France-Algérie
Chirac pour une relation «ambitieuse et apaisée»
(Photo: AFP)
La décision de Jacques Chirac de se rendre en Algérie alors même que la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle n’a pas eu lieu a provoqué la surprise et des critiques des deux côtés de la Méditerranée.
Des critiques sont également exprimées en Algérie.
Arrivé à Alger dans la matinée jeudi, le chef de l’Etat français a aussitôt balayé l’accusation de fraude massive au cours de l’élection présidentielle algérienne.
Jacques Chirac
Président français
«Je ne vois pas comment on peut, de bonne foi, contester cette élection.»
Au cours de la conférence de presse qui a conclu la visite de Jacques Chirac à Alger, les questions internationales n’ont pas manqué. Sur la question du Proche-Orient, au lendemain du soutien accordé par George Bush au plan Sharon qui prévoit le retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza mais aussi le maintien des plus importantes colonies juives de Cisjordanie, le président français s’est élevé contre la méthode employée et il en a critiqué le fond.
Après avoir affirmé qu’«il n’y avait pas de tractations possibles avec les terroristes», Jacques Chirac a réaffirmé l’existence d’une politique arabe de la France. Concernant l’Irak, il a proposé la tenue d’une conférence inter-irakienne placée sous l’égide de l’ONU (à la manière de la conférence de Berlin sur l’Afghanistan en 2001). Jacques Chirac a affirmé qu'il est "hors de question que la France réponde de façon positive à la demande d'une présence militaire en Irak". "La question n'est pas à l'ordre du jour", a précisé le chef de l’Etat français. Par ailleurs, le président français a sévèrement condamné les prises d’otages qui se multiplient en Irak tout en appelant les forces d’occupation à mieux protéger les populations civiles.
Jacques Chirac a exprimé le souhait que les relations entre la France et l’Algérie «s’intensifient». Selon le président français, il serait justifié de transformer la déclaration d’Alger de 2003 en «traité d’amitié» sur le modèle du traité franco-allemand de 1963. Plusieurs dossiers ont également été abordés au cours de la visite.
Aucune initiative concrète n’a été annoncée à l’occasion de cette visite mais les deux pays ont réaffirmé leur volonté de conduire une démarche volontariste.
Bilan de la visite de Jacques Chirac
«Reste à donner un contenu à cette relance de la relation franco-algérienne.»
par Philippe Couve
Article publié le 16/04/2004 Dernière mise à jour le 16/04/2004 à 10:27 TU