Grande-Bretagne
Les Britanniques pleurent une idée révolue de la monarchie
L’immense émotion populaire provoquée par la mort de la Reine-Mère dont les funérailles ont lieu ce mardi témoigne de l’attachement des Britanniques à une certaine conception de la monarchie qui appartient aujourd’hui au passé.
De notre correspondante à Londres
La Grande Bretagne vit ce mardi le dernier acte de l’hommage national rendu à la plus populaire des Windsor, la Reine-Mère. Après un déferlement populaire assez inattendu devant le cercueil de la défunte (on estime que quelque 500000 personnes seront en tout venus se recueillir dans le très beau hall médiéval du parlement de Westminster durant les 4 jours précédant les funérailles), les derniers Britanniques qui ont eu la chance de passer devant son cercueil jusqu’à la fermeture de Westminster à 6h00 du matin, ont rejoint tous ceux qui ont campé devant l’Abbaye pour être aux premières loges.
Les funérailles sont un cérémonial parfaitement rôdé et préparé avec soin dans ses moindres détails et dont la pompe devrait égaler la procession organisée la semaine dernière. Le public entendra ainsi avant la cérémonie la grande cloche de l’église médiévale sonner cent une fois pour marquer l’âge de la disparue. La dépouille sera pendant ce temps transportée sur un affût d’artillerie dans la nef au son des tambours et des cornemuses tandis que 9 membres de la famille royale participeront à la courte procession conduite par le duc d’Edimbourg, l’époux d’Elisabeth II. A l’intérieur les attendront plusieurs têtes couronnées et notamment le prince Albert de Monaco, les souverains d’Espagne, Juan Carlos et Sofia, ou encore les rois belge, suédois et jordanien. Seront également présents chefs de gouvernement et représentants étrangers, Bernadette Chirac et Christian Poncelet, le président du Sénat, pour la France, la première dame des Etats-Unis Laura Bush mais aussi les dirigeants d’Australie, de Nouvelle-Zélande et du Canada. Et dans un geste interprété comme un signe de réconciliation, la Reine Elisabeth II a décidé d’inviter la maîtresse de longue date de son fils Charles, Camilla Parker-Bowles. Petit bémol cependant, elle est invitée en tant qu’amie de la Reine-Mère et non pas en tant que compagne de l’héritier du trône, Camilla Parker-Bowles ne devrait donc pas s’asseoir à ses côtés lors de la cérémonie.
Une semaine de ferveur populaire et de recueillement
A l’issue du service, le cercueil quittera l’abbaye pour un dernier parcours dans les rues du coeur historique de Londres passant par Whitehall, l’avenue des ministères, le Mall et devant le palais de Buckingham. Au même moment, une escadrille d’appareils de la Seconde guerre mondiale, composée de Spitfire, Hurricane et autres Lancaster vont survoler le cortège en hommage à une reine consort dont le courage pendant les bombardements allemands avait fait l’admiration de tous les Britanniques. Puis, un geste touchant, le convoi, accompagné seulement du Prince Charles, le plus proche petit-fils de la Reine-Mère, se dirigera vers le château de Windsor à l’ouest de Londres où Elisabeth sera inhumée dans la chapelle Saint-George aux côtés de son mari.
Les funérailles viennent clôturer une semaine assez exceptionnelle durant laquelle la ferveur populaire est venue surprendre mais aussi profondément réconforter la famille royale. Ceci dit, l’ampleur de l’hommage spontané des Britanniques reste difficile à interpréter: le public a-t-il voulu rendre un hommage particulier à la Reine-Mère, de loin la plus appréciée des Windsor, ou plus généralement soutenir la monarchie? Ou bien les Britanniques ont-ils seulement tenu à ne pas rater un événement historique? Quoi qu’il en soit, cette reconnaissance populaire semble rapprocher la reine de son peuple après l’avertissement brutal lancé à la famille royale en 1997 lorsqu’elle avait tardé à rendre à la princesse Diana tragiquement disparue, l’hommage qu’elle méritait.
Malgré tout, si les sujets d’Elisabeth II ont fait preuve de respect et d’affection, ils ont aussi montré beaucoup de réalisme: un sondage publié par le Sunday Mirror dimanche dernier montre que 56% des personnes interrogées estiment que la royauté devrait être abolie ou son rôle singulièrement réduit. Par ailleurs, 57% considèrent que Charles et Camilla devraient désormais se marier. La Reine-Mère emporte décidément avec elle une certaine idée de la monarchie, à présent révolue...
