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Guinée

Alpha Condé gracié

L'opposant guinéen Alpha Condé a été libéré vendredi soir par grâce présidentielle. Cette remise de peine ne constitue pas une amnistie et lui interdit donc de reprendre ses activités politiques, a précisé le Procureur général de Guinée. Condamné en septembre 2000 à cinq ans de réclusion et emprisonné depuis décembre 1998, il a effectué la moitié de sa peine pour atteinte à l'autorité de l'Etat, ce qu'il a toujours nié catégoriquement.
Le chef du Rassemblement du peuple de Guinée, Alpha Condé, opposant au régime du président Lansana Conté, a bénéficié d'une mesure de grâce présidentielle et a quitté, vendredi soir, la prison où il purgeait une peine de cinq ans d'emprisonnement. Deux de ses co-accusés condamnés, en même temps que lui, à trois ans de prison ont également été libérés. Désormais, plus aucun des huit condamnés du procès Condé, n'est encore incarcéré.

Alpha Condé avait été condamné par la Cour de sûreté de Conakry, en septembre dernier, après cinq mois d'un procès qualifié par ses partisans de «farce judiciaire». Arrêté dans le sud du pays, au lendemain de l'élection présidentielle fortement contestée du 14 décembre 1998, il avait ensuite été accusé d'avoir tenté de quitter le pays pour organiser depuis l'extérieur un coup d'Etat contre Lansana Conté. Au cours de son procès qui avait débuté le 12 avril 2000, Alpha Condé avait toujours qualifié les accusations portées contre lui de «fantaisistes».

Relative clémence

Le verdict du tribunal militaire entièrement acquis au régime du président Lansana Conté n'avait finalement surpris que par sa relative clémence. Si personne ne s'attendait à ce que l'opposant soit relaxé, la peine prononcée contre l'opposant et sept de ses co-accusés était largement inférieure à la perpétuité réclamée par le procureur. Sauf que pour ses nombreux partisans, comme pour la majorité des observateurs, le leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), emprisonné depuis décembre 1998, n'était coupable d'aucun des faits qui lui étaient reprochés.

Pendant la durée du procès ne nombreuses voix s'étaient unies pour dénoncer la partialité de la justice en cette affaire. Et, depuis sa condamnation, les appels à sa libération s'étaient multipliés.



par Francine  Quentin

Article publié le 20/05/2001