Côte d'Ivoire
Le rapport de l'ONU accable le clan présidentiel
(Photo : AFP)
Lire le texte intégral (en anglais) du rapport de l'ONU |
Ce passage évoque un constat des enquêteurs qui estiment que des tueries ont été planifiées et exécutées sans discernement. «La répression a été soigneusement planifiée et exécutée par des forces de sécurité, sous la direction et la responsabilité des plus hautes autorités de l’Etat», précisent les rapporteurs. Selon leurs investigations, il apparaît que les forces de l’ordre, police, gendarmerie et armée nationale auraient «travaillé» en étroite collaboration avec des «unités spéciales et des forces parallèles», toujours sous contrôle des «plus hautes autorités de l’Etat».
Répression disproportionnéeLa manifestation de l’opposition, interdite mais maintenue par elle aurait été un prétexte pour exécuter une «opération soigneusement préparée», affirment les enquêteurs. Selon eux, les moyens mobilisés et utilisés pour réprimer la manifestation étaient «disproportionnés». Les cibles prioritairement choisies renvoient à quelques interrogations. Les enquêteurs de la Commission de l’ONU sur les événements des 25 et 26 mars, ont noté que les zones habitées par les populations originaires «du nord du pays, ou encore des pays voisins (spécialement le Burkina Faso, le Mali et le Niger) ont été victimes de violations des droits humains et d’exécutions sommaires et extra-judiciaires».
Le rapport est assez accablant pour le régime du président Laurent Gbagbo. Il contredit sur de nombreux points la version officielle des faits soutenue par le président de la République au lendemain des événements à la radio et à la télévision nationale. Le bilan officiel faisait état de 37 morts, dont deux policiers, alors les organisateurs de la manifestation dénombraient plusieurs centaines de morts. Mais la commission d’enquête de l’ONU, est plutôt arrivée à un bilan de «120 tués, 274 blessés, et 20 disparus». Ces chiffres ne sont pas définitifs, précisent les enquêteurs qui signalent la présence de 81 corps portant des traces de balles dans différentes morgues des hôpitaux d’Abidjan et sa périphérie. Ils n’excluent pas non plus la possible présence de charniers «quelque part en Côte d’Ivoire».
par Didier Samson
Article publié le 03/05/2004 Dernière mise à jour le 04/05/2004 à 08:54 TU
Lire le rapport de la Commission d'enquête de l'ONU sur les événements des 25 et 26 mars à Abidjan