Côte d''Ivoire
La France annonce son soutien logistique à la Côte d’Ivoire
Après l’appel à l’aide militaire lancé à la France par le Premier ministre ivoirien, Paris vient d’annoncer son soutien logistique à la Côte d’Ivoire où les mutins étendent leur influence sur le Nord à la veille du sommet de la CEDEAO. Des combats étaient signalés dans l'après-midi pour le contrôle de la localité de Tiebissou, à une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale politique, Yamoussoukro.
Le communiqué du ministère français des Affaires étrangères est tombé vers 12 heures 30 TU. «Mobilisés pour assurer la sécurité de la communauté française en Côte d’Ivoire, nous apportons par ailleurs un soutien logistique aux autorités ivoiriennes», déclare notamment le Quai d’Orsay, répondant ainsi positivement à la demande formulée vendredi soir par le Premier ministre ivoirien, Pascal Affi N’Guessan. Anticipant les résultats du sommet de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), samedi à Accra, Paris va donc dans le sens des actes manifestés et des déclarations prononcées au cours de ces derniers jours dans la sous-région.
En effet, outre l’intervention occidentale à caractère humanitaire, des renforts militaires nigérians ont été acheminés dans le pays, sous forme d’avions de combat Alpha Jet et, samedi matin, le quotidien français Le Parisien publiait un entretien avec le président en exercice de la CEDEAO, Abdoulaye Wade, appelant au déploiement d’une «force militaire ouest-africaine de 3 à 4 000 soldats, avec l’assistance logistique de la France» (le compte rendu de Jean-Jacques Louarn ). Celle-ci est désormais acquise, d’autant que le communiqué du ministère français affirme que Paris soutient les efforts en cours et notamment «l’idée de (…) mise en place d’une force d’interposition africaine».
Discours de guerre
La question connexe est de savoir jusqu’à quel niveau ce «soutien logistique» s’exerce actuellement. Sur ce point le ministère français reste encore discret, se contentant de préciser que, depuis le début des troubles, les deux parties sont en contact permanent. A l’évidence Paris estime la gravité de la situation intérieure ivoirienne à sa juste valeur et, en dépit de l’absence de preuve formelle d’une intervention étrangère, consent à une interprétation élargie des accords de défense qui lient les deux pays depuis 1961. Bien qu’assorties de clauses secrètes, ceux-ci encadrent le champ d’intervention des troupes françaises dans le strict cas de figure d’une menace venue de l’extérieur.
En tout état de cause, les derniers événements montrent que l’intégrité du pays est ébranlée. La situation pourrit, les mutins s’installent, étendent leur zone d’influence, rallient des populations, recrutent des jeunes gens. Des combats étaient signalés samedi après-midi à une quarantaine de kilomètres au nord de Yamoussoukro, pour le contrôle de la localité de Tiebissou. Des combats à l'arme lourde qui ont fait des blessés parmi les mutins. Mais ce nouvel épisode montre que la capitale politique est désormais sous la menace directe d'une attaque et, sans aide extérieure, les éléments de l’armée restés loyalistes ne restaureront pas l’autorité centrale. A Abidjan le discours politique reste dominé par le vocabulaire guerrier. Seul le ministre des Sports, qui a pu rejoindre la capitale économique après avoir été capturé à Bouaké au début de la mutinerie, appelle encore à «privilégier la négociation et le dialogue». Mais, globalement, son point de vue ne reflète apparemment pas celui de l’ensemble de la classe politique au pouvoir, qui demeure très discrète sur la question de savoir ce qu’elle ferait d’une victoire militaire.
En effet, outre l’intervention occidentale à caractère humanitaire, des renforts militaires nigérians ont été acheminés dans le pays, sous forme d’avions de combat Alpha Jet et, samedi matin, le quotidien français Le Parisien publiait un entretien avec le président en exercice de la CEDEAO, Abdoulaye Wade, appelant au déploiement d’une «force militaire ouest-africaine de 3 à 4 000 soldats, avec l’assistance logistique de la France» (le compte rendu de Jean-Jacques Louarn ). Celle-ci est désormais acquise, d’autant que le communiqué du ministère français affirme que Paris soutient les efforts en cours et notamment «l’idée de (…) mise en place d’une force d’interposition africaine».
Discours de guerre
La question connexe est de savoir jusqu’à quel niveau ce «soutien logistique» s’exerce actuellement. Sur ce point le ministère français reste encore discret, se contentant de préciser que, depuis le début des troubles, les deux parties sont en contact permanent. A l’évidence Paris estime la gravité de la situation intérieure ivoirienne à sa juste valeur et, en dépit de l’absence de preuve formelle d’une intervention étrangère, consent à une interprétation élargie des accords de défense qui lient les deux pays depuis 1961. Bien qu’assorties de clauses secrètes, ceux-ci encadrent le champ d’intervention des troupes françaises dans le strict cas de figure d’une menace venue de l’extérieur.
En tout état de cause, les derniers événements montrent que l’intégrité du pays est ébranlée. La situation pourrit, les mutins s’installent, étendent leur zone d’influence, rallient des populations, recrutent des jeunes gens. Des combats étaient signalés samedi après-midi à une quarantaine de kilomètres au nord de Yamoussoukro, pour le contrôle de la localité de Tiebissou. Des combats à l'arme lourde qui ont fait des blessés parmi les mutins. Mais ce nouvel épisode montre que la capitale politique est désormais sous la menace directe d'une attaque et, sans aide extérieure, les éléments de l’armée restés loyalistes ne restaureront pas l’autorité centrale. A Abidjan le discours politique reste dominé par le vocabulaire guerrier. Seul le ministre des Sports, qui a pu rejoindre la capitale économique après avoir été capturé à Bouaké au début de la mutinerie, appelle encore à «privilégier la négociation et le dialogue». Mais, globalement, son point de vue ne reflète apparemment pas celui de l’ensemble de la classe politique au pouvoir, qui demeure très discrète sur la question de savoir ce qu’elle ferait d’une victoire militaire.
par Georges Abou
Article publié le 28/09/2002