Brésil
Lula ne fait (presque) plus peur aux financiers
«Les marchés» devront bien s'y faire, Lula va probablement remporter l'élection présidentielle. Leurs craintes de voir un «gauchiste» accéder à la présidence semblent pourtant très exagérées, au vu du recentrage effectué par le candidat du PT. Même le FMI ne redoute plus sa victoire.
Les candidats à la présidence du Brésil qui s'affronteront dimanche devant les électeurs ne se sont guère distingués, durant la campagne électorale, par l'originalité de leurs propositions économiques et sociales. Tous ont promis de lutter contre le chômage, de favoriser la croissance et d'améliorer le pouvoir d'achat des salariés. Ils se sont tous engagés, également, à respecter les exigences du Fonds monétaire international en matière de remboursement de la dette et de discipline budgétaire. Même Lula, le candidat du parti des travailleurs, largement favori dans les sondages. Cet ancien syndicaliste de la métallurgie, candidat pour la quatrième fois à la présidence a, à 56 ans, symboliquement troqué sa tenue habituelle pour le costume-cravate.
Il est vrai que le futur président, quel qu"il soit, n'aura pas une grande marge de manoeuvre face au FMI en raison de l'aide apportée au Brésil en crise par cette institution financière, à hauteur de 30 milliards de dollars sur 15 mois, dont 6 milliards d'ici la fin de l'année. Toutefois, cette modération du candidat qui caracole en tête n'avait pas suffi jusqu'à présent. Chaque ascension de Lula dans les intentions de vote s'est accompagnée d'une spéculation effrénée contre le real qui a ainsi perdu 40% depuis le début de l'année. Ce qui oblige la banque centrale brésilienne à intervenir coûteusement sur le marché pour soutenir la devise, comme, une fois encore lundi dernier, lorsque la monnaie nationale, à parité avec le billet vert jusqu’en 1994, s’est approchée de 4 pour 1 dollar.
A tel point que le président sortant Cardoso, qui ne se représente pas, a qualifié d’absurdes les spéculations contre la monnaie et les analyses catastrophistes des consultants tandis que Lula parlait de «terrorisme économique».
Situation préoccupante
La situation économique du Brésil demeure préoccupante tandis que la dette atteint 60% de la richesse nationale et que les taux d’intérêts sont parmi les plus hauts du monde à 18%. Cela nuit à la croissance en bridant les investissements et pèse sur l’emploi alors qu’il faudrait créer de 8 à 10 millions d’emplois et atteindre 5% de croissance pour redresser la barre. Or la croissance s’est élevée à environ 2,3% par an, ces dernières années, pour s’affaiblir à 1,5% seulement en 2002 en raison de la faiblesse de la reprise mondiale d’une part et de la proximité de l’Argentine en crise profonde d’autre part. Le voisin latino-américain apparaît même dans ce contexte, comme un contre-exemple.
Et pourtant le Brésil dispose d’atouts économiques importants. Ses ressources naturelles sont abondantes en minéraux, métaux, produits agricoles. L’inflation reste modérée en dépit de la dépréciation monétaire, l’industrie est relativement diversifiée, l’importance de son marché intérieur avec 170 millions d’habitants présente un intérêt évident pour les investisseurs étrangers. Si l’inquiétude à l’égard des marchés émergents, dans cette période d’incertitude tant au plan international qu’au Brésil même, ne les incitait pas à fuir.
Un bon point a donc été marqué par le Brésil lorsque le directeur général du FMI Horst Köhler s’est déclaré confiant dans une transition sans heurt après les élections. De même le G7 a réaffirmé son appui au Brésil qui peut donc se revendiquer du soutien de la communauté financière internationale.
Il est vrai que le futur président, quel qu"il soit, n'aura pas une grande marge de manoeuvre face au FMI en raison de l'aide apportée au Brésil en crise par cette institution financière, à hauteur de 30 milliards de dollars sur 15 mois, dont 6 milliards d'ici la fin de l'année. Toutefois, cette modération du candidat qui caracole en tête n'avait pas suffi jusqu'à présent. Chaque ascension de Lula dans les intentions de vote s'est accompagnée d'une spéculation effrénée contre le real qui a ainsi perdu 40% depuis le début de l'année. Ce qui oblige la banque centrale brésilienne à intervenir coûteusement sur le marché pour soutenir la devise, comme, une fois encore lundi dernier, lorsque la monnaie nationale, à parité avec le billet vert jusqu’en 1994, s’est approchée de 4 pour 1 dollar.
A tel point que le président sortant Cardoso, qui ne se représente pas, a qualifié d’absurdes les spéculations contre la monnaie et les analyses catastrophistes des consultants tandis que Lula parlait de «terrorisme économique».
Situation préoccupante
La situation économique du Brésil demeure préoccupante tandis que la dette atteint 60% de la richesse nationale et que les taux d’intérêts sont parmi les plus hauts du monde à 18%. Cela nuit à la croissance en bridant les investissements et pèse sur l’emploi alors qu’il faudrait créer de 8 à 10 millions d’emplois et atteindre 5% de croissance pour redresser la barre. Or la croissance s’est élevée à environ 2,3% par an, ces dernières années, pour s’affaiblir à 1,5% seulement en 2002 en raison de la faiblesse de la reprise mondiale d’une part et de la proximité de l’Argentine en crise profonde d’autre part. Le voisin latino-américain apparaît même dans ce contexte, comme un contre-exemple.
Et pourtant le Brésil dispose d’atouts économiques importants. Ses ressources naturelles sont abondantes en minéraux, métaux, produits agricoles. L’inflation reste modérée en dépit de la dépréciation monétaire, l’industrie est relativement diversifiée, l’importance de son marché intérieur avec 170 millions d’habitants présente un intérêt évident pour les investisseurs étrangers. Si l’inquiétude à l’égard des marchés émergents, dans cette période d’incertitude tant au plan international qu’au Brésil même, ne les incitait pas à fuir.
Un bon point a donc été marqué par le Brésil lorsque le directeur général du FMI Horst Köhler s’est déclaré confiant dans une transition sans heurt après les élections. De même le G7 a réaffirmé son appui au Brésil qui peut donc se revendiquer du soutien de la communauté financière internationale.
par Francine Quentin
Article publié le 03/10/2002