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Wi-Fi

L’Internet sans fil à domicile

Il est aujourd’hui possible d’alléger considérablement sa facture à Internet, pour peu que l’on s’intéresse à la technologie sans fil. Jusqu'ici réservés à quelques bidouilleurs de génie, les réseaux locaux sans fil (WLAN pour Wireless Local Area Network) sont désormais accessibles au grand public, à un prix modique.
C’était début janvier 2002 quelque part en Isère. Le tout Autrans des 6èmes Rencontres de la société française en réseau n’avait d’yeux que pour lui : Le Wireless Local Area Network (WLAN). Sur le principe des ondes radio à hautes fréquences, cette technologie réservée jusqu'à présent à des professionnels, dispense l'utilisateur de tout câble pour se connecter à un réseau interne ou à Internet. Ces réseaux sans fil se basent le plus généralement sur le standard IEEE 802.11b récemment rebaptisé Wi-Fi (Wireless Fidelity). Cette norme qui donne accès au haut débit, est de loin la plus performante. Sans aucun branchement, elle permet des vitesses de transfert pouvant atteindre des débits maximums de 11 Mbits/s (c’est-à-dire 22 fois une ligne ADSL), dans un rayon de trente mètres à l’intérieur d’un même bâtiment.

Démonstration réussie à Autrans. Puisque désormais dans les rayons des magasins d’informatique, on peut trouver tout l’équipement nécessaire pour faire du Wi-Fi. Curieusement, cette technologie est, en matière d’informatique, relativement simple, et à des prix défiant toute concurrence. Il faut se munir d’une carte réseau (de 60 à 100 euros), et de plus être dans la zone d’émission d’un point d’accès (une borne coûte de 200 à 400 euros). Résultat : on peut équiper son immeuble en Wi-Fi pour 300 euros. Si l’on veut augmenter la portée de la borne-relais d’une centaine de mètres, il faut ajouter au montant de l’achat d’une antenne omnidirectionnelle (200 euros).

Le «Wi-Fi» en kit

Si côté entreprises, les premières offres commerciales arrivent. Xircom, la filiale d’Intel spécialisée dans les solutions mobiles d’accès à l’information lancera bientôt sur le marché une offre WLAN (au standard IEEE 802) à destination des petites et moyennes entreprises. Cette solution qui pourrait gérer jusqu’à 64 utilisateurs par point d’accès, devrait être commercialisée autour de 480 euros. Côté grand public, on est encore loin du déploiement commercial que l’on peut observer dans les pays de l’Europe du Nord.

Telia (Suède), Sonera (Finlande), T-Mobile (Allemagne) ont lancé des offres commerciales. En France, les opérateurs en sont encore en période de tests. Car les réseaux sans fils ont néanmoins quelques points faibles. D’abord, la sécurité, les WLAN sont faciles à pénétrer. Pour bénéficier d’un cryptage à 128 bits, il faut adopter un système propriétaire beaucoup plus cher. Ensuite, les fréquences. L’utilisation des WLAN est autorisée sur la bande des 2,4 GHz s’ils sont utilisés à l’intérieur des bâtiments privés. A l’extérieur, il faut une autorisation de l’Autorité de Régulation des Télécommunications (ART), car la bande appartient encore à l’armée.

Les réseaux sans fil ont également leurs détracteurs. En cause: les antennes-relais, ces émetteurs-recepteurs déjà fort nombreux depuis l’arrivée du téléphone cellulaire, vont se multiplier avec le déploiement des WLAN. En ville, ces bornes se relaient à quelques centaines de mètres. Cette exposition croissante aux antennes-relais suscite bon nombre de réactions. Car si le téléphone portable peut être modulé à la convenance, les antennes-relais, elles, émettent en permanence. D’où bon nombre de procès, de pétitions, et d’interpellations auprès des pouvoirs publics. Des experts ont mis en évidence un effet biologique des ondes radio sur la santé : migraines, fatigues chroniques, insomnies... Si l’effet des ondes sur le vivant est établi, les seuils de sensibilité et les normes admissibles sont âprement discutées, avec des résultats contradictoires. On n’a pas fini de s’inquiéter...



par Myriam  Berber

Article publié le 02/04/2002