lui. Le service d'Internet mobile du groupe japonais NTT DoCoMo qui a déjà séduit en deux ans près de 18 millions d'utilisateurs dans l'archipel, va bientôt s'exporter en Europe.



par Myriam  Berber

Article publié le 23/03/2001