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Corée du Sud

Inauguration du train à grande vitesse

Korean Train eXpress (KTX), le TGV coréen construit par Alstom a été inauguré le mardi 30 mars 2004 en présence de la ministre française de l'Industrie Nicole Fontaine, le PDG de la SNCF Louis Gallois et celui d'Alstom, Patrick Kron. 

		Photo AFP
Korean Train eXpress (KTX), le TGV coréen construit par Alstom a été inauguré le mardi 30 mars 2004 en présence de la ministre française de l'Industrie Nicole Fontaine, le PDG de la SNCF Louis Gallois et celui d'Alstom, Patrick Kron.
Photo AFP
Le TGV coréen, construit par le français Alstom, a été inauguré ce mardi. Il relie la capitale Séoul au port de Pusan.

De notre correspondant à Séoul

Après une épopée technologique de dix années d’un coût de 18 milliards de dollars, la Corée du Sud a inauguré en grande pompe le Korean Train eXpress (KTX) et devient le second pays d’Asie à disposer d’un train à grande vitesse avec le Japon et son Shinkansen. La ministre française de l’Industrie Nicole Fontaine, le PDG de la SNCF Louis Gallois, celui d’Alstom, Patrick Kron, ont fait le déplacement à Séoul pour assister aux cérémonies organisées ce 30 mars. Le service commercial débute le 1er avril et un trafic annuel de 80 millions de voyageurs est escompté pendant les premières années.

Le KTX est basé sur la technologie française puisqu’en 1994, le consortium emmené par Alstom avait gagné l’appel d’offre de deux milliards de dollars sur le Japonais Mitsubishi et l’Allemand Siemens. A l’époque, le président François Mitterrand était venu à Séoul défendre les chances françaises; c’était la première visite officielle d’un chef d’État français en Corée. En contrepartie, l’entreprise acceptait de transférer son savoir-faire ce qui constitue un des plus importants transferts de technologie jamais effectués entre deux pays. 350 000 documents ont été transmis et plus de 1000 coréens ont été formés en France.

Les douze premières rames du train ont été construites en France puis la construction a été progressivement délocalisée en Corée. La 46ème et dernière rame à été quasiment entièrement réalisée par les Coréens. En outre, deux filiales de la compagnie des chemins de fer français (SNCF), Systra (ingénierie) et SNCF International, ont apporté leur assistance pour la réalisation de la ligne et des ouvrages d'art, la formation des cheminots coréens, l'électrification ou encore la maintenance. Les Coréens ont dû dompter un relief particulièrement accidenté; la ligne comporte 120 kilomètres de ponts et viaducs et 190 kilomètres de tunnels pour une longueur totale de 412 kilomètres.

Mise en service retardée

Le projet initial prévoyait une mise en service en 2002 mais la crise asiatique financière de 1997/98 imposa la redéfinition du projet. En 2000, il fut décidé que la réalisation s’effectuerait en deux phases. La première s’achève avec l’ouverture d’une ligne à grande vitesse permettant d’attendre 300 km/h entre Séoul et Taegu, ainsi que l’électrification et la modernisation du tronçon Taegu – Busan, la seconde ville du pays. La deuxième phase prévoit que l’ensemble de la ligne sera opérationnelle pour la grande vitesse en 2008. Il faudra alors 1h56 pour traverser la Corée contre plus de 4h30 jusqu’à ce jour. Le TGV coréen dessert également le sud-ouest du pays en reliant Mokpo à la capitale mais sur une ligne classique modernisée.

Le KTX va accélérer la décentralisation mise en œuvre par le gouvernement pour désengorger la région de Séoul où vit un Coréen sur deux. La KNR, la SNCF coréenne, a déjà montré l’exemple en déménageant son siège de Séoul à Taejon. Le lancement du KTX coïncide aussi avec la volonté de la Corée de réviser son modèle de croissance qui est confronté à la concurrence chinoise. Les Sud-coréens qui misent désormais sur la technologie sont donc fiers d’intégrer le club restreint des pays maîtrisant la technologie de la grande vitesse ferroviaire.

Cette mise en service retardée «tombe au bon moment» selon Marc Chatelard, président d’Eukorail, la filiale d’Alstom à Séoul qui pense au projet chinois de ligne à grande vitesse entre Pékin et Shanghai, sur 1300 km. «Réussir cette mise en service en Corée pratiquement au moment où un appel d’offre va être lancé en Chine est un bon argument de vente puisque le transfert de technologie intéresse aussi les Chinois», précise-t-il. Selon les prévisions, l’appel d’offre chinois devrait être lancé au plus tard en 2005.

A Séoul, la communauté d’affaires française souhaite que le TGV coréen devienne la locomotive dela coopération technique et industrielle entre les deux pays alors qu’en 2003 une contraction des échanges bilatéraux est observée. «La coopération franco-coréenne doit aussi passer à la grande vitesse», a déclaré l’ambassadeur de France à Séoul, Francois Descoueyte en accueillant la délégation française. Outre Nicole Fontaine qui a rencontré son homologue, une délégation du Medef multiplient les rendez-vous avec le monde des affaires sud-coréen. Par ailleurs, du 6 au 8 avril, la mission économique de l’ambassade organise à Séoul un salon pour promouvoir la technologie française dans la péninsule.

par Alain  Devalpo

Article publié le 30/03/2004 Dernière mise à jour le 31/03/2004 à 09:23 TU