Côte d''Ivoire
Bouaké : les étrangers évacués par les troupes françaises
Première mission réussie des troupes françaises dépêchées à Bouaké. A la demande des Etats-Unis, elles ont évacué les élèves pensionnaires de l’école internationale religieuse, qui regroupe une majorité d’Américains, et les enseignants de l’établissement. Elle doivent maintenant évacuer les étrangers qui souhaitent quitter la ville où aucun combat n’a été signalé au cours des dernières heures.
Le détachement militaire français qui avait pris position à Yamoussoukro, à quelque 100 km de Bouaké, s’est rapproché de la ville toujours aux mains des mutins. Il s’est établi à moins de 25 km de la ville de Bouaké. Comme le précise l’état-major de l’armée française à Paris, la mission des soldats reste l’évacuation des expatriés, près d’un millier, dont au moins 600 français. C’est dans le cadre de cette mission que les autorités américaines ont demandé au commandement militaire français l’évacuation de l’école internationale chrétienne, prise entre les feux croisés des mutins et des troupes gouvernementales ivoiriennes. Avant l’intervention des soldats français, les combats avaient connu une certaine accalmie. C’est dans un calme relatif que l’armée française a investi les lieux et «sécurisé l’école». ( le reportage de Virginie Gomez qui faisait partie du convoi).
Sur les murs de l’école de nombreux impacts de balles témoignent de la violence des combats entre insurgés et loyalistes. L’école n’était pas prise pour cible, mais à l’est de la ville, elle serait sur un site stratégique, de l’axe Abidjan-Yamoussoukro-Bouaké. Mais tous les occupants sont sains et saufs, comme l’ont fait remarquer les soldats français. Elèves pensionnaires et enseignants ont tous été acheminés à Yamoussoukro et remis aux autorités américaines. Deux gros porteurs américains ont d’ailleurs débarqué dans la capitale administrative ivoirienne 200 soldats des forces spéciales américaines. Elles ont prévu conduire les ressortissants américains au Ghana, avant d’envisager éventuellement leur rapatriement aux Etats-Unis. Par ailleurs, la ministre française de la Défense a afit savoir en fin de matinée jeudi que tous les étrangers qui souhaitent quitter Bouaké seront évacués.
Manifestation devant l’ambassade de France
Dans les villes de Bouaké et de Korhogo toujours assiégées, on commence à manquer de tout. Les populations apeurées s’aventurent peu dans les rues pour faire des courses. A Korhogo l’électricité et l’eau sont coupées et les prix des denrées de première nécessité flambent. Mais le plus inquiétant pour les autorités ivoiriennes, c’est la tenue par les rebelles de leurs positions malgré les assauts des forces loyalistes. Le gouvernement ivoirien voit alors en la mobilisation de l’opinion nationale autour du «patriotisme et de la nation menacée» un nouveau moyen de pression sur les insurgés.
A Abidjan, des manifestations sont organisées en soutien au pouvoir, dans lesquelles il est à la fois demandé à la France d’intervenir militairement aux côtés des forces gouvernementales, et par ailleurs son attitude de «complice» des fauteurs de trouble est dénoncée. Les manifestants, devant l’Ambassade de France le 25 septembre, demandaient également à la France de «livrer» Alassane Ouattara qui y a trouvé refuge dans les locaux diplomatiques et qu’une certaine classe politique tient pour responsable, en partie, de la mutinerie qui a éclaté le 19 septembre. ( Le reportage de Claude Cirille dans la manifestation).
Le Burkina Faso est nommément désigné par les autorités ivoiriennes comme le principal responsable des événements. Le portail de l’ambassade du Burkina Faso à Abidjan a déjà subi quelques dégâts. Les autorités burkinabè ont officiellement protesté contre ces accusations et agissements. Les ressortissants burkinabè sont de plus en plus pris à partie par les populations ivoiriennes. La frontière entre les deux pays est fermée et les liaisons téléphoniques coupées. Djibril Bassole, le ministre de la Sécurité du Burkina Faso a déclaré «nous ne pourrons pas assister indéfiniment à des exactions contre nos populations».
