Côte d''Ivoire
En attendant la CEDEAO
A la veille du sommet de la CEDEAO, le Premier ministre ivoirien a renouvelé l’appel de son pays à une aide militaire française pour venir à bout des mutins.
Au dixième jour de l’insurrection, le nouvel appel à l’aide militaire de la Côte d’Ivoire à la France constitue le principal élément nouveau. Le Premier ministre ivoirien Pascal Affi N’Guessan fait le constat de l’impuissance de l’armée loyaliste à restaurer l’ordre dans le nord du pays et réclame, au nom des accords de défense conclus entre les deux pays, le soutien logistique que Paris lui a déjà refusé. Selon lui, la démonstration est faite que la Côte d’Ivoire est victime d’une agression étrangère qui justifie cette assistance.
Vendredi, dans l’après-midi, les soldats français ont achevé leur mission d’évacuation (Virginie Gomez) des membres de la communauté étrangère résidant à Bouaké. En tout, deux mille personnes ont bénéficié de cette opération et ont été acheminés vers le Sud. L’essentiel du contingent français s’est replié sur Yamoussoukro. Toutefois quelques éléments sont restés stationnés à une trentaine de kilomètres à l’Est de Bouaké, officiellement pour assurer la sécurité des quelques civils français qui ont choisi de rester dans la ville.
Reste la question de savoir «qui» est l’origine de cette situation. En dépit des certitudes formulées par les autorités ivoiriennes, aucune preuve ne vient étayer leurs accusations visant le Burkina voisin. Ce dossier est compliquée par la présence en Côte d’Ivoire d’une très importante communauté burkinabè qui, depuis le début des troubles, rencontre une hostilité croissante. Rappelons que dans les quartiers populaires de la capitale économique, des logements d’étrangers avaient été incendiés au lendemain du déclenchement de la crise. Actuellement, quatre cents d’entre eux ont trouvé refuge auprès du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Georgette Ettnar, responsable de l'UNICEF).
Cette situation n’a pas laissé le voisin burkinabé indifférent. Communications téléphoniques coupées, à l’initiative de la Côte d’Ivoire, frontière fermée, à l’initiative du Burkina : depuis le début de la semaine, le ton monte entre les deux capitales. Le ministre burkinabé de la Coopération régionale (Jean de Dieu Somda) annonce avoir mené une action diplomatique vigoureuse et avoir obtenu des excuses des autorités ivoiriennes.
«Trois à quatre mille soldats»
Enfin ce samedi s’annonce comme une journée de préparation au sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, qui ne se tiendra finalement ni à Marrakech, ni à Dakar, ni à Abidjan, mais à Accra, au Ghana. La perspective de cette réunion est un argument supplémentaire pour qu’il ne se passe rien avant, sur le plan diplomatique. Il est notamment probable que la France réservera sa réponse jusqu’à l’issue de la réunion des chefs d’Etat. Le «ni-ni» (ni indifférence, ni ingérence) qui inspire désormais la diplomatie française et encadre son champ d’action, se double d’une volonté de n’intervenir que dans le cadre d’une légitimité internationale. On l’a vu avec le dossier irakien, dans lequel le président français vient de réaffirmer, en substance, que la participation de la France était conditionnée à une résolution de l’ONU. Dans le cas de figure ivoirien, la menace extérieure sur laquelle reposent les accords bilatéraux de défense n’étant pas démontrée, il est vraisemblable que Paris ne précipitera pas son engagement et accordera la plus grande attention aux discussions qui auront lieu dimanche au Ghana. C’est un sommet capital, en forme de test pour l’avenir de la sous-région dont l’intégrité de l’un des Etats-membres est gravement compromise. Le président en exercice veut soumettre à ses homologues un projet d’intervention militaire. «Une force de paix et de bons offices. Nous ne voulons pas parler de force d’interposition, comme si c’était une histoire entre deux Etats», déclarent notamment Abdoulaye Wade au quotidien français Le Parisien. Selon lui, cette force devrait être composé de «trois ou quatre mille soldats (de la sous-région), avec l’assistance logistique de la France, et peut-être une contribution américaine pour le transport des troupes».
Vendredi, dans l’après-midi, les soldats français ont achevé leur mission d’évacuation (Virginie Gomez) des membres de la communauté étrangère résidant à Bouaké. En tout, deux mille personnes ont bénéficié de cette opération et ont été acheminés vers le Sud. L’essentiel du contingent français s’est replié sur Yamoussoukro. Toutefois quelques éléments sont restés stationnés à une trentaine de kilomètres à l’Est de Bouaké, officiellement pour assurer la sécurité des quelques civils français qui ont choisi de rester dans la ville.
Reste la question de savoir «qui» est l’origine de cette situation. En dépit des certitudes formulées par les autorités ivoiriennes, aucune preuve ne vient étayer leurs accusations visant le Burkina voisin. Ce dossier est compliquée par la présence en Côte d’Ivoire d’une très importante communauté burkinabè qui, depuis le début des troubles, rencontre une hostilité croissante. Rappelons que dans les quartiers populaires de la capitale économique, des logements d’étrangers avaient été incendiés au lendemain du déclenchement de la crise. Actuellement, quatre cents d’entre eux ont trouvé refuge auprès du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Georgette Ettnar, responsable de l'UNICEF).
Cette situation n’a pas laissé le voisin burkinabé indifférent. Communications téléphoniques coupées, à l’initiative de la Côte d’Ivoire, frontière fermée, à l’initiative du Burkina : depuis le début de la semaine, le ton monte entre les deux capitales. Le ministre burkinabé de la Coopération régionale (Jean de Dieu Somda) annonce avoir mené une action diplomatique vigoureuse et avoir obtenu des excuses des autorités ivoiriennes.
«Trois à quatre mille soldats»
Enfin ce samedi s’annonce comme une journée de préparation au sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, qui ne se tiendra finalement ni à Marrakech, ni à Dakar, ni à Abidjan, mais à Accra, au Ghana. La perspective de cette réunion est un argument supplémentaire pour qu’il ne se passe rien avant, sur le plan diplomatique. Il est notamment probable que la France réservera sa réponse jusqu’à l’issue de la réunion des chefs d’Etat. Le «ni-ni» (ni indifférence, ni ingérence) qui inspire désormais la diplomatie française et encadre son champ d’action, se double d’une volonté de n’intervenir que dans le cadre d’une légitimité internationale. On l’a vu avec le dossier irakien, dans lequel le président français vient de réaffirmer, en substance, que la participation de la France était conditionnée à une résolution de l’ONU. Dans le cas de figure ivoirien, la menace extérieure sur laquelle reposent les accords bilatéraux de défense n’étant pas démontrée, il est vraisemblable que Paris ne précipitera pas son engagement et accordera la plus grande attention aux discussions qui auront lieu dimanche au Ghana. C’est un sommet capital, en forme de test pour l’avenir de la sous-région dont l’intégrité de l’un des Etats-membres est gravement compromise. Le président en exercice veut soumettre à ses homologues un projet d’intervention militaire. «Une force de paix et de bons offices. Nous ne voulons pas parler de force d’interposition, comme si c’était une histoire entre deux Etats», déclarent notamment Abdoulaye Wade au quotidien français Le Parisien. Selon lui, cette force devrait être composé de «trois ou quatre mille soldats (de la sous-région), avec l’assistance logistique de la France, et peut-être une contribution américaine pour le transport des troupes».
par Georges Abou
Article publié le 28/09/2002