Côte d''Ivoire
La CEDEAO veut croire au cessez-le-feu
Le «groupe de contact» de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) a annoncé tenir des mutins qu’il a rencontré et du gouvernement de Laurent Gbagbo, l’intention des uns et des autres de signer à Tiébissou un accord de cessez-le-feu. Les médiateurs ouest-africains étaient samedi en fin d'après-midi dans l'attente de garanties de sécurité et de légalité de la part des autorités d'Abidjan concernant la signature de cet accord.
Les ministres formant «le groupe de contact» de la CEDEAO semblaient sereins samedi quant à l’issue de leur mission. Après avoir rencontré vendredi soir les autorités ivoiriennes à Abidjan, ils ont en effet estimé quasiment acquise la signature par les deux parties d’un cessez-le-feu avant la fin du week-end. La signature du projet d’accord, prévue initialement vendredi après-midi, a certes été reportée mais les médiateurs ouest-africains se sont déclarés confiants. «Mon impression, a notamment affirmé le ministre ghanéen de la Défense, Kwame Addo Kuoffor, est que le gouvernement ivoirien est très responsable et favorable à la paix». La délégation de la CEDEAO était toujours, samedi en fin d’après-midi, dans l’attente d’un certain nombre de garanties sur les conditions de sécurité et de légalité de la signature de l’accord de cessez-le-feu. Elle attendait notamment l’arrivée de documents en provenance d’Abidjan attestant que le lieutenant-colonel Philippe Mangou était bien autorisé à signer au nom du gouvernement ivoirien l’accord avec les rebelles. Elle souhaitait également s'assurer des conditions de sécurité dans lesquelles la cérémonie de signature doit se dérouler à Tiébissou, ville sous contrôle des forces loyalistes.
Le principe du cessez-le-feu a tour à tour inquiété les protagonistes. D’abord, le gouvernement ivoirien. Il a en effet annoncé depuis début de la mutinerie, le 19 septembre, une vaste offensive des troupes loyalistes, récusé ce processus, arguant notamment qu’un accord de cessez-le-feu entérinerait de fait la scission du pays ; les mutins occupant les principales villes du nord et affirmant «contrôler 40% du territoire national». Le quotidien ivoirien Fraternité matin, a d’ailleurs rapporté dans son édition de samedi les propos menaçants du président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulmibaly: «Nous nous préparons à frapper ! Avec notre puissance de feu, les rebelles vont s'enfuir». Mais le président Laurent Gbagbo semble désormais ne plus s’opposer à la signature d’un cessez-le-feu. Au cours d’un entretien téléphonique samedi après-midi avec les médiateurs ouest-africains, il a en effet réaffirmé sa volonté de le signer, indiquant qu’il avait «donné des instructions claires» en ce sens.
L’inquiétude des mutins
Le projet d’accord élaboré par le «groupe de contact» de la CEDEAO, n’emporte pas les faveurs des mutins, mais convient au pouvoir d’Abidjan. Selon l’AFP, certains passages du projet de texte stipulent «que les mutins déposent les armes et que l’autorité du gouvernement soit rétablie sur l’ensemble du territoire». Le porte-parole des mutins à Bouaké, l’adjudant Tuo Fozié a fait part des réserves de ces derniers. Ils étudient d’abord le texte avant de se déterminer sur la marche à suivre. Selon lui, la suspension des mouvements de troupes pendant les discussions, n’a pas été respectée par le camp adverse qui aurait acheminé des renforts sur une ligne de front au sud de Bouaké. Et du coup, le déplacement à Yamoussoukro pour la signature est soumis à une discussion entre les mutins.
Ils sont d’autant plus inquiets que les troupes françaises présentes au sud de Bouaké disent avoir reçu ordre de faire respecter une ligne de démarcation, empêchant les mutins de dépasser leurs positions en direction de Yamoussoukro, la capitale administrative. En revanche, elles n’auraient pas reçu le même ordre pour empêcher les loyalistes de remonter vers le nord, et donc vers les positions tenues par les mutins. Néanmoins, les ministères français des Affaires étrangères et de la Défense réaffirment la position de neutralité de la France dans la crise, lors d’une conférence de presse conjointe à Paris, le 4 octobre. Mais si les rebelles décident de marcher sur Abidjan, et puisque de «nombreux français et étrangers résident à Abidjan, notre mission est de les défendre», a conclu Jean-François Bureau, le porte-parole du ministère français de la Défense.
Le principe du cessez-le-feu a tour à tour inquiété les protagonistes. D’abord, le gouvernement ivoirien. Il a en effet annoncé depuis début de la mutinerie, le 19 septembre, une vaste offensive des troupes loyalistes, récusé ce processus, arguant notamment qu’un accord de cessez-le-feu entérinerait de fait la scission du pays ; les mutins occupant les principales villes du nord et affirmant «contrôler 40% du territoire national». Le quotidien ivoirien Fraternité matin, a d’ailleurs rapporté dans son édition de samedi les propos menaçants du président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulmibaly: «Nous nous préparons à frapper ! Avec notre puissance de feu, les rebelles vont s'enfuir». Mais le président Laurent Gbagbo semble désormais ne plus s’opposer à la signature d’un cessez-le-feu. Au cours d’un entretien téléphonique samedi après-midi avec les médiateurs ouest-africains, il a en effet réaffirmé sa volonté de le signer, indiquant qu’il avait «donné des instructions claires» en ce sens.
L’inquiétude des mutins
Le projet d’accord élaboré par le «groupe de contact» de la CEDEAO, n’emporte pas les faveurs des mutins, mais convient au pouvoir d’Abidjan. Selon l’AFP, certains passages du projet de texte stipulent «que les mutins déposent les armes et que l’autorité du gouvernement soit rétablie sur l’ensemble du territoire». Le porte-parole des mutins à Bouaké, l’adjudant Tuo Fozié a fait part des réserves de ces derniers. Ils étudient d’abord le texte avant de se déterminer sur la marche à suivre. Selon lui, la suspension des mouvements de troupes pendant les discussions, n’a pas été respectée par le camp adverse qui aurait acheminé des renforts sur une ligne de front au sud de Bouaké. Et du coup, le déplacement à Yamoussoukro pour la signature est soumis à une discussion entre les mutins.
Ils sont d’autant plus inquiets que les troupes françaises présentes au sud de Bouaké disent avoir reçu ordre de faire respecter une ligne de démarcation, empêchant les mutins de dépasser leurs positions en direction de Yamoussoukro, la capitale administrative. En revanche, elles n’auraient pas reçu le même ordre pour empêcher les loyalistes de remonter vers le nord, et donc vers les positions tenues par les mutins. Néanmoins, les ministères français des Affaires étrangères et de la Défense réaffirment la position de neutralité de la France dans la crise, lors d’une conférence de presse conjointe à Paris, le 4 octobre. Mais si les rebelles décident de marcher sur Abidjan, et puisque de «nombreux français et étrangers résident à Abidjan, notre mission est de les défendre», a conclu Jean-François Bureau, le porte-parole du ministère français de la Défense.
par Didier Samson
Article publié le 05/10/2002