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RFI en deuil

Une journaliste de RFI tuée en Afghanistan

Johanne Sutton, grand reporter de RFI, a trouvé la mort dimanche soir dans le nord-est de l'Afghanistan lorsque les troupes de l'Alliance du Nord qu'elle accompagnait sont tombées dans une embuscade des Taliban. Un autre journaliste de la radio française RTL, Pierre Billaud, ainsi qu'un journaliste allemand ont trouvé la mort dans la même embuscade.
Johanne Sutton allait avoir 35 ans, le 1er décembre. Elle était grand reporter, grand reporter morte au champ d'honneur de l'information.

Dès que j'ai pris mes fonctions à RFI, il y a quatre ans, je l'ai tout de suite remarquée. A l'époque, elle était correspondante à Londres. Sobre, toujours pointilleuse sur la véracité de l'information et courageuse. car pour vérifier, il faut du courage, moral et physique.

C'est ce qui a tué Johanne. Ce dimanche 15H30, heure locale, dans le nord de l'Afghanistan. A Chatakaï entre Taloqan et Kunduz. Johanne et plusieurs confrères et consoeurs, depuis des semaines dans ce secteur, avancent sur un char avec l'Alliance du Nord. Ils veulent vérifier la réalité de cette avance, la prise de Taloqan, la résistance des Talibans. Soudain, fusillade. embuscade taliban. Tout le monde se jette à terre, notre consoeur Véronique Rebeyrotte de Radio France remonte sur le char qui s'éloigne, elle alerte, Johanne Suttonde RFI ne se relève pas.

Le char plus tard, retourne avec des soldats sur les lieux. Ils découvrent Johanne, première victime française de la guerre en Afghanistan contre Ben Laden et les Talibans. Symbole, une journaliste est tombée dans ce conflit qui est aussi une guerre de communication.

Toute la rédaction de RFI a vécu ces heures avec le chagrin que vous devinez. Johanne Sutton, d'autres confrères et consoeurs continueront. Il faut savoir, il faut témoigner, nous sommes responsables de la vérité que nous délivrons. C'est la beauté du métier que nous avons choisi.

Aux parents de Johanne, à sa soeur, à son frère, à ses proches, nos condoléances sincères et toute notre affection. RFI c'est une équipe soudée, maintenant c'est une famille. Il y manquera toujours Johanne, sa tignasse brune ébouriffée, ses tenues de baroudeur et ses lunettes rondes d'intellectuelle qui s'interroge sur le sens des choses.

Gilles Schneider
Directeur de l'information et des antennes de RFI




Article publié le 12/11/2001