La Grande Bretagne vit ce mardi le dernier acte de l’hommage national rendu à la plus populaire des Windsor, la Reine-Mère. Après un déferlement populaire assez inattendu devant le cercueil de la défunte (on estime que quelque 500000 personnes seront en tout venus se recueillir dans le très beau hall médiéval du parlement de Westminster durant les 4 jours précédant les funérailles), les derniers Britanniques qui ont eu la chance de passer devant son cercueil jusqu’à la fermeture de Westminster à 6h00 du matin, ont rejoint tous ceux qui ont campé devant l’Abbaye pour être aux premières loges.
Les funérailles sont un cérémonial parfaitement rôdé et préparé avec soin dans ses moindres détails et dont la pompe devrait égaler la procession organisée la semaine dernière. Le public entendra ainsi avant la cérémonie la grande cloche de l’église médiévale sonner cent une fois pour marquer l’âge de la disparue. La dépouille sera pendant ce temps transportée sur un affût d’artillerie dans la nef au son des tambours et des cornemuses tandis que 9 membres de la famille royale participeront à la courte procession conduite par le duc d’Edimbourg, l’époux d’Elisabeth II. A l’intérieur les attendront plusieurs têtes couronnées et notamment le prince Albert de Monaco, les souverains d’Espagne, Juan Carlos et Sofia, ou encore les rois belge, suédois et jordanien. Seront également présents chefs de gouvernement et représentants étrangers, Bernadette Chirac et Christian Poncelet, le président du Sénat, pour la France, la première dame des Etats-Unis Laura Bush mais aussi les dirigeants d’Australie, de Nouvelle-Zélande et du Canada. Et dans un geste interprété comme un signe de réconciliation, la Reine Elisabeth II a décidé d’inviter la maîtresse de longue date de son fils Charles, Camilla Parker-Bowles. Petit bémol cependant, elle est invitée en tant qu’amie de la Reine-Mère et non pas en tant que compagne de l’héritier du trône, Camilla Parker-Bowles ne devrait donc pas s’asseoir à ses côtés lors de la cérémonie.
Une semaine de ferveur populaire et de recueillement
A l’issue du service, le cercueil quittera l’abbaye pour un dernier parcours dans les rues du coeur historique de Londres passant par Whitehall, l’avenue des ministères, le Mall et devant le palais de Buckingham. Au même moment, une escadrille d’appareils de la Seconde guerre mondiale, composée de Spitfire, Hurricane et autres Lancaster vont survoler le cortège en hommage à une reine consort dont le courage pendant les bombardements allemands avait fait l’admiration de tous les Britanniques. Puis, un geste touchant, le convoi, accompagné seulement du Prince Charles, le plus proche petit-fils de la Reine-Mère, se dirigera vers le château de Windsor à l’ouest de Londres où Elisabeth sera inhumée dans la chapelle Saint-George aux côtés de son mari.
Les funérailles viennent clôturer une semaine assez exceptionnelle durant laquelle la ferveur populaire est venue surprendre mais aussi profondément réconforter la famille royale. Ceci dit, l’ampleur de l’hommage spontané des Britanniques reste difficile à interpréter: le public a-t-il voulu rendre un hommage particulier à la Reine-Mère, de loin la plus appréciée des Windsor, ou plus généralement soutenir la monarchie? Ou bien les Britanniques ont-ils seulement tenu à ne pas rater un événement historique? Quoi qu’il en soit, cette reconnaissance populaire semble rapprocher la reine de son peuple après l’avertissement brutal lancé à la famille royale en 1997 lorsqu’elle avait tardé à rendre à la princesse Diana tragiquement disparue, l’hommage qu’elle méritait.
Malgré tout, si les sujets d’Elisabeth II ont fait preuve de respect et d’affection, ils ont aussi montré beaucoup de réalisme: un sondage publié par le Sunday Mirror dimanche dernier montre que 56% des personnes interrogées estiment que la royauté devrait être abolie ou son rôle singulièrement réduit. Par ailleurs, 57% considèrent que Charles et Camilla devraient désormais se marier. La Reine-Mère emporte décidément avec elle une certaine idée de la monarchie, à présent révolue...
par Muriel Delcroix
Article publié le 09/04/2002