Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Education

Mon école s'appelle Internet

Collégiens, lycéens, étudiants, ils sont quelques centaines en France à suivre leurs études sur Internet. Rencontre avec ces pionniers qui essuient les plâtres de l'enseignement à distance sur le web.
Audrey Ravoux, jeune élève française de seize ans et demi est scolarisée depuis son plus jeune âge grâce au Cned (Centre national d'enseignement à distance) pour avoir la possibilité de suivre ses parents amenés à se déplacer souvent à l'étranger. Avec Internet, elle a choisi de faire corriger tous ses devoirs via le réseau.

Rôdée au rythme de l'enseignement à distance, elle continue à recevoir ses cours sur papier par envoi postal. Par contre, elle transmet ses exercices par courrier électronique et reçoit les corrections par le même moyen. «Chaque classe envoie ses devoirs au Cned à une adresse e-mail

Les corrections sont plus rapides sur Internet. Les copies reviennent en dix jours au lieu de trois semaines par la poste. Et elles sont d'aussi bonne qualité. Plutôt pratique a priori, à quelques petits détails près. Comme ce moment où la boite au lettre du Cned a explosé sous l'afflux d'envois des étudiants et où un devoir d'Audrey n'est jamais arrivé à destination. «J'ai dû le renvoyer car il était perdu.» Cet incident ne s'est produit qu'une seule fois.

Bien sûr, quand il s'agissait d'envoyer un devoir de mathématiques comportant des courbes ou une carte géographique, les choses se compliquaient un peu. «Le Cned n'a pas trouvé de solution miracle. Il fallait les dessiner à la main et les scanner. Pour les fractions ou les signes particuliers, le Centre m'a indiqué un logiciel à télécharger gratuitement sur Internet

Quand le réseau remplace les bancs de la fac

«Ce type de formation est génial». Pour Martine Hirsch, radiologue de 46 ans qui a suivi à distance grâce à Internet un cursus universitaire pour se spécialiser en imagerie médico-légale, l'expérience qu'elle a vécu durant un an lui laisse une impression totalement positive. Pas de contrainte, pas de déplacement, la formation proposée dans son secteur par le Centre nationale d'enseignement à distance (Cned) était parfaitement adaptée à ses besoins. « Je suis médecin radiologue et l'imagerie médico-légale m'intéressait depuis longtemps. Je cherchais un diplôme universitaire pour me former. Je ne pouvais pas fermer mon cabinet ou prendre un remplaçant, je cherchais donc un enseignement soit pas loin, soit le soir après le travail, en fait une autre forme d'enseignement que l'école de 8 h à 12 h et de 14 h à 18 h

Cette formation entièrement dispensée sur Internet est très récente. Martine Hirsch a fait partie des cinq premiers candidats qui ont suivi ce cursus. Habituellement, le diplôme universitaire en imagerie-médico légale se prépare sur les bancs de la faculté. Grâce au système mis au point par le Cned, les étudiants peuvent accéder aux cours et autres cas cliniques, qui font office de travaux pratiques, en se connectant, grâce à un code d'accès, sur le site du Centre.

La formation en est encore au stade expérimental et qui dit expérience dit rodage et nécessité de perfectionnement : «Il fallait se débrouiller avec un logiciel qui n'était pas très au point. On a essuyé à peu près tous les problèmes car on était les premiers à l'utiliserà J'ai appelé le Cned un million de fois», témoigne Martine Hirsch.

En dehors de ces soucis «techniques», sur le plan pédagogique, l'absence de contacts directs avec les enseignants ne semble pas avoir été un handicap. Un forum de discussion permettait de poser toutes les questions au professeur responsable de la formation. «Les réponses arrivaient 15 jours après». Un délai certes un peu long mais qui était, du point de vue de Martine Hirsch, tout à fait gérable.

La condition indispensable pour pouvoir se lancer dans l'aventure de l'apprentissage sur le réseau est de disposer d'un équipement minimum : ordinateur, modem, logiciel, et même scanner. Ce qui n'est pas à la portée de toutes les bourses. Pour Audrey, le problème ne se posait pas : «J'ai utilisé le matériel de la famille. S'il avait fallu investir juste pour cela, je ne sais pas si je l'aurais fait». Car le prix des ces formations est forcément plus élevé que celui des cours classiques : de 1500 francs annuels pour Audrey à 5000 francs pour Martine. Auxquels il a fallu ajouter 5000 francs supplémentaires pour payer les droits universitaires qui ont permis à la deuxième de passer le diplôme au même titre que les autres étudiants en imagerie médico-légale. Par contre, il ne semble pas nécessaire d'avoir des connaissances en informatique ou d'être rompu à l'utilisation d'Internet pour tester cette forme d'enseignement. Martine Hirsch en témoigne : «Je me suis inscrite en ne connaissant rien, mais strictement rien, à l'informatique».



par Valérie  Gas

Article publié le 05/09/2001