Taiwan
L’annonce d’un référendum irrite Pékin
Le président taiwanais Chen Shui Bian a appelé samedi à un référendum sur l'avenir du pays, prenant le risque de provoquer la colère de son rival chinois qui lui dispute la souveraineté de l'île. «Seules les 23 millions de personnes résidant sur l'île peuvent décider de l'avenir de la destinée de Taiwan», a-t-il déclaré lors d'une téléconférence organisée avec une association pour l'indépendance basée à Tokyo. Le gouvernement de Pékin a aussitôt rejeté cette proposition.
Taiwan, comme la Chine, est un pays et non pas un gouvernement régional ou une province, a expliqué le président Chen Shui Bian. Ce n'est pas une déclaration d'indépendance, puisque le mot n'a pas été prononcé, mais on n'en est pas loin. En juillet, lors d'une manifestation d'hostilité de Pékin à l'égard de sa présidence, il avait prévenu que Taiwan s'engagerait sur sa propre voie, la voie taiwanaise.
Il a également rejeté le principe de la Chine unique que Pékin veut imposer à Taipeh. Pour lui, Taiwan n'a pas vocation à devenir un deuxième Hong Kong ou Macao, en se référant aux anciennes colonies britannique et portugaise qui bénéficient d'un statut d'autonomie depuis leur rétrocession à la Chine à la fin des années 90.
Appel à la prudence
L'annonce de ce référendum va certainement provoquer la colère des autorités chinoises. A leurs yeux, Taiwan fait partie intégrante du territoire de la grande Chine. Mais elles se sont pour l'instant limitées à critiquer l'inclusion de Taiwan comme allié dans un projet de rallonge budgétaire des États-Unis en discussion actuellement à Washington. Il est clair que le gouvernement chinois prendra tout son temps pour répondre à la provocation de Chen Shui Bian.
Mais d'ores et déjà, par le biais de la commission des affaires étrangères du Parlement chinois, Pékin a lancé un appel à la prudence. Car pour le président chinois Jiang Zemin, la réunification par la force ou un nouveau bras de fer par dessus du détroit de Formose peuvent être nuisibles à l'image de puissance pragmatique et fiable que la Chine veut donner au monde aujourd'hui.
Il a également rejeté le principe de la Chine unique que Pékin veut imposer à Taipeh. Pour lui, Taiwan n'a pas vocation à devenir un deuxième Hong Kong ou Macao, en se référant aux anciennes colonies britannique et portugaise qui bénéficient d'un statut d'autonomie depuis leur rétrocession à la Chine à la fin des années 90.
Appel à la prudence
L'annonce de ce référendum va certainement provoquer la colère des autorités chinoises. A leurs yeux, Taiwan fait partie intégrante du territoire de la grande Chine. Mais elles se sont pour l'instant limitées à critiquer l'inclusion de Taiwan comme allié dans un projet de rallonge budgétaire des États-Unis en discussion actuellement à Washington. Il est clair que le gouvernement chinois prendra tout son temps pour répondre à la provocation de Chen Shui Bian.
Mais d'ores et déjà, par le biais de la commission des affaires étrangères du Parlement chinois, Pékin a lancé un appel à la prudence. Car pour le président chinois Jiang Zemin, la réunification par la force ou un nouveau bras de fer par dessus du détroit de Formose peuvent être nuisibles à l'image de puissance pragmatique et fiable que la Chine veut donner au monde aujourd'hui.
par Any Bourrier
Article publié le 04/08/2002