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Soudan

Cessez-le-feu dans le Darfour

Lors de sa visite à  N’Djaména, dimanche, le président soudanais Omar el-Bechir a promis d'aider les 670 000 déplacés à regagner leurs villages mais les habitants du Darfour, réfugiés au Tchad, hésitent à rentrer chez eux, parce qu'il craignent toujours les attaques des Janjawid. 

		(Photo AFP)
Lors de sa visite à N’Djaména, dimanche, le président soudanais Omar el-Bechir a promis d'aider les 670 000 déplacés à regagner leurs villages mais les habitants du Darfour, réfugiés au Tchad, hésitent à rentrer chez eux, parce qu'il craignent toujours les attaques des Janjawid.
(Photo AFP)
Le président soudanais Omar el-Bechir a effectué une visite-éclair dimanche à N’Djaména pour s'entretenir avec son homologue tchadien, Idriss Deby, de la situation au Darfour où l'accord de cessez-le-feu signé jeudi dernier par le gouvernement de Khartoum et les rebelles de cette région située dans l'ouest du pays est entré en vigueur.

Depuis la signature de l'accord de cessez-le-feu, jeudi dernier, gouvernement et rebelles multiplient les gestes d'apaisement. Outre le cessez-le-feu, le texte de l’accord prévoit le désarmement des milices pro-gouvernementales, le libre accès à la région de l'aide humanitaire et la libération des prisonniers de guerre. Dès samedi, Karhoum a fait savoir qu'une soixantaine de rebelles avaient été remis en liberté.

Le président el-Bechir a promis d'aider les 670 000 déplacés à regagner leurs villages avant la saison des pluies, qui débute dans à peine plus d'un mois. C'est d'autant plus urgent qu'une grave crise alimentaire menace si les champs ne sont pas cultivés.

Malgré tout, les habitants du Darfour, réfugiés au Tchad, hésitent à rentrer chez eux, parce qu'il craignent toujours les attaques des Janjawid. Le gouvernement soudanais s'est engagé à désarmer ces milices arabes, sur lesquelles il s'est pourtant appuyé, depuis un an, dans sa lutte contre la rébellion. Mais les Janjawid, dont les exactions relèvent autant de la lutte armée que du grand banditisme, risquent aujourd'hui d'échapper à leur contrôle.

Pour vérifier l'application effective du cessez-le-feu, les belligérants tentent de mettre en place un comité de surveillance, placé sous l'égide du tout nouveau Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine. C'est donc aussi la crédibilité de l'organisation panafricaine qui est en jeu, dans la crise du Darfour.

L’avenir politique du Darfour en discussion le 20 avril

Le président soudanais Omar el-Bechir a effectué une visite éclair dimanche à N’Djaména pour s'entretenir avec son homologue Idriss Deby de la situation au Darfour. Le premier objectif de cette visite du président soudanais, c'était d'abord de saluer le rôle de médiateur joué par le Tchad dans la crise du Darfour et de confirmer l'engagement de Karthoum à respecter l'accord de N’Djaména.

Encore faut-il que le cessez-le-feu de 45 jours signé jeudi dernier soit respecté. Et c'était le deuxième point au programme des discussions: la mise en place d'un comité de surveillance du cessez-le-feu. On sait seulement qu'il sera placé sous l'égide de l'Union africaine, mais on ignore toujours le nombre et la date du déploiement des premiers observateurs.

Enfin, une fois que les armes se seront tues, les négociations politiques sur l'avenir du Darfour pourront commencer. Rendez-vous a été pris pour le 20 avril à N’Djaména. Le cessez-le-feu est entré en vigueur il y a quelques heures. Mais le Darfour reste très instable, comme en témoigne cet enlèvement de 8 civils par un groupe armée non identifié, annoncé par un site internet d'informations soudanais proche du gouvernement.



par Sylvain  Biville

Article publié le 12/04/2004 Dernière mise à jour le 13/04/2004 à 09:47 TU

Audio

Leslie Leskow

Chercheuse et spécialiste du Soudan

«Le gouvernement soudanais doit arrêter les abus dans le Darfour.»

[09/04/2004]

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