Médias
Un satirique africain...d'Afrique
Après le Gri-Gri International, le Marabout,un nouveau titre panafricain satirique, vient d'enrichir la presse du continent. Avec une particularité de taille, contrairement à la plupart de ses concurrents, sa rédaction est basée en Afrique.
Vous avez aimé le Gri-Gri International, un satirique dont nous vous parlions récemment sur rfi.fr. Vous allez adorer le Marabout. Depuis le 1er octobre, ce nouveau mensuel s'est lancé, à son tour, sur un terrain qu'affectionnent tout particulièrement les lecteurs subsahariens. Né de rencontres entre Damien Glez, son rédacteur en chef, et des confrères ou amis de la presse africaine et internationale, ce nouveau venu de l'information panafricaine entend offrir une version humoristique mais aussi complète que possible de l'actualité.
L'équipe de ce «satirique africainàd'Afrique», n'est pas peu fière d'annoncer aussi que son journal est conçu, fabriqué et diffusé à partir du continent noir. Au Burkina Faso plus précisément. Ce qui est une première pour la presse panafricaine francophone, dont les grands titres sont tous parisiens. Pour Damien Glez, journaliste et caricaturiste bien connu au pays des hommes intègres, ce choix n'est pas fortuit : «Il s'agissait d'éviter certaines tentations, auxquelles sont soumis la plupart des magazines basés dans la capitale française. Cela nous permet aussi d'avoir une ligne ambitieuse mais en même temps modeste car les coûts sont moins élevés.» D'autant que la rédaction s'est installée dans les locaux du Journal du Jeudi, célèbre hebdomadaire burkinabé dont Damien Glez est la cheville ouvrière, et a préféré le papier journal à la formule coûteuse d'autres panafricains.
Caricatures féroces et articles d'actualité
Résultat : pour 800 FCFA, un tarif plus élevé que les journaux locaux mais inférieur à ses concurrents, le Marabout est un appréciable cocktail de caricatures féroces, de billets d'humeur et d'articles de fond sur l'actualité. Le premier numéro propose un dossier détaillé sur le rôle des familles de chefs d'Etat dans cette partie du monde. De l'Ivoirien Laurent Gbagbo, dont l'épouse Simone préside le groupe parlementaire de son parti à l'assemblée nationale, au Togolais Gnassingbé Eyadema, dont les fils ont embrassé la carrière militaire ou les affaires : aucun leader de l'Afrique actuelle n'échappe à cette amusante revue de détails. Le nouveau mensuel propose, en outre, une série d'articles, déclinés par pays, grâce à un réseau de correspondant dans au moins neuf capitales africaines francophones, évoquant notamment le «traumatisme Sankara» au Burkina, l'épine du charnier de Yopougon en Côte d'Ivoire ou l'exceptionnelle longévité du président gabonais Omar Bongo.
Damien Glez est conscient du défi qu'il s'est lancé, d'autant que le ton du Marabout devrait froisser plus d'un dirigeant. L'environnement dans lequel évolue la presse africaine s'est, il est vrai, beaucoup amélioré, ces dix dernières, et des journaux satiriques existent dans la plupart des pays africains. Mais leurs présidents sont souvent plus sensibles au mal que l'on peut dire d'eux à l'extérieur. «C'est pourquoi, dans la perspective d'une saisie, nous nous sommes également tournés vers Internet», explique le patron du Marabout. Le mensuel paraît effectivement chaque mois sur la toile, dans une version abrégée. Une assurance anti-censure, certes, mais aussi un moyen de tester le marché en dehors de sa zone initiale de diffusion. Car, autre grande nouveauté dans le petit monde de la presse panafricaine, le Marabout n'est, pour l'instant, distribué qu'au sud du Sahara. Pour éviter des dépenses trop importantes, souligne Damien Glez. Le signe aussi que pour bien des Africains francophones, le sort de leur continent ne se joue plus à Paris.
L'équipe de ce «satirique africainàd'Afrique», n'est pas peu fière d'annoncer aussi que son journal est conçu, fabriqué et diffusé à partir du continent noir. Au Burkina Faso plus précisément. Ce qui est une première pour la presse panafricaine francophone, dont les grands titres sont tous parisiens. Pour Damien Glez, journaliste et caricaturiste bien connu au pays des hommes intègres, ce choix n'est pas fortuit : «Il s'agissait d'éviter certaines tentations, auxquelles sont soumis la plupart des magazines basés dans la capitale française. Cela nous permet aussi d'avoir une ligne ambitieuse mais en même temps modeste car les coûts sont moins élevés.» D'autant que la rédaction s'est installée dans les locaux du Journal du Jeudi, célèbre hebdomadaire burkinabé dont Damien Glez est la cheville ouvrière, et a préféré le papier journal à la formule coûteuse d'autres panafricains.
Caricatures féroces et articles d'actualité
Résultat : pour 800 FCFA, un tarif plus élevé que les journaux locaux mais inférieur à ses concurrents, le Marabout est un appréciable cocktail de caricatures féroces, de billets d'humeur et d'articles de fond sur l'actualité. Le premier numéro propose un dossier détaillé sur le rôle des familles de chefs d'Etat dans cette partie du monde. De l'Ivoirien Laurent Gbagbo, dont l'épouse Simone préside le groupe parlementaire de son parti à l'assemblée nationale, au Togolais Gnassingbé Eyadema, dont les fils ont embrassé la carrière militaire ou les affaires : aucun leader de l'Afrique actuelle n'échappe à cette amusante revue de détails. Le nouveau mensuel propose, en outre, une série d'articles, déclinés par pays, grâce à un réseau de correspondant dans au moins neuf capitales africaines francophones, évoquant notamment le «traumatisme Sankara» au Burkina, l'épine du charnier de Yopougon en Côte d'Ivoire ou l'exceptionnelle longévité du président gabonais Omar Bongo.
Damien Glez est conscient du défi qu'il s'est lancé, d'autant que le ton du Marabout devrait froisser plus d'un dirigeant. L'environnement dans lequel évolue la presse africaine s'est, il est vrai, beaucoup amélioré, ces dix dernières, et des journaux satiriques existent dans la plupart des pays africains. Mais leurs présidents sont souvent plus sensibles au mal que l'on peut dire d'eux à l'extérieur. «C'est pourquoi, dans la perspective d'une saisie, nous nous sommes également tournés vers Internet», explique le patron du Marabout. Le mensuel paraît effectivement chaque mois sur la toile, dans une version abrégée. Une assurance anti-censure, certes, mais aussi un moyen de tester le marché en dehors de sa zone initiale de diffusion. Car, autre grande nouveauté dans le petit monde de la presse panafricaine, le Marabout n'est, pour l'instant, distribué qu'au sud du Sahara. Pour éviter des dépenses trop importantes, souligne Damien Glez. Le signe aussi que pour bien des Africains francophones, le sort de leur continent ne se joue plus à Paris.
par Christophe Champin
Article publié le 07/10/2001