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Guerre en Irak

L’offensive entre dans une nouvelle phase

Donald Rumsfeld, le secrétaire d’Etat à la Défense, a confirmé jeudi que l’opération «liberté de l’Irak», nom de code de l’offensive contre le régime de Bagdad, était bien en cours. Après une première nuit durant laquelle des bombardements ciblés ont eu lieu sur la capitale irakienne notamment, les préparatifs militaires continuent et certains signes semblent annoncer que les forces américaines vont amplifier leurs actions. Au même moment, plusieurs sources annoncent que des puits de pétrole ont été incendiés par les Irakiens.
Vers 18 heures 15 TU, Bagdad était de nouveau soumise à des bombardements qualifiés d'«intenses» par l'AFP.
En réaction aux bombardements contre le pays qui ont fait un mort et 14 blessés selon le Comité international de la Croix Rouge, l’Irak a envoyé neuf missiles sur le Koweït durant la journée de jeudi. Les troupes américaines stationnées au Nord de l’émirat étaient la cible de ces tirs. Certains de ces missiles ont explosé près des positions des soldats mais n’ont pas fait de victimes. Les militaires ont été obligés de revêtir leurs masques à gaz et leurs combinaisons pour éviter une contamination en cas d’attaque chimique. Une hypothèse qui a ensuite été démentie.

Ces tirs de missiles ont provoqué des réactions de panique au sein de la population koweïtienne qui garde en mémoire la guerre de 1991 et craint l’utilisation d’armes non-conventionnelles par l’Irak.

D’autre part, selon plusieurs sources parmi lesquelles Donald Rumsfeld, des puits de pétrole auraient été incendiés dans le sud de l’Irak à la frontière avec le Koweït. Selon la chaîne de télévision du Qatar Al Jazira, des nuages de fumée auraient aussi été repérés au-dessus des puits de pétrole de la ville de Bassorah. Et une autre chaîne satellitaire, al-Arabiya, a fait état d’un feu dans le champ de pétrole d’al-Roumeila.

Des tirs d’artillerie

Un officier américain aurait d’autre part confirmé à l’Agence France Presse que les soldats basés dans le nord du Koweït achevaient leurs préparatifs en vue d’une offensive. Selon des témoins, des tirs d’artillerie ont lieu depuis la tombée de la nuit à la frontière koweïto-irakienne et dans la région de la ville stratégique de Bassorah. Des missiles ont aussi été tirés vers l’Irak et des hélicoptères ont décollé de la zone dans laquelle les troupes américaines sont stationnées.

Dans le même temps, le chargement des bombardiers B52, actuellement basés en Grande-Bretagne sur l’aéroport de Fairford, est en cours. Ces appareils sont sous haute surveillance depuis plusieurs jours car leur décollage serait immanquablement le signe du déclenchement d’une phase plus musclée de l’offensive et le passage à des bombardements beaucoup moins «chirurgicaux» que ceux qui ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi autour de Bagdad.

Le parlement turc a d’autre part autorisé jeudi le survol de son territoire par des appareils américains dans le cadre de l’offensive contre l’Irak. Les Etats-Unis attendaient cette décision depuis plusieurs semaines.

L’offensive militaire a débuté mais la guerre psychologique continue. Lors de sa dernière conférence de presse, Donald Rumsfeld a maintenu la pression sur Saddam Hussein. Il a aussi affirmé une nouvelle fois que le Raïs savait que ses «jours étaient comptés». Le Pentagone a, en effet, reconnu que ses plans d’attaque avaient été changés à la dernière minute dans le but de mettre à profit des informations sur la localisation de Saddam Hussein et de chercher à l’atteindre. Donald Rumsfeld a aussi promis de déclencher si nécessaire une offensive «d’une ampleur et d’une échelle au-delà de tout ce qu’on a vu dans le passé».

Dans le même temps ou presque, la télévision irakienne a rapporté des propos que Saddam Hussein aurait tenu lors d’une réunion des hauts responsables du régime durant laquelle il aurait affirmé être «confiant en la victoire face aux agresseurs» et que les tentatives de «l’ennemi» pour «entamer le moral» des Irakiens étaient «vouées à l’échec». Cette information semblerait montrer que le dirigeant irakien est en bonne santé puisqu’il s’agit de sa deuxième intervention de la journée après son allocution télévisée de ce matin. Mais pour le moment, il n’a pas pu être confirmé qu’elle avait bien eu lieu en direct et qu’il ne s’agissait pas d’un enregistrement.




par Valérie  Gas

Article publié le 20/03/2003