Pour éviter tout dérapage, la CEDEAO multiplie les initiatives, par l’entremise de la diplomatie du Sénégal qui en assure la présidence. Le sommet extraordinaire prévu à Dakar le 28 septembre n’a pas reçu l’aval du président Laurent Gbagbo. Il a donc été reporté au 5 octobre, selon Abdoulaye Bathily, parlementaire sénégalais membre de la délégation CEDEAO, reçue par les autorités ivoiriennes. ( Abdoulaye Bathily interrogé par Sophie Malibeaux).
Sur les murs de l’école de nombreux impacts de balles témoignent de la violence des combats entre insurgés et loyalistes. L’école n’était pas prise pour cible, mais à l’est de la ville, elle serait sur un site stratégique, de l’axe Abidjan-Yamoussoukro-Bouaké. Mais tous les occupants sont sains et saufs, comme l’ont fait remarquer les soldats français. Elèves pensionnaires et enseignants ont tous été acheminés à Yamoussoukro et remis aux autorités américaines. Deux gros porteurs américains ont d’ailleurs débarqué dans la capitale administrative ivoirienne 200 soldats des forces spéciales américaines. Elles ont prévu conduire les ressortissants américains au Ghana, avant d’envisager éventuellement leur rapatriement aux Etats-Unis. Par ailleurs, la ministre française de la Défense a afit savoir en fin de matinée jeudi que tous les étrangers qui souhaitent quitter Bouaké seront évacués.
Manifestation devant l’ambassade de France
Dans les villes de Bouaké et de Korhogo toujours assiégées, on commence à manquer de tout. Les populations apeurées s’aventurent peu dans les rues pour faire des courses. A Korhogo l’électricité et l’eau sont coupées et les prix des denrées de première nécessité flambent. Mais le plus inquiétant pour les autorités ivoiriennes, c’est la tenue par les rebelles de leurs positions malgré les assauts des forces loyalistes. Le gouvernement ivoirien voit alors en la mobilisation de l’opinion nationale autour du «patriotisme et de la nation menacée» un nouveau moyen de pression sur les insurgés.
A Abidjan, des manifestations sont organisées en soutien au pouvoir, dans lesquelles il est à la fois demandé à la France d’intervenir militairement aux côtés des forces gouvernementales, et par ailleurs son attitude de «complice» des fauteurs de trouble est dénoncée. Les manifestants, devant l’Ambassade de France le 25 septembre, demandaient également à la France de «livrer» Alassane Ouattara qui y a trouvé refuge dans les locaux diplomatiques et qu’une certaine classe politique tient pour responsable, en partie, de la mutinerie qui a éclaté le 19 septembre. ( Le reportage de Claude Cirille dans la manifestation).
Le Burkina Faso est nommément désigné par les autorités ivoiriennes comme le principal responsable des événements. Le portail de l’ambassade du Burkina Faso à Abidjan a déjà subi quelques dégâts. Les autorités burkinabè ont officiellement protesté contre ces accusations et agissements. Les ressortissants burkinabè sont de plus en plus pris à partie par les populations ivoiriennes. La frontière entre les deux pays est fermée et les liaisons téléphoniques coupées. Djibril Bassole, le ministre de la Sécurité du Burkina Faso a déclaré «nous ne pourrons pas assister indéfiniment à des exactions contre nos populations».
Pour éviter tout dérapage, la CEDEAO multiplie les initiatives, par l’entremise de la diplomatie du Sénégal qui en assure la présidence. Le sommet extraordinaire prévu à Dakar le 28 septembre n’a pas reçu l’aval du président Laurent Gbagbo. Il a donc été reporté au 5 octobre, selon Abdoulaye Bathily, parlementaire sénégalais membre de la délégation CEDEAO, reçue par les autorités ivoiriennes. ( Abdoulaye Bathily interrogé par Sophie Malibeaux).
par Didier Samson
Article publié le 26/09/2002