Asie centrale
Azerbaïdjan : installation d'une dynastie
Les Azerbaïdjanais doivent se choisir un nouveau président ce mercredi 15 octobre. Les quelque 4,5 millions d’électeurs vont élire le chef de l’Etat parmi huit candidats. Ilham Aliyev, le fils de l’actuel président Heydar Aliyev, et Isa Gambar, chef du parti Musavat, sont les deux grands favoris.
De notre correspondant à Bakou.
La campagne présidentielle vient de s’achever en Azerbaïdjan sur une note de démonstration de force par ces deux candidats. En effet, dimanche, une grande manifestation du bloc «Notre Azerbaïdjan» avait rassemblé quelques 50 000 hommes à Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, pour soutenir la candidature d’Isa Gambar. Lundi, c’était au tour d’Ilham Aliyev, le candidat du parti Nouvel Azerbaïdjan, au pouvoir depuis 10 ans, de montrer sa force. Environ 40 000 personnes ont été réunies dans le plus grand stade de Bakou.
Plusieurs organisations non gouvernementales et l'opposition ont dénoncé des pressions exercées sur les étudiants et les employés du service public, les professeurs et le personnel médical, pour qu’ils participent aux meetings d’Ilham Aliyev. Suivi de près par plus d’un millier d’observateurs étrangers, ce scrutin est un grand test pour la démocratie azerbaïdjanaise. Mais les observateurs sur place déplorent les irrégularités qui ont été commise durant toute la campagne. Dans les régions, les rencontres de l’opposition avec ses électeurs ont été troublées par des perturbateurs «spécialement préparés». Quasiment, toutes les chaînes de télés et radios ont participé à la propagande du jeune Aliyev.
Ce dernier a été nommé Premier ministre du pays en août dernier. Selon un manifestant d’opposition, «S’il était sûr de lui, il n’aurait pas choisi le poste de Premier ministre à deux mois de l’élection. Il a fait cela pour garder en mains les rennes du pouvoir afin d’assurer la succession».
Le président octogénaire de l’Azerbaïdjan, Heydar Aliyev, s’est retiré au dernier moment de la course présidentielle en faveur de son fils. Gravement malade depuis trois mois, Heydar Aliyev se fait soigner dans une clinique aux Etats-Unis. Ilham Aliyev, son fils unique, 41 ans, très jeune en politique, a déclaré à plusieurs reprises qu’il allait poursuivre la politique de son père.
Rapprochement prévisible avec la Russie
Il fait face à une opposition azerbaïdjanaise toujours divisée. Faute d’un accord sur un candidat unique, elle risque de perdre le scrutin dès le premier tour, disent certains observateurs. «Si les élections sont démocratiques, je suis sûr de ma victoire», dit Isa Gambar. C’est presque la même déclaration qu’a faite Ilham Aliyev lors d’une conférence de presse organisée pour la presse étrangère à Bakou.
Les principaux thèmes de la campagne de l’opposition sont la lutte contre la corruption, le chômage et le règlement du conflit du Haut-Karabakh qui oppose l’Azerbaïdjan et l’Arménie depuis 15 ans. Ces thèmes ont été repris par Ilham Aliyev, qui a fait quasiment les mêmes promesses que les leaders de l’opposition. Créer près de 500 000 emplois d’ici cinq ans, augmenter les salaires dans le service public et régler le conflit du Haut Karabakh. En ce qui concerne la corruption, «Il n’y a pas un seul cas ou procès contre un fonctionnaire en Azerbaïdjan. Ce ne sont que des rumeurs», a-t-il déclaré. Une semaine auparavant, Transparency International avait classé l’Azerbaïdjan parmi les dix pays les plus corrompus du monde.
La stabilité en Azerbaïdjan et une transition du pouvoir en douceur dans ce pays aux importantes réserves d’hydrocarbures, et situé sur la principale voie d’exportation du pétrole de la mer Caspienne vers l’occident, est particulièrement importante pour les compagnies pétrolières qui ont investi plusieurs milliards de dollars dans ce secteur. Dépourvu de soutien américain direct, faute d’une élection «transparente et démocratique» du gouvernement actuel, Ilham Aliyev s'est retourné vers la Russie. Moscou a multiplié ces dernières semaines les visites en Azerbaïdjan pour montrer son soutien au jeune Aliyev. Du coup, certains politologues comme Eldar Namazov, ancien conseiller d’Heydar Aliyev, prédisent un rapprochement avec la Russie en cas de victoire d’Ilham.
Le seul sondage fiable à ce jour, a été réalisé par The National Endowment for Democracy, une ONG américaine. Selon ce sondage, un second tour serait inévitable en cas d’élections transparentes. Isa Gambar recueillerait 36% des voix au premier tour, soit 9 points de plus qu’Ilham Aliyev. Les six autres candidats se partageraient le reste des voix. Cette situation profiterait à Isa Gambar au second tour, car les deux autres candidats de l'opposition seraient prêts à le soutenir. Mais ce n’est un secret pour personne que le pouvoir essayera à tout prix de décider de l’issue du scrutin dès le premier tour.
