Santé
La dengue en pleine recrudescence
En quelques décennies, la dengue a progressé de façon spectaculaire. Aujourd'hui, les deux cinquièmes de la population mondiale sont exposés au risque de développer cette maladie. On dénombre 50 millions de cas chaque année. La dengue atteint cette année les proportions d'une épidémie en Asie et en Amérique latine, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
La dengue est une maladie infectieuse causée par quatre types de virus transmis à l'homme par des moustiques infectés du genre «edes» dont le plus important est «aedes aegypti». Appelée aussi «grippe tropicale» ou encore «petit palu», cette maladie est devenue ces dernières années un important sujet de préoccupation pour la santé publique internationale. La dengue est, en effet, endémique dans plus de 100 pays d'Afrique, d'Amérique, de la Méditerranée orientale, d’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. Ces deux dernières régions sont les plus affectées. En Afrique, ce sont essentiellement les pays côtiers de l'Est et de l'Ouest (Nigeria, Sénégal, Côte d'Ivoire, Burkina Faso) qui sont touchés. Mais dans toutes les régions tropicales, la dengue frappe surtout les habitants des zones urbaines fortement peuplées.
La croissance rapide de ces populations met de plus en plus de personnes en contact avec le moustique vecteur (transmetteur), notamment là où les ménages conservent leur eau et où l'évacuation des déchets est insuffisante. Aedes aegypti se reproduit, en effet, principalement là où on stocke l'eau mais aussi dans des habitats naturels comme les trous d'arbres ou les aisselles des feuilles. On attribue aussi la propagation géographique rapide de certains moustiques au développement du commerce international des pneus usagés, ceux-ci accumulant l'eau de pluie favorable à leur reproduction.
La contamination se fait par piqûre d'un moustique femelle ; les premiers signes apparaissent de 5 à 8 jours après. C'est une maladie grave dont les symptômes s'apparentent à la grippe. Elle peut toucher aussi bien les nourrissons, que les jeunes enfants et les adultes. Le début est brutal avec frissons, montée de fièvre, éruptions, fortes céphalées, douleurs des muscles et des articulations. Dans les cas favorables, la totalité des symptômes s'apaisent après la disparition de la fièvre en une semaine environ.
Frissons, fièvre, céphalées, douleurs
Le traitement consiste en la prise de paracétamol (l'aspirine est contre-indiquée à cause du risque d'hémorragie) pour soulager les douleurs, sans oublier d'assurer une bonne hydratation du malade. La convalescence peut prendre plusieurs semaines avec des manifestations de fatigue et même de dépression mais la guérison ne laissera aucune séquelle. Une fois qu'on a contracté la dengue, la guérison entraîne une immunité à vie contre le virus qui a provoqué l'infection mais elle ne confère qu'une immunité passagère et partielle contre les trois autres. Certains spécialistes estiment même que l'infection par un second virus, accroît le risque de maladie plus sévère avec complication hémorragique.
Toute la gravité de la maladie réside dans la survenue de formes hémorragiques, heureusement plus rares (environ 1 % des cas) mais en constante augmentation. Dans cette forme, la dengue débute de la même façon que la dengue normale, mais après quelques jours de fièvre, la température s'effondre et se produisent des hémorragies multiples, notamment gastro-intestinales, cutanées et cérébrales. Un collapsus cardio-vasculaire irréversible est alors à redouter. Il n'existe pas de traitement spécifique, mais moyennant une restauration satisfaisante de la masse sanguine par perfusion, le malade peut récupérer. Si on peut mettre en oeuvre ce type de traitement intensif, le taux de mortalité est abaissé à moins de 1 % sinon, on peut atteindre de 10 à 20 % de mortalité.
La mise au point d'un vaccin contre la dengue est malaisée en raison de l'existence de quatre types différents de virus et du fait que la protection contre un virus peut accroître le risque d'une infection plus grave. Mais les recherches avancent. A l'heure actuelle, la seule méthode pour prévenir ou combattre la dengue consiste à détruire le moustique vecteur. Afin d'empêcher le moustique de se reproduire, il faut le couper de son milieu naturel de reproduction en couvrant tous les récipients qui servent à stocker l'eau et en éliminant tous les déchets (pneus, vieilles casseroles...) où l'eau peut stagner.
