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Jeux

René Monory veut réanimer le Futuroscope en misant sur les jeux vidéo

En perte de vitesse, le parc d’attractions envisage de créer un «Pavillon numérique» dédié aux jeux vidéo. Trois millions d’euros y seront investis. Ouverture attendue pour mars 2003.
Game over pour René Monory. Bill Gates ne mettra pas ses billes dans le Futuroscope. La contribution du géant de l’informatique se limitera à une participation au nouveau projet de Pavillon numérique dédié aux jeux vidéo interactifs. Le groupe américain a précisé jeudi 28 novembre qu’il n’apportera pas d’aide financière au parc en difficultés. Sa contribution se limitera à un partenariat «industriel et commercial» qui va consister à donner ou à vendre à prix réduits des consoles de jeux vidéos XBox Live, connectables sur Internet. Microsoft sera «fournisseur et partenaire» du Parc du Futuroscope sans prendre part à la gestion opérationnelle, ni entrer au capital du parc.

Pour sa part, l’ancien président du Sénat, René Monory, fondateur du parc, s’estime satisfait. Selon lui, l’accord conclu entre le parc d’attractions et le roi des logiciels devrait contribuer à relancer la fréquentation du Futuroscope. Si l’on en croit les deux futurs partenaires, l’idée de base qui a présidé aux discussions à Seattle entre René Monory et Bill Gates n’a jamais été un plan de sauvetage du parc à image, mais la création ce Pavillon numérique avec des entreprises.

L’occasion de reconnaître une fatale réalité : le fameux parc de l’image va mal. Depuis quelques années, les indicateurs sont au rouge. A court de clientèle, le Futuroscope traverse une période difficile. Plus grosse concentration au monde d’écrans géants pour films en Imax et en 3D, le Futuroscope est confronté depuis quelques années à une baisse régulière de sa fréquentation et va perdre cette année, avec seulement 1,6 million de visiteurs, sa traditionnelle place de 2ème parc d’attractions en France derrière Disney, au profit du parc Astérix.

La capitale française du jeu vidéo

Le mois de novembre 2001 a également marqué la fin de la direction du groupe Amaury. Après deux années d’exploitation, Amaury n’a pas réussi son pari de redresser la situation économique du Futuroscope. Les pertes du parc se sont chiffrées à 15,2 millions d’euros pour les deux dernières années. René Monory –tirant les leçons de l’échec de la privatisation du parc- a fait repasser son exploitation dans le giron de l’économie mixte. Une nouvelle société d’économie mixte locale (SEML) a repris depuis le début du mois l’exploitation du parc au groupe privé Amaury.

Le coût total de la refonte du Pavillon numérique sera de 3 millions d'euros, dont les deux tiers seront pris en charge par la société du Futuroscope et le tiers restant par trois partenaires du parc. En effet, les sociétés Infogrames et Thomson sont également partie prenante du projet. Le géant de Redmond apporte les consoles de jeux, Infogrames les logiciels et Thomson les écrans plasma à haute définition. En terme de communication, Microsoft fera figurer le Futuroscope sur son portail internet MSN et Infogrames l'associera à ses prochaines campagnes de promotion.

Pour le parc, il s’agit donc de proposer des jeux vidéos. Mais pas n'importe lesquels : ceux de la nouvelle génération, avec des consoles connectables sur Internet, permettant de jouer avec des partenaires du monde entier. On le voit bien aujourd’hui avec l’explosion de la puissance des ordinateurs, le secteur des jeux en réseau est devenu un marché stratégique. Le Futuroscope veut devenir «la capitale française du jeu vidéo». Le Pavillon numérique, dont la partie supérieure sera plutôt grand public et didactique et la partie inférieure réservée aux joueurs, sera «un projet pour d'autres projets» a précisé Dominique Hummel, directeur du Futuroscope. Parmi les autres projets évoqués : «des compétitions de jeux vidéos» ou des «contacts avec les éditeurs de jeux vidéos pour des rendez-vous professionnels et du tourisme d’affaires»..



par Myriam  Berber

Article publié le 29/11/2002