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Attentats: la riposte

Des commandos ont «raté» Ben Laden

Les Etats-Unis préparent toujours leur riposte aux attentats du 11 septembre qui ont frappé le World Trade Center et le Pentagone. Pour le moment, nul ne sait quelle forme elle prendra. Mais il semble qu'avant même de lancer des opérations de plus grande envergure, les autorités américaines ont envoyé des commandos en Afghanistan, dès le 13 septembre, pour capturer Ben Laden. Sans succès.
Des forces spéciales américaines auraient passé deux semaines en Afghanistan pour essayer de localiser Oussama Ben Laden, le milliardaire d'origine saoudienne soupçonné d'être à l'origine des attentats contre les Etats-Unis du 11 septembre dernier. C'est l'information que le quotidien USA Today a publié, le 28 septembre, en s'appuyant sur des sources américaines et pakistanaises.

Dès le 13 septembre, des commandos américains, notamment des bérets verts, seraient arrivés au Pakistan, à Peshawar et à Quetta. Ils auraient ensuite pénétré en Afghanistan. Leur mission était de localiser le leader de la Qaïda pour le capturer, le tuer ou au moins l'immobiliser dans l'attente d'une offensive aérienne américaine. Ces commandos étaient composés d'équipes de trois à cinq hommes qui intervenaient avec le soutien d'hélicoptères de guerre de type Black Hawk. Ils se seraient déployés dans la région de Kandahar dans le sud-est du pays, où le milliardaire intégriste pourrait se cacher. Les soldats ont tenté de trouver la trace de Ben Laden en inspectant les caves et les bunkers sous-terrains qui truffent la région. Leurs recherches ont été vaines et les forces américaines ont dû faire appel à d'autres pays pour obtenir plus de renseignements. Le Pakistan, la Russie, le Tadjikistan notamment. Sans succès. Des troupes d'élite britanniques auraient aussi été impliquées dans cette traque menée secrètement sur le territoire afghan.

Commandos et renseignement

Ces informations n'ont pas été confirmées par les autorités américaines qui se refusent à communiquer autour de leur stratégie opérationnelle. Elles n'ont pas été démenties non plus. Du côté pakistanais, le porte-parole du ministère des affaires étrangères a maintenu qu'il n'y avait pas de forces américaines sur le sol du pays. Les autorités d'Islamabad n'ont, en effet, autorisé officiellement que le survol de leur territoire par des avions de l'US Air Force et ont offert leur aide en matière de renseignement pour combattre les terroristes. Reste à savoir si des troupes ont pu, au moins, transiter par le pays avant de partir pour l'Afghanistan. Une question restée sans réponse pour le moment.

Depuis le 11 septembre, les déclarations des autorités américaines se suivent et ne se ressemblent pas concernant la forme de la riposte envisagée pour punir les instigateurs des attentats qui ont frappé les Etats-Unis. Dans un premier temps, l'option des bombardements contre l'Afghanistan, voire même d'autres Etats soupçonnés d'abriter des terroristes, semblait être à l'ordre du jour. George W. Bush lui-même avait affirmé publiquement que la riposte pourrait « comprendre des bombardements spectaculaires ».

Mais peu à peu, les responsables américains ont donné plus d'indications allant dans le sens d'une guerre menée contre le terrorisme sans «spectacle», sans jour «J», une guerre du renseignement avant tout. Pour Donald Rumsfeld, secrétaire d'Etat à la Défense, la riposte doit être «mesurée». « La force militaire ne sera sans doute qu'un des nombreux instruments dans la longue campagne antiterroriste, avec guerre de l'ombre des services secrets, actions diplomatiques et financières ».

La riposte américaine n'aura donc pas grand chose à voir avec la campagne militaire menée, par exemple, lors de la guerre du Golfe. Après les déclarations d'un George W. Bush sous le choc juste après les attentats, sur le «bien contre le mal», on est passé à une autre phase et à un autre discours.

La présence de commandos envoyés secrètement en Afghanistan dès le 13 septembre pour commencer la traque d'Oussama Ben Laden, montre que l'opération «justice infinie» devenue ensuite «liberté immuable», ne peut pas uniquement prendre la forme d'une attaque frontale et massive, de part la nature même de l'adversaire à combattre. Le fait que les troupes américaines n'aient pas réussi à atteindre leur objectif donne aussi une idée des difficultés d'une intervention militaire dans cette zone et explique le soin que les autorités américaines prennent à préparer leur riposte en s'assurant du soutien des pays de la région.



par Valérie  Gas

Article publié le 28/09/2001