L'épandage d'insecticides adaptés stoppe la reproduction des moustiques pendant plusieurs semaines mais doit être renouvelé régulièrement. Des expériences comme l'introduction de petits poissons ou de petits crustacés se nourrissant des moustiques se sont révélées positives et devraient être plus largement utilisées dans l'avenir. En cas de flambées épidémiques, les mesures d'urgence consistent essentiellement à tuer les moustiques en épandant des insecticides à l'aide de dispositifs montés sur des camions, voire des avions. Mais là aussi, l'effet est passager et variable car on n'atteint pas à coup sûr tous les recoins où peuvent se nicher les redoutables moustiques.
La croissance rapide de ces populations met de plus en plus de personnes en contact avec le moustique vecteur (transmetteur), notamment là où les ménages conservent leur eau et où l'évacuation des déchets est insuffisante. Aedes aegypti se reproduit, en effet, principalement là où on stocke l'eau mais aussi dans des habitats naturels comme les trous d'arbres ou les aisselles des feuilles. On attribue aussi la propagation géographique rapide de certains moustiques au développement du commerce international des pneus usagés, ceux-ci accumulant l'eau de pluie favorable à leur reproduction.
La contamination se fait par piqûre d'un moustique femelle ; les premiers signes apparaissent de 5 à 8 jours après. C'est une maladie grave dont les symptômes s'apparentent à la grippe. Elle peut toucher aussi bien les nourrissons, que les jeunes enfants et les adultes. Le début est brutal avec frissons, montée de fièvre, éruptions, fortes céphalées, douleurs des muscles et des articulations. Dans les cas favorables, la totalité des symptômes s'apaisent après la disparition de la fièvre en une semaine environ.
Frissons, fièvre, céphalées, douleurs
Le traitement consiste en la prise de paracétamol (l'aspirine est contre-indiquée à cause du risque d'hémorragie) pour soulager les douleurs, sans oublier d'assurer une bonne hydratation du malade. La convalescence peut prendre plusieurs semaines avec des manifestations de fatigue et même de dépression mais la guérison ne laissera aucune séquelle. Une fois qu'on a contracté la dengue, la guérison entraîne une immunité à vie contre le virus qui a provoqué l'infection mais elle ne confère qu'une immunité passagère et partielle contre les trois autres. Certains spécialistes estiment même que l'infection par un second virus, accroît le risque de maladie plus sévère avec complication hémorragique.
Toute la gravité de la maladie réside dans la survenue de formes hémorragiques, heureusement plus rares (environ 1 % des cas) mais en constante augmentation. Dans cette forme, la dengue débute de la même façon que la dengue normale, mais après quelques jours de fièvre, la température s'effondre et se produisent des hémorragies multiples, notamment gastro-intestinales, cutanées et cérébrales. Un collapsus cardio-vasculaire irréversible est alors à redouter. Il n'existe pas de traitement spécifique, mais moyennant une restauration satisfaisante de la masse sanguine par perfusion, le malade peut récupérer. Si on peut mettre en oeuvre ce type de traitement intensif, le taux de mortalité est abaissé à moins de 1 % sinon, on peut atteindre de 10 à 20 % de mortalité.
La mise au point d'un vaccin contre la dengue est malaisée en raison de l'existence de quatre types différents de virus et du fait que la protection contre un virus peut accroître le risque d'une infection plus grave. Mais les recherches avancent. A l'heure actuelle, la seule méthode pour prévenir ou combattre la dengue consiste à détruire le moustique vecteur. Afin d'empêcher le moustique de se reproduire, il faut le couper de son milieu naturel de reproduction en couvrant tous les récipients qui servent à stocker l'eau et en éliminant tous les déchets (pneus, vieilles casseroles...) où l'eau peut stagner.
L'épandage d'insecticides adaptés stoppe la reproduction des moustiques pendant plusieurs semaines mais doit être renouvelé régulièrement. Des expériences comme l'introduction de petits poissons ou de petits crustacés se nourrissant des moustiques se sont révélées positives et devraient être plus largement utilisées dans l'avenir. En cas de flambées épidémiques, les mesures d'urgence consistent essentiellement à tuer les moustiques en épandant des insecticides à l'aide de dispositifs montés sur des camions, voire des avions. Mais là aussi, l'effet est passager et variable car on n'atteint pas à coup sûr tous les recoins où peuvent se nicher les redoutables moustiques.
par Claire Viognier
Article publié le 28/07/2002