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Côte d'Ivoire

L'affaire «IB» continue

Le parquet général de la cour d'appel de Paris s'est prononcé vendredi contre l'annulation des poursuites envers Ibrahim Coulibaly, alias «IB». 

		(Photo : AFP)
Le parquet général de la cour d'appel de Paris s'est prononcé vendredi contre l'annulation des poursuites envers Ibrahim Coulibaly, alias «IB».
(Photo : AFP)
La requête en annulation déposée par Ibrahim Coulibaly, alias IB, a été rejetée, le 7 mai, par le parquet général de la cour d’appel de Paris. Il maintient de fait les poursuites contre huit personnes soupçonnées de projeter un coup d’Etat en Côte d’Ivoire. Elles sont mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour «appartenance à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et recrutement spécial de mercenaires».

La chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris a reçu huit demandes d’annulation de poursuite contre les prévenus dans l’affaire«IB» et n’a admis qu’une seule: la demande en nullité de la perquisition effectuée chez Mamadou Diomandé, avocat arrêté en compagnie d’Ibrahim Coulibaly. Avocat au barreau de Saint-Nazaire, il est couvert par une certaine procédure que les policiers de la DST (Direction de la surveillance du territoire) n’ont pas respectée. Le bâtonnier de Saint-Nazaire aurait dû assister aux perquisitions effectuées au domicile de l’avocat de même qu’un magistrat aurait dû être présent lors de la saisie des documents de Maître Diomandé. L’avocat se réjouit de l’annulation de la perquisition faite à son domicile et espère rapidement rentrer en possession de ses documents saisis.

Pour le reste, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris a refusé de dissocier les demandes d’annulation effectuées de manière collégiale. Elle met en délibéré sa décision au 22 juin 2004. Trois magistrats, un président et deux conseillers de la 2ème chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris, réexaminent le dossier. En estimant que les faits reprochés aux prévenus sont constitués, ils déclenchent toute une procédure ordonnéepar le procureur de la République qui conduit à un renvoi devant un tribunal correctionnel. En revanche, une autre hypothèse, sérieusement envisagée par IB et ses amis, est l’ordonnance de non-lieu qui ne pourra être prononcée que si les trois magistrats, le 22 juin prochain, estiment qu’il n’y a pas lieu de maintenir les poursuites.

La Côte d’Ivoire s’est constituée partie civile et a été représentée à l’audience du 7 mai par trois avocats dont Maître Claude Mentenon, bâtonnier d’Abidjan. En Côte d’Ivoire, sept autres personnes sont inculpées dans cette affaire et leur sort est lié à la décision de Paris.

Le blocage

Parallèlement à cette affaire, le débat politique en Côte d’Ivoire semble figé. Les effets d’annonce fusent des différents camps comme des slogans d’intimidation. Les Forces nouvelles (ex-rebelles), réaffirment leur intention de se passer de l’administration centrale d’Abidjan, si la communauté internationale «n’enlève pas du pouvoir» le président Laurent Gbagbo. La coalition des partis de l’opposition demande «la création par l’ONU d’un tribunal pénal international» pour juger les responsables des violences qui ont suivi la manifestation du 25 mars dernier. Quant à eux, les Jeunes patriotes, supporteurs inconditionnels du président Gbagbo, reprochent à la commission d’enquête de l’ONU d’avoir rendu un «rapport partial, partiel et parcellaire qui en lève définitivement le dernier petit crédit qu’on pouvait encore accorder à l’ONU», a déclaré Charles Blé Goudé, le président du mouvement. A Paris, on condamne bien entendu les écarts de langage des uns et des autres mais les «conseillers» des autorités françaises rencontrent indifféremment tous les protagonistes du conflit en Côte d’Ivoire, y compris ceux mis en examen à Paris.



par Didier  Samson

Article publié le 11/05/2004 Dernière mise à jour le 11/05/2004 à 15:26 TU