Algérie
Algérie : les avocats menacés
Le pouvoir algérien tenterait-il d'entraver l'action de la justice ? Le Conseil national des avocats s'inquiète d'un projet de loi répressif en cours de préparation. Après les journalistes, les avocats sont dans le collimateur du pouvoir.
Le Conseil national des avocats tient depuis mercredi 25 juillet une réunion extraordinaire. Objectif : examiner l'avant-projet de réforme de leur profession, menacée par de nombreuses restrictions. Le projet de loi prévoit par exemple d'interdire aux avocats de se retirer d'un procès, d'autoriser la perquisition dans les cabinets d'avocats, et en quelque sorte, de donner aux procureurs généraux un pouvoir disciplinaire sur les avocats.
Réunie à Zeralda, à une trentaine de kilomètres d'Alger, l'Union nationale des barreaux a rejeté l'avant-projet de loi élaboré par le ministère de la Justice d'Ahmed Ouyahia. Les avocats ont décidé de constituer eux-mêmes un groupe de travail afin de proposer leur propre projet de loi. Aucun membre du ministère de la Justice n'était présent à cette réunion, une attitude qualifiée de «méprisante» par les avocats.
Beaucoup d'entre eux estiment que le pouvoir, en les plaçant directement sous la hiérarchie directe de la chancellerie, tente de museler la défense des justiciables.
A qui le tour ?
L'inquiétude des avocats succède à celle des journalistes. En mai dernier, en dépit de la mobilisation de la presse algérienne, l'Assemblée nationale avait adopté tout un arsenal répressif et notamment des amendements au code pénal durcissant les sanctions pour «diffamation».
A l'origine de ce projet de révision du code pénal : encore le ministre de la Justice Ahmed Ouyahia. Celui-ci a accédé aux desiderata du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika qui s'était publiquement indigné de la «légèreté» des peines prévues pour sanctionner la diffamation et autres outrages.
La presse algérienne, se sentant menacée dans sa liberté d'expression, avait manifesté son inquiétude à plusieurs reprises, en descendant dans la rue notamment. En vain.
Ce nouveau tour de vis qui touche aujourd'hui les avocats illustre l'impuissance du gouvernement à dominer une crise qui le dépasse : le soulèvement de la Kabylie, qui s'est étendu à de nombreuses autres villes du pays û débordant ainsi largement la question berbère - a été réprimé dans le sang.
La contestation en Algérie a mis au grand jour le malaise d'une population désespérée. Tandis que les massacres de civils, toujours officiellement attribués à des islamistes armés se poursuivent, le pouvoir semble lui, n'avoir pour solution que la répression. Lasse, la population algérienne s'interroge : après les avocats, à qui le tour ?
Réunie à Zeralda, à une trentaine de kilomètres d'Alger, l'Union nationale des barreaux a rejeté l'avant-projet de loi élaboré par le ministère de la Justice d'Ahmed Ouyahia. Les avocats ont décidé de constituer eux-mêmes un groupe de travail afin de proposer leur propre projet de loi. Aucun membre du ministère de la Justice n'était présent à cette réunion, une attitude qualifiée de «méprisante» par les avocats.
Beaucoup d'entre eux estiment que le pouvoir, en les plaçant directement sous la hiérarchie directe de la chancellerie, tente de museler la défense des justiciables.
A qui le tour ?
L'inquiétude des avocats succède à celle des journalistes. En mai dernier, en dépit de la mobilisation de la presse algérienne, l'Assemblée nationale avait adopté tout un arsenal répressif et notamment des amendements au code pénal durcissant les sanctions pour «diffamation».
A l'origine de ce projet de révision du code pénal : encore le ministre de la Justice Ahmed Ouyahia. Celui-ci a accédé aux desiderata du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika qui s'était publiquement indigné de la «légèreté» des peines prévues pour sanctionner la diffamation et autres outrages.
La presse algérienne, se sentant menacée dans sa liberté d'expression, avait manifesté son inquiétude à plusieurs reprises, en descendant dans la rue notamment. En vain.
Ce nouveau tour de vis qui touche aujourd'hui les avocats illustre l'impuissance du gouvernement à dominer une crise qui le dépasse : le soulèvement de la Kabylie, qui s'est étendu à de nombreuses autres villes du pays û débordant ainsi largement la question berbère - a été réprimé dans le sang.
La contestation en Algérie a mis au grand jour le malaise d'une population désespérée. Tandis que les massacres de civils, toujours officiellement attribués à des islamistes armés se poursuivent, le pouvoir semble lui, n'avoir pour solution que la répression. Lasse, la population algérienne s'interroge : après les avocats, à qui le tour ?
par Sylvie Berruet
Article publié le 26/07/2001