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Cybercriminalité

Les serveurs porno attaquent... A vos parades

Sans que vous le sachiez, votre ordinateur personnel ou de bureau est peut-être devenu le serveur d’un site pornographique.
Les réseaux pair-à-pair (peer-to-peer) aiguisent bien des appétits. Et pas seulement celui des amateurs de services d’échange gratuit de musique en ligne comme Gnutella ou Kazaa. Avec un système pair-à-pair (ou P2P), tout un chacun est en mesure d’explorer de nouvelles ressources (fichiers, logiciels, etc) directement issues des disques durs des autres internautes connectés au réseau.

Le P2P, c’est quoi au juste? Un concept plutôt simple. La machine connectée au réseau est à la fois serveur et client. Dans ces réseaux partagés, les utilisateurs ont accès à tout disque dur raccordé. Les fichiers échangés vont directement d’un internaute à un autre, interdisant tout contrôle. Parfois, les possesseurs d’ordinateurs n’ont pas seulement des fichiers à partager, ils peuvent également partager la puissance de calcul de leur micro ou leur espace disque.

Votre PC comme serveur, l’idée a fait tilt chez les éditeurs de sites pornographiques. Cette architecture réseau P2P très utile et très puissante est désormais employée par de nombreux sites web pornographiques sur la Toile. Parmi les victimes, plusieurs centaines de micro-ordinateurs personnels ont été utilisés abusivement par des serveurs X ces deux derniers mois.

Migmaf :l’arme de guerre

La technique du piratage consiste généralement à tromper la vigilance de l'ordinateur choisi pour cible via un logiciel espion qui répond au nom de «Migmaf». A l’insu de leur propriétaire, ce logiciel mouchard permet au serveur du site web pornographique d’installer des contenus illégaux (films X, messageries roses, etc.) sur les fichiers caches des ordinateurs piratés.

Quel est le principe de ces attaques? Concrètement, l’internaute A recherche un film à télécharger. Il interroge le serveur du site pornographique en question, qui lui répond que les ordinateurs de plusieurs internautes B, C et D connectés à un réseau P2P offrent ce contenu. L’internaute A choisit de récupérer le film sur le B. S’engage alors une communication entre ces deux micro-ordinateurs. Le gain est énorme pour les éditeurs de sites pornographiques. En effet, plus besoin d’utiliser des gros serveurs qui coûtent chers à exploiter et à entretenir.

C’est en général des ordinateurs personnels fonctionnant sous Windows qui se sont vus exposés à ces failles gênantes. Ce logiciel espion Migmaf s’attaque en général à des ordinateurs tournant sur Windows avec une connexion haut débit permanente (type technologie ADSL et câble). Voilà qui va donner des arguments à l’industrie de la musique et du cinéma prête à tout pour stopper les réseaux peer-to-peer. Autre information qui ne joue pas en la faveur de cette technologie. Selon une récente enquête réalisée sur le site Gnutella, et portant sur 22 millions de requêtes, l’utilisation de ce réseau (plus de 40 % des requêtes) sert principalement à échanger des films ou images pornographiques.



par Myriam  Berber

Article publié le 25/07/2003