Belgique
La coalition «arc-en-ciel» veut reprendre des couleurs
Deux semaines après avoir vécu une crise qui a provoqué le départ des Verts francophones, la coalition gouvernementale espère se remettre en selle en emportant les élections législatives organisées dimanche. Un scrutin dans lequel le parti d’extrême droite du Vlaams Blok espère bien jouer les trouble-fête.
Il ne fait pas de doute que la coalition gouvernementale au pouvoir depuis quatre ans en Belgique aurait préféré un autre scénario avant la tenue d’élections législatives déterminantes pour son avenir. Le 4 mai, les «Verts» francophones ont décidé de claquer la porte de cette coalition dite «arc-en-ciel» qui regroupe les composantes flamandes et francophones des familles libérales, socialistes et écologistes, soit en tout six formations politiques. La crise est née d’une polémique à propos d’une autorisation de survol nocturne de la capitale belge. Le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, s’est vu reprocher dans ce dossier de favoriser à des fins électoralistes les habitants néerlandophones de la périphérie de Bruxelles. Dénonçant son attitude, les deux ministres écologistes francophones du gouvernement ont choisi de démissionner.
Leur décision a été interprétée par beaucoup comme une manœuvre électoraliste, le parti Ecolo étant pressenti comme le grand perdant du scrutin de dimanche. Il avait pourtant créé la surprise voilà quatre ans en emportant 11 des 150 sièges de la Chambre des Représentants. Leur départ fracassant ne semble pourtant pas préoccuper les principaux dirigeants de la coalition qui pensent pouvoir conserver la majorité au sein de la nouvelle assemblée législative en se passant des députés des partis écologistes. «Ce serait plus facile à quatre», a même déclaré récemment Guy Verhofstadt. Une déclaration jugée imprudente par de nombreux observateurs politiques qui craignent que l’image d’un futur gouvernement «trop libéral et trop flamand» n’effraie l’électorat des partis de la coalition. Les derniers sondages donnent vainqueur le parti libéral-démocrate (VLD), dirigé par l’actuel Premier ministre, avec environ 22% des intentions de vote, juste devant le principal parti d'opposition, le CDetV (chrétien-démocrate) de l'ancien ministre de la Justice Stefaan De Clerck.
La crainte du Vlaams Blok
Guy Verhofstadt mise sur le bilan de son gouvernement sur les quatre dernières années pour emporter ce scrutin. «La Belgique n’est plus le pays des mauvaises finances publiques, de Dutroux ou de la dioxine», déclarait-il récemment au quotidien Le Soir, en se félicitant également de l’apaisement des relations entre les Wallons et les Flamands. Les scandales auxquels il se référait dans cette interview avaient provoqué en 1999 le départ du pouvoir des sociaux-chrétiens après une présence gouvernementale presque continue de plus de cinquante ans. Depuis, la Belgique a réussi à redorer son blason et à regagner une image forte sur la scène internationale. Ce pays atlantiste a ainsi récemment créé la surprise en se positionnant dans le «camp de la paix» aux côtés de l’Allemagne et de la France opposées à une intervention militaire en Irak. Une politique étrangère visiblement appréciée par les Belges qui placent le chef de la diplomatie, Louis Michel, en tête des sondages de popularité.
Si la reconduction au pouvoir de la coalition gouvernementale ne semble pas faire de doute, le résultat que le parti d’extrême droite flamand Vlaams Block peut obtenir soulève lui beaucoup d’incertitudes et d’inquiétudes. Une récente enquête le crédite de 16,9% des voix, un score bien supérieur à ceux qu’il a obtenus par le passé dans des scrutins nationaux. Lors des élections législatives de 1999, il avait gagné 9,9% des voix, disposant ainsi de 15 députés. Le Vlaams Blok espère notamment tirer profit du climat politique délétère qui règne dans la deuxième ville du pays, Anvers. Elle a été secouée en mars dernier par un important scandale financier mettant en cause trois fonctionnaires soupçonnés d’avoir détourné de l’argent public. Depuis, l’équipe municipale a démissionné et n’a pas été remplacée. Recourant à l’argument de la probité, le Vlaams Blok a largement utilisé cette situation à des fins électorales, lui qui avait déjà gagné plus d’un tiers des sièges du conseil municipal d’Anvers en 2000.
