Côte d''Ivoire
Les soldats américains débarquent dans la crise ivoirienne.
Les enfants américains de Bouaké sont sous la protection des soldats français. Cette affaire avait valu à la crise ivoirienne un prolongement inattendu avec le débarquement de soldats américains en Afrique de l’Ouest. Leur mission est de travailler avec les forces françaises déjà déployées sur place pour parer à toute éventualité.
Le conflit ivoirien a pris une nouvelle dimension en raison de la présence à Bouaké d’un établissement religieux scolarisant notamment une centaine de jeunes élèves américains, sur un total de cent soixante-dix. Toutefois, en fin de matinée mercredi, l’état-major des armées à Paris indiquait que l’école est sous la protection des soldats français.
Mardi, ce pensionnat avait été la cible de tirs de la part des mutins qui contrôlent la ville. Il n’y a pas eu de blessés parmi les pensionnaires. «Les enfants se portent bien et ont bon moral», avait alors déclaré l’un des responsables de l’établissement à l’AFP.
Mais, en conséquence, au cours de ces dernières heures la crise ivoirienne a fait une entrée aussi fracassante qu’inattendue dans la presse américaine et la vivacité de la réaction de Washington a été à la mesure de l’enjeu : sauver les enfants. L’opinion publique américaine n’aurait pu, en effet, admettre que son gouvernement ne prenne pas les décisions qui s’imposent, en l’occurrence : manifester sa capacité immédiate d’intervention. Le Pentagone a donc, sur le champ, dépêché dans la région un contingent de soldats, soustraits des effectifs déployés en Europe. Depuis mardi soir deux cents soldats américains sont au Ghana, pays limitrophe de la Côte d’Ivoire et quatre avions-cargos militaires C-130 sont attendus à Accra, dont le premier a d’ailleurs atterri ce mercredi à l’aube.
Coalition militaire internationale
Les Américains n’ont pas de tradition d’intervention unilatérale en Afrique, terre lointaine et dont les «retours sur investissements» apparaissent bien incertains. Et c’est une culture qu’ils s’emploient à préserver en raison notamment des revers enregistrés au cours de ces dernières années. On se souviendra à cet égard du fiasco de l’intervention en Somalie, en 1993. Ils en avaient tiré la leçon de la difficulté de déployer des hommes au sol dans l’imprévisible contexte africain et dans le respect de leur sacro-saint principe du «zéro mort» (américain). Depuis, l’essentiel de l’implication militaire officielle de Washington s’est effectué à travers des missions de coopération et de formation ou de soutien logistique lors d’opérations internationales.
Resterait, dans le cas de figure ivoirien, à définir les modalités d’une intervention directe de leur part. Les autorités militaire et civile américaines déclarent qu’elles travaillent en étroite collaboration avec les soldats français, très impliqués depuis le début de la crise. Sur le terrain ils bénéficient donc de l’expertise et du soutien logistique de Paris. Ils peuvent également compter sur l’aide de l’armée britannique, toujours engagée en Sierra Leone, et dont des éléments sont actuellement en Côte d’Ivoire. Trois armées qui, à force de se croiser sur les champs de manœuvres de la planète, ont pris l’habitude de travailler ensemble.
Au sixième jour de la mutinerie, la situation ivoirienne s’était compliquée d’une dimension nouvelle : le pays est aussi devenue le terrain d’une coalition militaire internationale rompue aux exercices de réaction rapide. L’annonce de l’état-major français, selon laquelle les enfants américains sont désormais sous protection, ne règle pas le fond de l’affaire. Mais elle la débarrasse d’un élément qui, par phénomène de réaction en chaîne, ajoutait un paramètre irrationnel à la complexité du dossier.
Mardi, ce pensionnat avait été la cible de tirs de la part des mutins qui contrôlent la ville. Il n’y a pas eu de blessés parmi les pensionnaires. «Les enfants se portent bien et ont bon moral», avait alors déclaré l’un des responsables de l’établissement à l’AFP.
Mais, en conséquence, au cours de ces dernières heures la crise ivoirienne a fait une entrée aussi fracassante qu’inattendue dans la presse américaine et la vivacité de la réaction de Washington a été à la mesure de l’enjeu : sauver les enfants. L’opinion publique américaine n’aurait pu, en effet, admettre que son gouvernement ne prenne pas les décisions qui s’imposent, en l’occurrence : manifester sa capacité immédiate d’intervention. Le Pentagone a donc, sur le champ, dépêché dans la région un contingent de soldats, soustraits des effectifs déployés en Europe. Depuis mardi soir deux cents soldats américains sont au Ghana, pays limitrophe de la Côte d’Ivoire et quatre avions-cargos militaires C-130 sont attendus à Accra, dont le premier a d’ailleurs atterri ce mercredi à l’aube.
Coalition militaire internationale
Les Américains n’ont pas de tradition d’intervention unilatérale en Afrique, terre lointaine et dont les «retours sur investissements» apparaissent bien incertains. Et c’est une culture qu’ils s’emploient à préserver en raison notamment des revers enregistrés au cours de ces dernières années. On se souviendra à cet égard du fiasco de l’intervention en Somalie, en 1993. Ils en avaient tiré la leçon de la difficulté de déployer des hommes au sol dans l’imprévisible contexte africain et dans le respect de leur sacro-saint principe du «zéro mort» (américain). Depuis, l’essentiel de l’implication militaire officielle de Washington s’est effectué à travers des missions de coopération et de formation ou de soutien logistique lors d’opérations internationales.
Resterait, dans le cas de figure ivoirien, à définir les modalités d’une intervention directe de leur part. Les autorités militaire et civile américaines déclarent qu’elles travaillent en étroite collaboration avec les soldats français, très impliqués depuis le début de la crise. Sur le terrain ils bénéficient donc de l’expertise et du soutien logistique de Paris. Ils peuvent également compter sur l’aide de l’armée britannique, toujours engagée en Sierra Leone, et dont des éléments sont actuellement en Côte d’Ivoire. Trois armées qui, à force de se croiser sur les champs de manœuvres de la planète, ont pris l’habitude de travailler ensemble.
Au sixième jour de la mutinerie, la situation ivoirienne s’était compliquée d’une dimension nouvelle : le pays est aussi devenue le terrain d’une coalition militaire internationale rompue aux exercices de réaction rapide. L’annonce de l’état-major français, selon laquelle les enfants américains sont désormais sous protection, ne règle pas le fond de l’affaire. Mais elle la débarrasse d’un élément qui, par phénomène de réaction en chaîne, ajoutait un paramètre irrationnel à la complexité du dossier.
par Georges Abou
Article publié le 25/09/2002