Conjoncture
Zone euro : la Banque centrale cède aux pressions
La Banque centrale européenne a ramené son taux directeur à 4,25% donnant satisfaction aux partisans de la relance, dans la zone euro, par la réduction du coût du crédit. Les indicateurs moroses venus des Etats-Unis se sont ajoutés aux pressions qui s'exerçaient depuis plusieurs mois sur la BCE pour qu'elle suive l'exemple de la Réserve fédérale américaine.
La position défendue par la Banque centrale européenne, le maintien de taux d'intérêts relativement élevés, pour lutter contre l'inflation et défendre ainsi la valeur de l'euro était devenue difficilement tenable. Face au ralentissement de la croissance, aux Etats-Unis d'abord, en Europe ensuite, des voix de plus en plus nombreuses s'élevaient contre cet immobilisme, voire cet aveuglement devant la nécessité d'une relance. D'autant que la Réserve fédérale américaine a résolument opté pour une baisse sensible des taux d'intérêts passant par étapes en un an de 6,5%, taux plus élevé que celui alors pratiqué en Europe, à 3,75%actuellement.
Pour justifier cette attitude la BCE rappelait que son rôle n'est pas de peser sur la conjoncture, mais de stabiliser la valeur de l'euro sur les marchés financiers et les prix dans la zone, laissant aux gouvernements cette responsabilité. Cependant plusieurs éléments l'ont conduite à assouplir sa politique. Le Fonds monétaire international a réduit ses prévisions de croissance dans la zone euro-12, à 2% en 2001 et 2,4% en 2002, contre 2,4% et 2,8% au début de l'année.
Insistance croissante
Or, dans cette moyenne européenne l'Allemagne qui compte pour un tiers du PIB de la zone après une croissance zéro au deuxième trimestre ne devrait pas dépasser 1% sur l'année. D'où l'insistance auprès de la BCE des responsables économiques allemands, gouvernement et industriels. Et rien à attendre dans l'immédiat d'une reprise aux Etats-Unis qui relancerait la croissance mondiale : le PIB américain a progressé de 0,2% seulement au deuxième trimestre et on ne s'attend pas à un rebond avant 2002.
Autre argument de la BCE pour expliquer le gel des taux d'intérêts, une inflation trop importante en Europe pour relâcher la pression. Or les derniers chiffres font état d'un recul de l'inflation en juillet, 2,8% en taux annuel contre 3% en juin. De plus l'augmentation de la masse monétaire rapidement disponible a été analysée comme conjoncturelle et sans danger. D'ailleurs Wim Duisenberg, Président de la BCE à jugé le nouveau niveau de taux compatible avec la stabilité des prix. Enfin, certains gouvernements, comme l'Allemagne et l'Italie menaçaient à demi-mots d'utiliser l'arme budgétaire pour amorcer la relance de leur économie. Perspective «laxiste» inquiétante pour la BCE.
L'Institution de Francfort a donc finalement cédé mais les effets à en attendre ne sont cependant pas automatiques. En effet, la croissance, bien que faible, reste positive dans la zone euro en raison de la bonne tenue de la consommation intérieure. Aux Etats-Unis la forte réduction des taux d'intérêts s'est ajoutée à des remises d'impôts pour, là aussi, stimuler la consommation. Or, si, de l'avis des analystes, ces deux éléments créent un contexte plus favorable à la reprise, elle n'est pas pour autant immédiate ni spectaculaire dans l'instant.
Pour justifier cette attitude la BCE rappelait que son rôle n'est pas de peser sur la conjoncture, mais de stabiliser la valeur de l'euro sur les marchés financiers et les prix dans la zone, laissant aux gouvernements cette responsabilité. Cependant plusieurs éléments l'ont conduite à assouplir sa politique. Le Fonds monétaire international a réduit ses prévisions de croissance dans la zone euro-12, à 2% en 2001 et 2,4% en 2002, contre 2,4% et 2,8% au début de l'année.
Insistance croissante
Or, dans cette moyenne européenne l'Allemagne qui compte pour un tiers du PIB de la zone après une croissance zéro au deuxième trimestre ne devrait pas dépasser 1% sur l'année. D'où l'insistance auprès de la BCE des responsables économiques allemands, gouvernement et industriels. Et rien à attendre dans l'immédiat d'une reprise aux Etats-Unis qui relancerait la croissance mondiale : le PIB américain a progressé de 0,2% seulement au deuxième trimestre et on ne s'attend pas à un rebond avant 2002.
Autre argument de la BCE pour expliquer le gel des taux d'intérêts, une inflation trop importante en Europe pour relâcher la pression. Or les derniers chiffres font état d'un recul de l'inflation en juillet, 2,8% en taux annuel contre 3% en juin. De plus l'augmentation de la masse monétaire rapidement disponible a été analysée comme conjoncturelle et sans danger. D'ailleurs Wim Duisenberg, Président de la BCE à jugé le nouveau niveau de taux compatible avec la stabilité des prix. Enfin, certains gouvernements, comme l'Allemagne et l'Italie menaçaient à demi-mots d'utiliser l'arme budgétaire pour amorcer la relance de leur économie. Perspective «laxiste» inquiétante pour la BCE.
L'Institution de Francfort a donc finalement cédé mais les effets à en attendre ne sont cependant pas automatiques. En effet, la croissance, bien que faible, reste positive dans la zone euro en raison de la bonne tenue de la consommation intérieure. Aux Etats-Unis la forte réduction des taux d'intérêts s'est ajoutée à des remises d'impôts pour, là aussi, stimuler la consommation. Or, si, de l'avis des analystes, ces deux éléments créent un contexte plus favorable à la reprise, elle n'est pas pour autant immédiate ni spectaculaire dans l'instant.
par Francine Quentin
Article publié le 30/08/2001