Football
Le Cameroun en deuil
Les Camerounais se relèvent péniblement de la nouvelle de la mort de Marc-Vivien Foé, survenue le 27 juin au stade de Gerland à Lyon, lors de la demi-finale qui opposait le Cameroun à la Colombie. Inconsolables, ils attendent impatiemment le rapport d’autopsie et restent divisés sur l’enjeu et l’opportunité pour leur équipe de jouer la finale contre la France, dimanche. Aux yeux de beaucoup, les pouvoirs publics ne devraient pas en rester au message de condoléances adressé par le Chef de l’Etat à la famille du défunt milieu de terrain des Lions. Ils espèrent que sera décrété un deuil national.
De notre correspondant au Cameroun
Cette dame, tout de blanc vêtue, en larmes, est soutenue par deux autres qui l’aident à traverser la route au niveau des feux de circulation dans le quartier Madagascar, qui compte parmi les endroits populeux de la capitale. «Elle a eu un malaise», lancent en chœur un groupe de jeunes, la mine triste, s’inquiétant sûrement de son état. Quelques minutes auparavant, ce jeudi 27 juin, elle regardait le match des Lions indomptables dans un débit de boissons, transformé en lieu de visionnage collectif. Elle a sauté de joie comme des millions d’autres Camerounais lors de la qualification de l’équipe nationale pour la coupe des confédérations. Quelques instants auparavant, elle a également appris la nouvelle de la mort de Marc-Vivien Foé, milieu de terrain des Lions Indomptables.
Les bars se sont vidés. Enfin presque. «Je suis resté ici, non pas pour regarder le match que livrait la France contre la Turquie, mais parce que je ne trouvais pas la force de me lever», explique Paul, gérant d’une menuiserie métallique au quartier Carrière. «Tu as vu comment Thierry Henry, Galas, et Jacques Santini de l’équipe de France pleurent ?», demande un adolescent à ses amis. Dans la rue, des larmes aussi. De la tristesse sur les visages. Combien se sont effondrés ? Agglutinés au niveau des carrefours, les Yaoundéeens, intarissables, et inconsolables, ont continué d’échanger sur les causes de cette mort, sur ses circonstances exactes, sur cette «perte énorme» pour l’équipe.
Beaucoup ont accouru au quartier omnisports qui abrite le domicile des parents du Lion dompté par la mort au stade de Gerland à Lyon lors de cette 70e minute fatale où il s’est écroulé sur la pelouse. «J’ai perdu un vrai frère», dit une dame, en larmes. L’Abbé Jean-Marie Bodo, un prêtre bien connu de la famille, qui a baptisé les deux enfants de «Marco», est aussi là. Il dirige une prière en groupe. De nombreuses personnalités politiques ont également fait le déplacement. Grégoire Owona, le ministre délégué à la présidence de la République chargé des relations avec le Parlement, Philippe Mbarga Mboa, le ministre chargé des missions à la présidence de la République et surtout Jean Marie Atangana Mebara, ministre d’Etat et Secrétaire Général de la présidence de la République, venu officiellement porter au père du défunt Lion, le message de condoléances et de sympathie du Chef de l’Etat à la famille éprouvée. Ils sont repartis sans dire un mot.
Un jour de deuil national ?
La maman est en France, partie suivre le déroulement de la coupe des confédérations. Le père, Martin Foé Amougou, bien qu’abattu par la nouvelle, est resté philosophe. «Nous sommes chrétiens. Nous sommes des hommes. Nous sommes appelés à mourir. C’était le jour de Marc-Vivien. Il faut l’accepter même si c’est dû», a-t-il déclaré.
Au lendemain de ce drame, Yaoundé s’est réveillé péniblement, bruissant de ses sanglots, de ses rumeurs, de ses disputes aussi. Partout, dans les taxis, les débits de boisson, les marchés, les Camerounais attendent avec une impatience certaine le fameux rapport d’autopsie. La presse regrette unanimement la perte que subit le Cameroun et salue en chœur, avec quasiment les mêmes mots, ce Lion tombé sur le champ de bataille les «armes à la main». Elle relaie aussi le débat qui a cours depuis la veille autour d’une question : faut-il que les Lions indomptables livrent le match de la finale contre l’équipe de France ? Pour certains, cela ne vaut pas la peine. «Les joueurs n’auront pas le moral pour affronter leurs adversaires», tranche un chauffeur de taxi. D’autres pensent qu’il est impératif pour l’équipe nationale de jouer ce match et de le remporter, histoire de dédier cette victoire à «Marco». Dans l’ensemble, c’est le souhait des éditorialistes.