Développant un discours xénophobe et haineux, le Vlaams Block prône également l’indépendance de la Flandre. Et dans un pays où la querelle communautaire reste particulièrement vivace, les partis politiques traditionnels tentent difficilement de contenir par tous les moyens une nouvelle poussée de l’extrême droite. A l’issue du scrutin de dimanche, d’intenses négociations politiques s’ouvriront pour définir la formation du nouveau gouvernement. Une longue période de tractations pendant laquelle le Vlaams Blok ne manquera pas de jouer les trouble-fête s’il parvient à se doter d’un groupe parlementaire conséquent au sein de la Chambre des Représentants.
Leur décision a été interprétée par beaucoup comme une manœuvre électoraliste, le parti Ecolo étant pressenti comme le grand perdant du scrutin de dimanche. Il avait pourtant créé la surprise voilà quatre ans en emportant 11 des 150 sièges de la Chambre des Représentants. Leur départ fracassant ne semble pourtant pas préoccuper les principaux dirigeants de la coalition qui pensent pouvoir conserver la majorité au sein de la nouvelle assemblée législative en se passant des députés des partis écologistes. «Ce serait plus facile à quatre», a même déclaré récemment Guy Verhofstadt. Une déclaration jugée imprudente par de nombreux observateurs politiques qui craignent que l’image d’un futur gouvernement «trop libéral et trop flamand» n’effraie l’électorat des partis de la coalition. Les derniers sondages donnent vainqueur le parti libéral-démocrate (VLD), dirigé par l’actuel Premier ministre, avec environ 22% des intentions de vote, juste devant le principal parti d'opposition, le CDetV (chrétien-démocrate) de l'ancien ministre de la Justice Stefaan De Clerck.
La crainte du Vlaams Blok
Guy Verhofstadt mise sur le bilan de son gouvernement sur les quatre dernières années pour emporter ce scrutin. «La Belgique n’est plus le pays des mauvaises finances publiques, de Dutroux ou de la dioxine», déclarait-il récemment au quotidien Le Soir, en se félicitant également de l’apaisement des relations entre les Wallons et les Flamands. Les scandales auxquels il se référait dans cette interview avaient provoqué en 1999 le départ du pouvoir des sociaux-chrétiens après une présence gouvernementale presque continue de plus de cinquante ans. Depuis, la Belgique a réussi à redorer son blason et à regagner une image forte sur la scène internationale. Ce pays atlantiste a ainsi récemment créé la surprise en se positionnant dans le «camp de la paix» aux côtés de l’Allemagne et de la France opposées à une intervention militaire en Irak. Une politique étrangère visiblement appréciée par les Belges qui placent le chef de la diplomatie, Louis Michel, en tête des sondages de popularité.
Si la reconduction au pouvoir de la coalition gouvernementale ne semble pas faire de doute, le résultat que le parti d’extrême droite flamand Vlaams Block peut obtenir soulève lui beaucoup d’incertitudes et d’inquiétudes. Une récente enquête le crédite de 16,9% des voix, un score bien supérieur à ceux qu’il a obtenus par le passé dans des scrutins nationaux. Lors des élections législatives de 1999, il avait gagné 9,9% des voix, disposant ainsi de 15 députés. Le Vlaams Blok espère notamment tirer profit du climat politique délétère qui règne dans la deuxième ville du pays, Anvers. Elle a été secouée en mars dernier par un important scandale financier mettant en cause trois fonctionnaires soupçonnés d’avoir détourné de l’argent public. Depuis, l’équipe municipale a démissionné et n’a pas été remplacée. Recourant à l’argument de la probité, le Vlaams Blok a largement utilisé cette situation à des fins électorales, lui qui avait déjà gagné plus d’un tiers des sièges du conseil municipal d’Anvers en 2000.
Développant un discours xénophobe et haineux, le Vlaams Block prône également l’indépendance de la Flandre. Et dans un pays où la querelle communautaire reste particulièrement vivace, les partis politiques traditionnels tentent difficilement de contenir par tous les moyens une nouvelle poussée de l’extrême droite. A l’issue du scrutin de dimanche, d’intenses négociations politiques s’ouvriront pour définir la formation du nouveau gouvernement. Une longue période de tractations pendant laquelle le Vlaams Blok ne manquera pas de jouer les trouble-fête s’il parvient à se doter d’un groupe parlementaire conséquent au sein de la Chambre des Représentants.
par Olivier Bras
Article publié le 17/05/2003