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Audiovisuel

La TNT, mode d’emploi

Si la télévision couleur a sonné le glas du noir et blanc, la technique du numérique semble annoncer la fin de l’analogique. Et le début d’une nouvelle ère : 33 chaînes supplémentaires, gratuites ou payantes, sur une installation conventionnelle, moyennant l’ajout d’un décodeur. Derrière ce sigle TNT se cache une technologie numérique qui va très vite révolutionner la vie des téléspectateurs.
Avec le coup d’envoi cette semaine des auditions par le CSA, la télévision numérique terrestre (TNT) est au cœur du débat audiovisuel. Mais pour une majorité de Français, la TNT est «un concept attractif mais encore lointain». Mais qu’est-ce que la TNT ? Il existe aujourd’hui trois principaux mode de transmission du signal de télévision : le mode hertzien terrestre, le câble et le satellite. Alors que la diffusion en analogique (technique actuellement en vigueur dans l’hexagone) ne permet de diffuser qu’un seul programme par canal, le numérique –par un système de compression des signaux audio et vidéo- permet à plusieurs services d’être transportés par un même canal. Cette technique du «multiplexage» va donc permettre le passage à la diffusion de 6 à 33 chaînes bouleversant le Paysage Audiovisuel Français (PAF).

La première inconnue majeure du lancement de la TNT porte sur le volet diffusion. Dès l’ouverture, la TNT couvrira 50% de la population (principalement les grandes agglomérations). A terme, le réseau numérique terrestre devrait couvrir les besoins de 85 à 90% de la population. Reste que le rythme de déploiement technique sur ces 85% sera nécessairement lent. Le coût des zones géographiques isolées se révélant vite dissuasif. La réception pourrait, dans la grande majorité des cas, se faire grâce aux antennes existantes qui sont dans la quasi-totalité des cas conformes ou aisément adaptables à la réception des signaux numériques. Dans le cas contraire, le propriétaire d’une maison individuelle ou le gestionnaire d’immeuble devra faire intervenir un spécialiste pour un réglage de l’antenne râteau ou de l’antenne collective.

Un décodeur au prix de 150 euros

Pour capter les images, le téléspectateur devra simplement s’équiper d’un décodeur (le moins cher coûtera 150 euros) s’il souhaite conserver son poste traditionnel analogique, ou acquérir un nouveau téléviseur numérique. Le téléspectateur pourra acquérir également des décodeurs haut de gamme permettant d’intervenir sur des contenus interactifs. Les premiers modèles de téléviseur numérique devraient être lancés sur le marché français dès la fin de cette année. Restent que les principaux constructeurs (Philips, Thomson, Grundig, Sony...) hésitent à opérer une entrée en force de ces nouveaux produits alors même qu’ils réalisent ces dernières années des records de ventes d’appareils analogiques et de lecteurs DVD. Côté décodeur numérique, c’est vraisemblablement la société française Netgem qui devrait remporter le marché de la conception de ces boîtiers.

Mais quels sont les principaux atouts de la TNT? Si l’on en croit Dominique Baudis, le président du CSA : «Avec la TNT, l’offre gratuite va être multiplié par trois. Le téléspectateur aura plus de choix et disposera d’une meilleure qualité de l’image et du son.» On l’aura compris, l’enjeu de taille du numérique terrestre, c’est l’augmentation du nombre de programmes reçus. Pour l’heure, 75% des Français ne reçoivent que cinq chaînes en clair par voie hertzienne, puisque ils ne sont abonnés ni au câble, ni au satellite, ni à Canal+). Avec la TNT, ils auront droit à trente-trois programmes : quinze nationaux gratuits, trois locaux également gratuits et quinze payants par abonnement. Huit canaux gratuits seront dévolus au service public, 22 (gratuits ou payants) seront attribués au privé. Trois fréquences accueilleront des télévisions locales. Car la vie locale est l’autre enjeu majeur de la TNT.

Selon ses ardents défenseurs, la TNT en délimitant parfaitement le territoire de réception des chaînes, va favoriser l’émergence de chaînes régionales et locales. Rendez vous est pris fin octobre, date à laquelle on connaîtra –si le calendrier n’est pas, une fois de plus, bouleversé- les bénéficiaires des fréquences.



par Myriam  Berber

Article publié le 18/06/2002