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Développement

Des technologies pour le Sud

Mettre les nouvelles technologies au service du développement: le Pnud fait le pari qu'au lieu de creuser davantage les inégalités entre ceux qui y ont accès et les autres, les nouvelles technologies de l'information, de la communication et les biotechnologies sont porteuses d'espoir pour les plus pauvres. A condition, toutefois, d'orienter beaucoup plus résolument la recherche vers les besoins spécifiques des pays du Sud.
Depuis dix ans le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) publie un rapport sur le niveau des conditions de vie, de santé, d'éducation des différents pays, au regard de leur croissance économique. Et, chaque année, un thème fait l'objet d'une étude plus approfondie quant à ses conséquences sur l'amélioration, ou l'aggravation, du développement humain. Dans le rapport 2001, le profit que peuvent attendre les pays en développement des nouvelles technologies est ainsi évalué alors qu'on évoque fréquemment la «fracture technologique» qui creuserait encore le fossé entre connectés et marginalisés. Selon le Pnud, qui prend en compte non seulement les technologiques de l'information et de la communication mais aussi les biotechnologies médicales et agricoles, «si l'on s'attache à gérer intelligemment ces nouveautés, les bienfaits pourraient l'emporter sur les dangers».

Les populations bénéficient du progrès scientifique et médical lorsque leur situation économique s'améliore, pense-t-on. Mais une meilleure santé, une meilleure éducation et des moyens de production plus performants sont aussi à l'origine d'une économie plus prospère.

Stimuler la recherche

Pour les pays en développement, les nouvelles technologies, dont l'Internet, ouvrent la porte à l'information détenue généralement au Nord, à des moyens d'action politique renforcés, si l'on se réfère au rôle du courrier électronique dans les campagnes qui ont entraîné la chute du président philippin Estrada en janvier 2001. Mais les nouvelles connaissances en matière de biotechnologie ce sont aussi de nouveaux médicaments issus du génie génétique, de nouvelles variétés végétales modifiées génétiquement, telles des céréales à haut rendement et adaptées à la sécheresse. A condition toutefois que les pays en développement ne servent pas de laboratoires pour expérimenter des produits auxquels le «principe de précaution» ne s'appliquerait pas.

Une autre condition, cependant, à la participation des pays en développement au progrès technologique. Que la recherche, orientée essentiellement vers les besoins spécifiques des consommateurs solvables des pays industrialisés, prenne en compte ceux des pays du Sud. Le Pnud n'attend pas de la recherché privée une telle générosité, il préconise donc le recours à l'action publique pour stimuler la recherche, au Nord mais aussi au Sud, dans quelques domaines prioritaires: la santé, avec des vaccins contre le paludisme, le sida et la tuberculose; la sécurité alimentaire et de nouvelles variétés de sorgho, de manioc, de maïs pour l'Afrique subsaharienne; l'information, avec des ordinateurs à bas prix, des connections sans fil; l'énergie, enfin, avec des piles à combustible et le développement de l'énergie solaire à bon marché.



par Francine  Quentin

Article publié le 10/07/2001