Vaine dispute... La veille, Sepp Blatter, le président de la Fifa avait déjà tranché : les Lions doivent livrer le match de la finale. Avec ou sans victoire, cette campagne française des Lions indomptables est déjà enveloppée d’un voile de deuil. Et la vedette, si vedette il y a, ce sera Marc-Vivien Foé pour qui beaucoup demandent qu’une journée de deuil national soit décrétée.
Cette dame, tout de blanc vêtue, en larmes, est soutenue par deux autres qui l’aident à traverser la route au niveau des feux de circulation dans le quartier Madagascar, qui compte parmi les endroits populeux de la capitale. «Elle a eu un malaise», lancent en chœur un groupe de jeunes, la mine triste, s’inquiétant sûrement de son état. Quelques minutes auparavant, ce jeudi 27 juin, elle regardait le match des Lions indomptables dans un débit de boissons, transformé en lieu de visionnage collectif. Elle a sauté de joie comme des millions d’autres Camerounais lors de la qualification de l’équipe nationale pour la coupe des confédérations. Quelques instants auparavant, elle a également appris la nouvelle de la mort de Marc-Vivien Foé, milieu de terrain des Lions Indomptables.
Les bars se sont vidés. Enfin presque. «Je suis resté ici, non pas pour regarder le match que livrait la France contre la Turquie, mais parce que je ne trouvais pas la force de me lever», explique Paul, gérant d’une menuiserie métallique au quartier Carrière. «Tu as vu comment Thierry Henry, Galas, et Jacques Santini de l’équipe de France pleurent ?», demande un adolescent à ses amis. Dans la rue, des larmes aussi. De la tristesse sur les visages. Combien se sont effondrés ? Agglutinés au niveau des carrefours, les Yaoundéeens, intarissables, et inconsolables, ont continué d’échanger sur les causes de cette mort, sur ses circonstances exactes, sur cette «perte énorme» pour l’équipe.
Beaucoup ont accouru au quartier omnisports qui abrite le domicile des parents du Lion dompté par la mort au stade de Gerland à Lyon lors de cette 70e minute fatale où il s’est écroulé sur la pelouse. «J’ai perdu un vrai frère», dit une dame, en larmes. L’Abbé Jean-Marie Bodo, un prêtre bien connu de la famille, qui a baptisé les deux enfants de «Marco», est aussi là. Il dirige une prière en groupe. De nombreuses personnalités politiques ont également fait le déplacement. Grégoire Owona, le ministre délégué à la présidence de la République chargé des relations avec le Parlement, Philippe Mbarga Mboa, le ministre chargé des missions à la présidence de la République et surtout Jean Marie Atangana Mebara, ministre d’Etat et Secrétaire Général de la présidence de la République, venu officiellement porter au père du défunt Lion, le message de condoléances et de sympathie du Chef de l’Etat à la famille éprouvée. Ils sont repartis sans dire un mot.
Un jour de deuil national ?
La maman est en France, partie suivre le déroulement de la coupe des confédérations. Le père, Martin Foé Amougou, bien qu’abattu par la nouvelle, est resté philosophe. «Nous sommes chrétiens. Nous sommes des hommes. Nous sommes appelés à mourir. C’était le jour de Marc-Vivien. Il faut l’accepter même si c’est dû», a-t-il déclaré.
Au lendemain de ce drame, Yaoundé s’est réveillé péniblement, bruissant de ses sanglots, de ses rumeurs, de ses disputes aussi. Partout, dans les taxis, les débits de boisson, les marchés, les Camerounais attendent avec une impatience certaine le fameux rapport d’autopsie. La presse regrette unanimement la perte que subit le Cameroun et salue en chœur, avec quasiment les mêmes mots, ce Lion tombé sur le champ de bataille les «armes à la main». Elle relaie aussi le débat qui a cours depuis la veille autour d’une question : faut-il que les Lions indomptables livrent le match de la finale contre l’équipe de France ? Pour certains, cela ne vaut pas la peine. «Les joueurs n’auront pas le moral pour affronter leurs adversaires», tranche un chauffeur de taxi. D’autres pensent qu’il est impératif pour l’équipe nationale de jouer ce match et de le remporter, histoire de dédier cette victoire à «Marco». Dans l’ensemble, c’est le souhait des éditorialistes.
Vaine dispute... La veille, Sepp Blatter, le président de la Fifa avait déjà tranché : les Lions doivent livrer le match de la finale. Avec ou sans victoire, cette campagne française des Lions indomptables est déjà enveloppée d’un voile de deuil. Et la vedette, si vedette il y a, ce sera Marc-Vivien Foé pour qui beaucoup demandent qu’une journée de deuil national soit décrétée.
par Valentin Zinga
Article publié le 28/06/2003