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Irak

Attentats déjoués contre les exportations pétrolières

Le terminal pétrolier de Bassora. Plus de 1,6 millions de barils passent chaque jour par ce site. 

		(Photo: AFP)
Le terminal pétrolier de Bassora. Plus de 1,6 millions de barils passent chaque jour par ce site.
(Photo: AFP)
Plusieurs attentats contre les terminaux pétroliers du sud de l’Irak ont été déjoués causant la mort de deux soldats américains. Les commandos-suicide font peser un risque accru sur les installations pétrolières et devraient pousser à un renchérissement du prix du pétrole déjà très élevé.
Deux soldats américains qui s’apprêtaient à inspecter une embarcation légère, à proximité des terminaux de Khor al-Amaya et de Bassorah, ont été tués dans l’explosion provoquée par des kamikazes. Un troisième soldat américian est décédé dimanche. Deux autres bateaux piégés ont été empêchés d’approcher. Ces attentats peuvent être attribués à la rébellion irakienne mais leur manière d’opérer rappelle étrangement celle d’Al-Qaïda dont certaines cellules ont revendiqué les attentats contre le destroyer américain USS Cole en 2000 et le pétrolier français Limburg en 2002.

Bien qu’ayant avorté ces attentats constituent une escalade dans les attaques contre les intérêts étrangers en Irak. ou ceux qui collaborent avec la coalition. En faisant peser un risque sur l’exploitation et l’exportation pétrolière ces actions pourraient contribuer à une hausse du prix du pétrole déjà à plus de 30 dollars sur les marchés mondiaux.

L’Irak exporte, par ses terminaux du sud du pays, environ 1,6 millions de barils par jour, ce qui représente plus de 85% de ses exportations pétrolières. Le ministre du pétrole Ibrahim Bahr al-Ouloum espère que les chargements de pétrole pourront reprendre dès lundi affirmant que les opérations terroristes ne feraient pas s’interrompre le flot du brut irakien.

Les responsables de la lutte antiterroriste considèrent ces attaques par embarcations piégées comme très difficile à éviter. Dans un contexte particulièrement défavorable aux forces de sécurité de la coalition qui intervient en Irak c’est un casse-tête que de faire la différence entre un bateau de pêche inoffensif et une embarcation kamikaze.

Hausse des primes d’assurances

Il est évident que la vulnérabilité des installations pétrolières persiste en dépit du renforcement des mesures de sécurité depuis 2003, dans toutes les installations pétrolières du Golfe et pas seulement en Irak, depuis les attentats dont a été victime l’Arabie saoudite.

Les spécialistes des marchés pétroliers prévoient déjà qu’une aggravation des facteurs de risque dans le Golfe va entraîner une hausse des primes d’assurances et un renchérissement des coûts du transport. Voilà qui ne fait pas l’affaire des pays importateurs de pétrole qui payent leur baril de brut, au cours des derniers jours, 33 dollars à Londres et 36 dollars à New York. Les pays de l’Opep expliquent que leur politique de restriction des quantités exportées est justifiée par la faiblesse du dollar qui diminue les recettes d’exportations dont dépendent ces pays et pour certains quasi exclusivement.

Aux Etats-Unis le prix de l’essence est devenu un des thèmes de la campagne électorale pour la présidentielle de novembre mais les marges de manoeuvre des pays industrialisés restent faibles pour peser sur les prix. Raison de plus pour s’inquiéter des conséquences d’attaques terroristes.



par Francine  Quentin

Article publié le 25/04/2004 Dernière mise à jour le 31/01/2005 à 14:40 TU