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Internet dans la guerre

Les faucons plutôt discrets sur la Toile

Si les pacifistes ont réagi rapidement et massivement sur Internet, c’est loin d’être le cas des partisans d’une guerre contre l’Irak, le réseau est pauvre de ce côté. Revue d’effectifs.
Les proguerre ne font pas le plein sur Internet. Malgré un certain volontarisme, les initiatives ne sont pas légion, les sites institutionnels majoritaires. Aux premières loges, on retrouve les sites officiels de la Maison Blanche, du département d’Etat, du secrétariat à la Défense et de la CIA, les services secrets américains qui ont tous mis en ligne des pages spéciales sur la question irakienne. La bataille de l’information se joue également sur le Net. Le site du département d’Etat américain constitue la tête de pont de ce dispositif. Incontournable, ce site recense de nombreuses ressources. Au menu : dossiers thématiques, articles récents, bibliographies et carte topographique. Dans le même ordre d’esprit, le portail militaire globalsecurity.org dispose également d’un dossier spécial qui renvoie sur la majorité des sites officiels.

L’Internet citoyen est également présent à travers quelques sites patriotes qui offrent un soutien aveugle à la politique du gouvernement de Bush. Parmi ces sites représentatifs de cette tendance patriote: avot.org et defenseofamerica.org valent le détour. Dans le même registre également, le site d’un lobby industriel spécialisé dans l’armement : le «Committee for the liberation of Iraq» chargé de vendre la guerre américaine. Quoi de neuf sur la «blogosphère»? On serait tenté de répondre presque rien. Ceux qui sont favorables à la guerre contre l’Irak ont peu investi les blogues : ces journaux du web indépendants mêlant informations et points de vue personnel. La Toile accueille quelques blogues créés par des soldats américains basés en Afghanistan. Sécurité oblige, dans ces pages, on échange des souvenirs avec la famille, on raconte sa vie quotidienne. Rien de plus.

Peu de weblogs, davantage de wargames

Les jeux et la guerre vont bien ensemble. Saddam Hussein, Oussama Ben Laden, même combat, Geoges Bush en est sûr. Jesse Petrilla l’est également. Ce jeune Californien de 19 ans s’est fait connaître pour son jeu Quest for Al-Qa’eda lancé quelques mois après les tragiques évènements du 11 septembre. En 2001, ce jeu avait été plébiscité par les internautes américains. Jesse Petrilla récidive avec Quest for Hussein. La première édition du jeu avait pour cadre une chasse à Ben Laden en Afghanistan. Cette fois, c’est à Bagdad que l’internaute va exercer ses ravages. Dans ce jeu –pas d’un professionnalisme étonnant- stratégie et adresse sont nécessaires pour tuer le dictateur irakien. Un vrai jeu de guerre avec un bémol, il est payant. Si Quest for Al-Qa’eda était gratuit à télécharger, ce n’est pas le cas de Quest for Hussein. Il vous faudra débourser près de 4 dollars pour vous procurer sur le procurer sur le site de Jesse Petrilla. Pour ceux qui ne veulent pas mettre la main à leur porte-monnaie, quelques sites perso proposent des jeux gratuits en ligne.

Les proguerre n’ont pas su tirer parti du Web, ils ont en revanche bien exploité une autre application du réseau Internet : la messagerie électronique. Les Etats-Unis ont ainsi organisé une campagne de propagande par mails. C’est l’armée américaine qui est à l’origine de cette campagne de courriers non-sollicités (ou spamming). Le contenu des mails envoyés est assez clair, il s'agit d'un appel aux responsables civils et militaires irakiens, pour qu'ils cessent de soutenir le régime présidentiel. Les Etats-Unis n’est pas le seul pays «spammeur». Si l’on en croit le magazine britannique The Register, l’allié de toujours la Grande-Bretagne, alliée privilégiée de l'administration américaine, a recours également aux spams. Suite à cette vague de spamming, l'accès à Internet a été coupé à Bagdad la semaine dernière, le temps pour le pouvoir irakien de trouver une solution pour éviter ces mails non désirés.

En réponse à cette vague d’attaques contre des sites web irakiens, le NIPC (National Infrastructure Protection Center), l’organisme du FBI chargé de la surveillance informatique a recommandé aux administrateurs de sites de renforcer la surveillance des serveurs d’hébergement et de courrier électronique en veillant particulièrement aux attaques de déni de service (ou flooding). Selon des informations en provenance des Etats-Unis, le NPIC a indiqué que les tensions entre Bagdad et Washington ont entraîné récemment des dégradations dans certaines de sites internet. Par principe de précaution, ils ont averti du risque d’une hausse de l’activité des pirates contre les systèmes informatiques américains.



par Myriam  Berber

Article publié le 17/02/2003