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Union européenne

Relance économique et question turque au menu

Le Premier ministre hollandais, Jan Peter Balkenende, a plaidé pour un meilleur équilibre financier, rappelant qu’«<EM>un Néerlandais paie six fois plus qu’un Français</EM>». 

		(photo : AFP)
Le Premier ministre hollandais, Jan Peter Balkenende, a plaidé pour un meilleur équilibre financier, rappelant qu’«un Néerlandais paie six fois plus qu’un Français».
(photo : AFP)
«C’est surtout d’actes dont l’Europe a besoin aujourd’hui», affirme le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende, prenant pour six mois la présidence du conseil de l’Union européenne. Et, durant ce délai, les Pays-Bas se fixent pour priorités le renforcement de l’économie européenne et l’avancement du processus d’adhésion de la Turquie.

Les dernières élections européennes, où plus de la moitié des électeurs se sont abstenus, traduisent bien, a relevé le Premier ministre néerlandais, un manque d’intérêt pour l’Europe. Prenant, à la suite de l’Irlande, la présidence du conseil de l’Union européenne, Jan Peter Balkenende devra tenter de redresser la barre. « Même si l’union n’est pas parfaite, dit-il, l’Europe engrange quand même des résultats pour ses citoyens ». Tandis que la présidence irlandaise s’est achevée par un accord sur la future constitution européenne, les Pays-Bas arrivent à cette fonction dans une période de transition marquée par l’installation d’un nouveau parlement européen, dans les jours à venir, et la désignation d’une nouvelle Commission européenne, en novembre prochain.

Dans l’intervalle, le président du conseil européen se fixe pour objectif le redressement de l’économie des 25 et le regain en dynamisme par rapport aux Etats-Unis, au Japon ou aux grands pays émergents comme la Chine. Devant les journalistes spécialistes de l’Union européenne, Jan Peter Balkenende a déploré les faiblesses de cette économie, au premier rang desquelles le fait qu’il est beaucoup plus difficile de créer une entreprise en Europe qu’aux Etats-Unis. Les Pays-Bas mettront donc l’accent sur la simplification de la réglementation et la levée des obstacles à la circulation des services et des emplois. La reconnaissance des qualifications professionnelles dans les différents pays reste encore largement à faire. 

De plus, la présidence néerlandaise entend bien promouvoir auprès des Etats-membres la nécessité de réformer la sécurité sociale, le marché du travail, les retraites, et, sur ce point, Jan Peter Balkenende estime qu’il faut tirer exemple, en matière de réforme, des nouveaux pays adhérents qui ont tant fait pour parvenir à intégrer l’Union européenne. En novembre un point sera effectué sur l’avancement du Processus de Lisbonne, c’est-à-dire la stratégie arrêtée en 2000 au sommet européen pour favoriser la croissance durable en Europe.

Jouer franc-jeu avec la Turquie

Mais les Pays-Bas devront également s’atteler à la rude tâche de lancer les négociations sur le budget de l’Union européenne pour 2007-2013. Les Britanniques, soucieux de maintenir la décote leur permettant de payer moins que leur dû, et les bénéficiaires nets de l’Union auront à qui parler. Le Premier ministre hollandais a plaidé pour un meilleur équilibre rappelant qu’ «un Néerlandais paie six fois plus qu’un Français » pour financer la Communauté.

Dans le domaine budgétaire la présidence de l’Union européenne sera confrontée à l’application de plus en plus problématique du pacte de stabilité et de croissance, dont la réforme n’est désormais plus un tabou. Dès le 5 juillet, le conseil des ministres de l’Economie et des Finances devra se prononcer sur une procédure d’avertissement à l’Italie pour dépassement des seuils de déficits publics et s’assurer que la Grèce n’est pas dans le même cas. Après la France et l’Allemagne, le nombre des pays qui dérogent au pacte va en augmentant. Les Pays-Bas passent pour être favorables au maintien et à l’application du pacte mais les pressions se font de plus en plus forte.

Toutefois le dossier clé de la présidence qui commence est l’ouverture des négociations d’adhésion de la Turquie.  Les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Cinq doivent se prononcer au sommet du 17 décembre prochain. D’ici là, le Premier ministre néerlandais a souhaité que les Européens « jouent franc-jeu » et n’ajoutent pas de critères supplémentaires à ceux qui ont été définis sous le terme de « critères de Copenhague ».

La Commission européenne devra remettre au conseil, en octobre, une recommandation basée sur la constatation que la Turquie « dispose, à ce moment-là, d’institutions stables, garantissant la démocratie, l’ordre juridique le respect des droits de l’homme et la protection des minorités », a expliqué Jan Peter Balkenende.  Les Turcs peuvent dès à présent considérer comme un élément favorable à leur cause que les Pays-Bas assument la présidence en ce moment crucial. En effet, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Bot, ancien ambassadeur des Pays-Bas à Ankara, s’est prononcé clairement pour une entrée de la Turquie dans l’Union européenne à l’horizon 2015.



par Francine  Quentin

Article publié le 02/07/2004 Dernière mise à jour le 02/07/2004 à 13:54 TU