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Football

Invaincue, pas nécessairement invincible

Championne d’Europe en titre, l’équipe de France de football a dû, conformément à la nouvelle réglementation, disputer les éliminatoires comme tous les autres pays à l’exception du pays organisateur, pour avoir le droit de défendre sa couronne. Et c’est très bien ainsi puisque le onze dirigé par l’ancien joueur international stéphanois, et ancien entraîneur de Lyon, Jacques Santini, a réalisé un sans faute, alignant une série de 12 victoires consécutives, renouvelant une performance déjà réalisée en 1984 et qui coïncidait avec le premier titre européen d’une équipe à l’époque conduite par le carré magique Platini-Giresse-Tigana-Fernandez.
Performance séduisante sur le papier, d’autant plus que les attaquants se sont régalés inscrivant un total de vingt-neuf buts et que les défenseurs ont parfaitement verrouillé leur cage n’encaissant que deux seuls buts, mais qui ne garantit en aucun cas aux Bleus de renouveler leur victoire de l’an 2000, en juin prochain au Portugal.

Le désastre asiatique de 2002 pourra servir de modérateur à ceux qui voient cette équipe plus belle qu’elle n’est. Les coéquipiers de Zinedine Zidane étaient dans un groupe sans danger avec Malte, Chypre, Israël et la Slovénie, même si l’époque veut qu’il n’y ait pas d’équipe facile. Cette équipe s’est un peu renouvelée depuis deux saisons, sans que le rendement collectif soit affecté. Avec sa légion étrangère, elle dispose de joueurs très expérimentés opérant dans des clubs de premier plan. Elle a même des problèmes de trop-plein devant et au milieu. Thierry Henry, David Trézeguet, Djibrill Cissé et éventuellement Steve Marlet pour deux places en pointe ; dans l’entre-jeu, ils sont encore plus nombreux derrière Zidane avec une véritable casse-tête pour le sélectionneur, Sylvain Wiltord ou Robert Pirès pour le deuxième poste d’organisateur, à moins que Santini ne décide de placer cinq hommes au milieu et non quatre. Finalement, c’est la défense qui paraît le plus susceptible de changements. Si Marcel Desailly, le plus capé, semble assuré d’un dernier rendez-vous au plus haut niveau – à moins d’une blessure naturellement – son partenaire de la charnière centrale n’est pas définitivement connu ; peut-être s’agira-t-il de William Gallas qui joue à ses côtés à Chelsea, ou bien Mikaël Silvestre, ou bien Philippe Mexès, ou bien un autre. L’équipe de France reste un chantier permanent même si ses bases sont extrêmement solides. Il fut un temps où les entraîneurs se plaignaient de ne pas avoir suffisamment de solutions, surtout en cas de blessure. Désormais les postes sont doublés quand ils ne sont pas triplés.

En attendant le tirage au sort

L’équipe de France figurera, c’est une certitude, au rang des favoris de l’Euro 2004, mais la plupart des autres Grands du continent seront également présents au Portugal. Notamment une certaine équipe tchèque qui a fait mieux que l’équipe de France, alignant une série de dix-sept rencontres sans défaite. Avec la France, la République Tchèque est la seule à être demeurée invaincue lors des éliminatoires avec l’Allemagne et l’Angleterre. La seule incertitude concerne l’Espagne qui, en repêchage, devra affronter une équipe de Norvège tout à fait en mesure de lui barrer la route.

Jacques Santini aura une idée plus précise de ce qui l’attend pendant l’Euro lors du tirage au sort à la fin du mois de novembre. Ce qui est certain, c’est que son équipe ne rencontrera ni le Portugal, ni la Suède, ni la République Tchèque, les trois autres têtes de série de la compétition. N’eût été la catastrophe sud-coréenne en 2002, le onze tricolore qui n’a connu depuis cinq années que cet échec - retentissant il est vrai - aurait sans doute mérité l’étiquette de favori numéro un, mais ne pas l’être complètement ne constituera pas un handicap, loin s’en faut à l’occasion d’une épreuve qui pour certains joueurs sera le dernier grand rendez-vous international de leur carrière.

Les qualifiés : Portugal (pays organisateur), France, Allemagne, Angleterre, Bulgarie, Danemark, Grèce, Italie, République Tchèque, Suède, Suisse.

Les barrages : Lettonie-Turquie, Ecosse-Pays Bas, Croatie-Slovénie, Russie-Pays de Galles, Espagne- Norvège (aller 15 et 16 novembre ; retour 18 et 19 novembre).



par Gérard  Dreyfus

Article publié le 14/10/2003