Commerce électronique
Moneo fait une entrée difficile
L’Euro sera-t-il un jour concurrencé par Moneo ? En France, la pratique de ce porte-monnaie électronique en est encore à ses balbutiements. Après la province, Moneo poursuit son déploiement en région parisienne, non sans quelques obstacles.
Le Français n’en est encore qu’au début de la révolution de l’Euro que Moneo fait son apparition. Après avoir été testé sans grand succès en province, ce porte-monnaie électronique (PME) destiné à régler les petits achats de la vie quotidienne (jusqu’à 30 euros), arrive cette semaine à Paris et en Ile-de-France. Une région qui aura valeur de test pour ce nouveau mode de paiement. Au cœur de Moneo, une technologie, celle d’une carte à puce rechargeable. A cet égard, Moneo se décline en trois supports : couplé à la carte bancaire, à une carte de retrait ou sous forme d’une simple carte autonome. On recharge ce porte-monnaie électronique dans les banques et à la Poste (maximum 100 euros) ou chez les commerçants (maximum 30 euros).
Concrètement, le commerçant paie une commission entre 0,3% et 0,9% du montant de la transaction. S’y ajoutent l’installation du terminal de lecture de la carte à puce, dont le coût est estimé à 150 euros et les communications téléphoniques lors du rechargement. Pour sa part, le consommateur paiera de 5 à 12 euros par an.
Reste à convaincre les futurs utilisateurs. Si Moneo commence à gagner très doucement les faveurs des commerçants en Province -seulement 750 000 adhérents en France depuis son lancement en 1999- ce système se heurte aux critiques des commerçants et des consommateurs de la région parisienne.
Un coût élevé pour une utilisation marginale
Les confédérations nationales des débitants de tabac et de la boulangerie-patisserie ont déjà appelé au boycott. Ils recommandent à leurs adhérents de refuser d’utiliser Moneo tant que l’opération ne sera pas à «coût zéro» pour les commerçants. «Ce porte-monnaie électronique aurait tout pour plaire s'il était gratuit, fiable et sans menace pour la vie privée. La puce électronique Moneo renseigne la banque sur les habitudes de consommation», résume l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Pour Christian Huard, président de l'association ConsoFrance, on a tous les ingrédients d'un ratage programmé : «Il y a trop de limites à l'utilisation de Moneo: la carte ne peut être utilisée pour le paiement des autoroutes ni les achats sur Internet et ne touchera pas les 2 millions de foyers en France qui n'ont ni cartes, ni chéquiers».
Les petits commerçants ne sont pas les seuls à estimer ce service trop cher et pas assez performant. Un autre «non» pourrait coûter cher à la survie de Moneo : celui de la grande distribution. 80% des hypermarchés et supermarchés disent non à Moneo. Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) a indiqué mercredi 6 novembre qu’il n’était pas en mesure de recommander à la grande distribution l’utilisation du PME Moneo en raison de la complexité de la procédure et du coût du système.
Parmi les arguments avancés par la FCD : une attente aux caisses rallongée et des frais supplémentaires qui risquent à terme d’être répercutés sur les consommateurs. Autre point qui pose problème : le chargement express très contraignant pour le commerçant. La FCD réclame la suppression de ce rechargement en caisse qui, selon elle, constitue «un service bancaire qui ne devrait en aucun cas incomber au commerçant».
Certaines chaînes, comme les boulangeries Paul ou le distributeur de quotidiens Relay, résistent aux critiques générales et ont annoncé fin octobre l'acceptation de Moneo. La société Billettique Monétique Services (BMS) qui gère Moneo, revendique 2 000 nouveaux affiliés chaque semaine. Après Paris et sa région, Moneo poursuivra son déploiement. Fin 2002, 60% du territoire devrait être équipé et toute la France d’ici fin 2003.
Concrètement, le commerçant paie une commission entre 0,3% et 0,9% du montant de la transaction. S’y ajoutent l’installation du terminal de lecture de la carte à puce, dont le coût est estimé à 150 euros et les communications téléphoniques lors du rechargement. Pour sa part, le consommateur paiera de 5 à 12 euros par an.
Reste à convaincre les futurs utilisateurs. Si Moneo commence à gagner très doucement les faveurs des commerçants en Province -seulement 750 000 adhérents en France depuis son lancement en 1999- ce système se heurte aux critiques des commerçants et des consommateurs de la région parisienne.
Un coût élevé pour une utilisation marginale
Les confédérations nationales des débitants de tabac et de la boulangerie-patisserie ont déjà appelé au boycott. Ils recommandent à leurs adhérents de refuser d’utiliser Moneo tant que l’opération ne sera pas à «coût zéro» pour les commerçants. «Ce porte-monnaie électronique aurait tout pour plaire s'il était gratuit, fiable et sans menace pour la vie privée. La puce électronique Moneo renseigne la banque sur les habitudes de consommation», résume l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Pour Christian Huard, président de l'association ConsoFrance, on a tous les ingrédients d'un ratage programmé : «Il y a trop de limites à l'utilisation de Moneo: la carte ne peut être utilisée pour le paiement des autoroutes ni les achats sur Internet et ne touchera pas les 2 millions de foyers en France qui n'ont ni cartes, ni chéquiers».
Les petits commerçants ne sont pas les seuls à estimer ce service trop cher et pas assez performant. Un autre «non» pourrait coûter cher à la survie de Moneo : celui de la grande distribution. 80% des hypermarchés et supermarchés disent non à Moneo. Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) a indiqué mercredi 6 novembre qu’il n’était pas en mesure de recommander à la grande distribution l’utilisation du PME Moneo en raison de la complexité de la procédure et du coût du système.
Parmi les arguments avancés par la FCD : une attente aux caisses rallongée et des frais supplémentaires qui risquent à terme d’être répercutés sur les consommateurs. Autre point qui pose problème : le chargement express très contraignant pour le commerçant. La FCD réclame la suppression de ce rechargement en caisse qui, selon elle, constitue «un service bancaire qui ne devrait en aucun cas incomber au commerçant».
Certaines chaînes, comme les boulangeries Paul ou le distributeur de quotidiens Relay, résistent aux critiques générales et ont annoncé fin octobre l'acceptation de Moneo. La société Billettique Monétique Services (BMS) qui gère Moneo, revendique 2 000 nouveaux affiliés chaque semaine. Après Paris et sa région, Moneo poursuivra son déploiement. Fin 2002, 60% du territoire devrait être équipé et toute la France d’ici fin 2003.
par Myriam Berber
Article publié le 07/11/2002