La campagne présidentielle vient de s’achever en Azerbaïdjan sur une note de démonstration de force par ces deux candidats. En effet, dimanche, une grande manifestation du bloc «Notre Azerbaïdjan» avait rassemblé quelques 50 000 hommes à Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, pour soutenir la candidature d’Isa Gambar. Lundi, c’était au tour d’Ilham Aliyev, le candidat du parti Nouvel Azerbaïdjan, au pouvoir depuis 10 ans, de montrer sa force. Environ 40 000 personnes ont été réunies dans le plus grand stade de Bakou.
Plusieurs organisations non gouvernementales et l'opposition ont dénoncé des pressions exercées sur les étudiants et les employés du service public, les professeurs et le personnel médical, pour qu’ils participent aux meetings d’Ilham Aliyev. Suivi de près par plus d’un millier d’observateurs étrangers, ce scrutin est un grand test pour la démocratie azerbaïdjanaise. Mais les observateurs sur place déplorent les irrégularités qui ont été commise durant toute la campagne. Dans les régions, les rencontres de l’opposition avec ses électeurs ont été troublées par des perturbateurs «spécialement préparés». Quasiment, toutes les chaînes de télés et radios ont participé à la propagande du jeune Aliyev.
Ce dernier a été nommé Premier ministre du pays en août dernier. Selon un manifestant d’opposition, «S’il était sûr de lui, il n’aurait pas choisi le poste de Premier ministre à deux mois de l’élection. Il a fait cela pour garder en mains les rennes du pouvoir afin d’assurer la succession».
Le président octogénaire de l’Azerbaïdjan, Heydar Aliyev, s’est retiré au dernier moment de la course présidentielle en faveur de son fils. Gravement malade depuis trois mois, Heydar Aliyev se fait soigner dans une clinique aux Etats-Unis. Ilham Aliyev, son fils unique, 41 ans, très jeune en politique, a déclaré à plusieurs reprises qu’il allait poursuivre la politique de son père.
Rapprochement prévisible avec la Russie
Il fait face à une opposition azerbaïdjanaise toujours divisée. Faute d’un accord sur un candidat unique, elle risque de perdre le scrutin dès le premier tour, disent certains observateurs. «Si les élections sont démocratiques, je suis sûr de ma victoire», dit Isa Gambar. C’est presque la même déclaration qu’a faite Ilham Aliyev lors d’une conférence de presse organisée pour la presse étrangère à Bakou.
Les principaux thèmes de la campagne de l’opposition sont la lutte contre la corruption, le chômage et le règlement du conflit du Haut-Karabakh qui oppose l’Azerbaïdjan et l’Arménie depuis 15 ans. Ces thèmes ont été repris par Ilham Aliyev, qui a fait quasiment les mêmes promesses que les leaders de l’opposition. Créer près de 500 000 emplois d’ici cinq ans, augmenter les salaires dans le service public et régler le conflit du Haut Karabakh. En ce qui concerne la corruption, «Il n’y a pas un seul cas ou procès contre un fonctionnaire en Azerbaïdjan. Ce ne sont que des rumeurs», a-t-il déclaré. Une semaine auparavant, Transparency International avait classé l’Azerbaïdjan parmi les dix pays les plus corrompus du monde.
La stabilité en Azerbaïdjan et une transition du pouvoir en douceur dans ce pays aux importantes réserves d’hydrocarbures, et situé sur la principale voie d’exportation du pétrole de la mer Caspienne vers l’occident, est particulièrement importante pour les compagnies pétrolières qui ont investi plusieurs milliards de dollars dans ce secteur. Dépourvu de soutien américain direct, faute d’une élection «transparente et démocratique» du gouvernement actuel, Ilham Aliyev s'est retourné vers la Russie. Moscou a multiplié ces dernières semaines les visites en Azerbaïdjan pour montrer son soutien au jeune Aliyev. Du coup, certains politologues comme Eldar Namazov, ancien conseiller d’Heydar Aliyev, prédisent un rapprochement avec la Russie en cas de victoire d’Ilham.
Le seul sondage fiable à ce jour, a été réalisé par The National Endowment for Democracy, une ONG américaine. Selon ce sondage, un second tour serait inévitable en cas d’élections transparentes. Isa Gambar recueillerait 36% des voix au premier tour, soit 9 points de plus qu’Ilham Aliyev. Les six autres candidats se partageraient le reste des voix. Cette situation profiterait à Isa Gambar au second tour, car les deux autres candidats de l'opposition seraient prêts à le soutenir. Mais ce n’est un secret pour personne que le pouvoir essayera à tout prix de décider de l’issue du scrutin dès le premier tour.
par Kamil Piriyev
Article publié le 14/10/2003